COMMENT DONNER DU SENS A LA SCOLARITE DES ELEVES DE VENTE EN PARTENARIAT AVEC DES ASSOCIATIONS DE QUARTIER

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Programme National d'Innovation 99-01. (PNI 3)
Monographie produite en juin 2001

COMMENT DONNER DU SENS A LA SCOLARITE DES ELEVES DE VENTE EN PARTENARIAT AVEC DES ASSOCIATIONS DE QUARTIER ?

 

Une équipe d’enseignants d’un lycée professionnel implanté dans la banlieue lyonnaise met en place des actions concernant des élèves de BEP Vente Action Marchande. Ils cherchent à donner un sens aux apprentissages : remédier, impliquer les parents, mettre les jeunes en projet. Ils s’appuient sur deux associations locales. Les difficultés sont réelles, le projet soudera l’équipe enseignante.

Mots clés :

partenariat, NTIC, tutorat, accompagnement, projet professionnel, tissu associatif

 

Académie de Lyon

Lycée Les Canuts

Rue Ho Chi Minh

69120 VAULX EN VELIN

tel : 04 37 45 20 00 – fax : 04 37 45 20 19
ce.0693045K@ac-lyon.fr

proviseur : Mme. BOUVERET

ref : A. LAHMAR et J.C. CHAUSSE professeurs de vente

classe concernée : B.E.P. Vente Action Marchande

Pôle 3    n° 01_ 03_LP_canuts1 - juin 2001


 Télécharger ce document au format  .doc    Liste de l'équipe innovante. 

Remonter à l'en-tête Sommaire :

1 – Une ville, un lycée : une histoire…
2 – Redonner du sens aux enseignements
3 – Des actions pour des objectifs précis
4 – Des rigidités difficilement surmontables… mais pas insurmontables
5 – Un projet qui soude une équipe et l’amène à se projeter sur l’année prochaine
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1 - Une ville, un lycée : une histoire

  Situé dans l’est lyonnais, à Vaulx-en-Velin, le Lycée Professionnel Les Canuts est un établissement classé zone sensible.

Construit en 1982, il accueille environ 450 élèves. Il propose des formations diverses : industrielles (chaudronnerie, mécanique générale, électrotechnique), tertiaires (vente, secrétariat, comptabilité) ainsi qu’une section d’agent technique de la restauration, assurées par 48 professeurs

L’environnement du lycée est un élément important dans la vie et la représentation de celui-ci. C’est lui qui façonne son image et il est donc important de vous en présenter une esquisse qui fera ressortir les atouts mais aussi les handicaps d’une ville qui a du mal à faire oublier son passé.

 

« Ma 6T va Kraquer » (Ma cité va craquer) titre d’un film relatant l’histoire quotidienne de la banlieue, censuré pour sa dureté, pourrait parfaitement illustrer le quotidien de la ville de Vaulx-en-Velin mais pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de le voir rappelons que le générique du début démarre sur les émeutes de 1991 qui se sont déroulées à Vaulx (images d’archives). Cette "mini-révolution" a bouleversé la quiétude de cette petite ville de 45 000 habitants sans histoire qui verra sa population diminuer d’environ 15 % pour ne compter plus que 39 000 habitants 10 ans plus tard.

Un autre événement est à souligner : les attentats du RER et à Paris en 1995. Un jeune dont on ne citera pas le nom est accusé d’être le responsable d’une campagne d’attentats qui a terrorisé le pays ; ce jeune était un enfant de Vaulx-en-Velin…

On a donc deux événements marquant la ville comme deux cicatrices difficiles à soigner. C’est donc à renfort de financement public qu’on va essayer de renverser la tendance : Vaulx-en-Velin passe du dispositif DSQ à celui de DSU puis entre récemment dans le cadre de la politique de la ville. L’objectif politique affiché : reconstruire la ville et faire de Vaulx-en-Velin une ville où il fait bon  vivre afin d’attirer les classes moyennes, les entreprises et les commerces.

 

Revenons au Lycée Les Canuts pour découvrir une difficulté majeure : le recrutement des élèves entrants dans la section Vente Action Marchande.

Chaque année les élèves de troisième doivent choisir leur orientation et leur futur lycée d’affectation. Le processus d’orientation par la sélection est engagé :

- les lycées professionnels privés sous contrat de Lyon sélectionnent les entrants, avant les établissements publics, à partir du mois de mars avec tests et entretien,

- les autres lycées professionnels voisins, de meilleure réputation, se posant en concurrents,   retiennent les meilleurs dossiers…

Les conséquences pour notre lycée, entaché de la réputation du quartier, sont importantes : peu de dossiers sont proposés à la commission de choix des entrants en B.E.P. au mois de juin, la sélection se fait par défaut, «on nous remplit notre section » !

On assiste impuissant à la baisse du nombre d’entrants ayant le Brevet des Collèges, seulement      % avaient le Brevet  à la rentrée 2000.

On recrute de plus en plus de jeunes provenant des différents dispositifs d’insertion, de cycle préparatoire à l’apprentissage…qui viennent tous des autres banlieues lyonnaises : Saint Priest, Bron, Décines, Villeurbanne, Vénissieux…

Pourtant ces jeunes ne manquent pas de qualités…

 

Face à ce premier constat et d’autres sur lesquels nous reviendrons, nous sommes un groupe d’enseignants qui a décidé de concentrer ses efforts sur une classe entrante de Brevet d’Études Professionnelles Vente Action Marchande.

 

Plusieurs autres constats expliquent l’origine de ce projet :

- une orientation et un choix du lycée par défaut,

- une trop grande hétérogénéité de niveaux,

- des difficultés d’écriture, de lecture et de compréhension préoccupantes pour certains,

- l’absence de mixité sociale et culturelle, expliquée par un public issu en majorité de la classe ouvrière d’origine étrangère, provenant des mêmes quartiers de la banlieue  réputée difficile de l'Est lyonnais.

- des élèves en situation d’échec scolaire vivant mal, dans certains cas, leur orientation et donc démotivés.

Face à ces constats, il fallait redonner du sens à l’école en valorisant l’école et son environnement comme espace de savoir, d’échange et de réussite pour remotiver, rompre avec l’échec et remettre l’élève en projet.

Pour atteindre ou essayer d’atteindre ces objectifs (car nous restons réalistes face aux difficultés que nous avons à affronter au quotidien dans notre métier) il a fallu trouver des solutions.

 

Nous présenterons en premier les actions qui ont bâti ce projet ainsi que les objectifs intermédiaires qu’elles devaient atteindre. Nous vous donnerons ensuite notre bilan, les difficultés et les obstacles rencontrés mais aussi celles de nos espérances qui ont abouti ainsi que de nos déceptions.

 

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2 - Redonner du sens  aux enseignements

 

Nos actions ont été multiples, principalement en première année.

Ce projet trouve sa spécificité innovante non pas dans les actions classiques de formation en entreprise ou aux N.T.I.C. mais plutôt dans le partenariat avec des structures extérieures familières de nos élèves : ces structures associatives sont reconnues dans le quartier et bénéficient de la confiance des institutions publiques qui les financent dans le cadre de la Politique de la Ville qui regroupe l’État, la Région, le Département, la Commune et d’autres institutions comme la CAFAL, le FAS…

 

Nous avons travaillé essentiellement avec deux associations :

. ADEMIR (Association pour le Développement dans l’Enseignement de la Micro Informatique et des Réseaux) dont le président Monsieur Janin a été décoré des palmes académiques pour son opération «main à la pâte» parrainée par le professeur Charpak, prix Nobel de physique.

. LE MONDE REEL (Réussite, Échange, Expériences Locales de VAULX-EN-VELIN) qui travaille sur trois axes : le réseau d’échange des savoirs, l’échange des cultures et l’accompagnement scolaire. Pour ce troisième axe l’association bénéficie du soutien de la CAFAL en répondant aux exigences du CLAS (contrat local d’accompagnement scolaire). L’atelier d’écriture/lecture  est la suite d’une réflexion menée par des professionnels de l’enseignement : des instituteurs, des professeurs de lycée, un enseignant spécialisé détaché du ministère ainsi que le soutien ponctuel d’un ancien directeur d’IUFM.

 

 

Les actions menées sont déclinées à partir des 4 axes suivants :

 

Remonter au sommaire 1) l’individualisation :

En première année

1° une tentative d’individualisation est réalisée, essentiellement en enseignement professionnel et en mathématiques. Les enseignants viennent à un enseignement centré sur l’élève, privilégiant sa vitesse de compréhension et utilisant la méthode inductive.

 

 2° deux formations proposées aux entrants, en tout début de cycle de formation :

a) une formation informatique,

b) une découverte de l’entreprise de vente.

En septembre et octobre de la première année, la classe comportant 24 élèves est scindée en deux groupes de 12 élèves :

- le premier reçoit une formation en N.T.I.C., d’une durée de 12 jours à l’Association ADEMIR,

- le deuxième réalise un stage d’immersion de 12 jours en entreprise.

Cette action démarre le premier lundi de la rentrée. La formation comporte des périodes d’une semaine, l’élève sera soit en entreprise soit en formation informatique. Les 12 entreprises volontaires reçoivent alternativement les élèves des 2 groupes.

 

Remonter au sommaire 2) la remédiation :

La remédiation commence après que l’élève ait reçu alternativement la formation lourde en informatique et l’immersion en entreprise.

Elle concerne l’ensemble de la classe en première année et seulement 5 élèves en deuxième année.

Elle est réalisée dans les locaux de l’association LE MONDE REEL autour d’un atelier d’écriture et de lecture. La formation alterne l’emploi de logiciels, la lecture, l‘écriture, la rencontre et l’aide de jeunes des collèges voisins en deuxième année.

 

Remonter au sommaire 3) l'implication des parents :

L’implication des parents a été réalisée en première année, par des rencontres régulières au lycée ou à l'association partenaire LE MONDE REEL afin de les informer du déroulement de la formation suivie par leurs enfants et des projets en cours.

 

Remonter au sommaire 4) la démarche de projet :

La démarche de projet est un élément important du dispositif qui comporte deux volets : .

a) Le projet professionnel de l’élève, qui, grâce à différentes rencontres, dès la première année, amène l’élève à découvrir les différents métiers de la vente, et en seconde année à s’orienter vers un des Baccalauréats Professionnels.

 

b) La mise en projet de l’élève sur différents thèmes : mise en place d’un projet Nord-Sud avec le Bénin par le jumelage de la classe avec un centre de formation d’Avrenkou en première année, puis par la réalisation d’une enquête auprès des anciens élèves de BAC du lycée, dans le cadre des PPCP en deuxième année. La mise en projet de l’élève nous semble essentielle pour sa formation et pour mieux le préparer à l’épreuve de projet qu’il aura à soutenir en deuxième année de BAC PRO Commerce.

 

Les objectifs du projet dans sa globalité sont donc multiples :

- apporter une culture scientifique et technique par l’initiation aux N.T.I.C.

- approfondir la culture générale et professionnelle en vue d’une insertion professionnelle

- permettre l’accès à la citoyenneté.

 

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3 – Des actions pour des objectifs précis

 

Au premier abord de la lecture de ce projet celui-ci peut sembler trop exhaustif et vouloir «courir plusieurs chats à la fois ». Nous en sommes conscients ! Les remarques n’ont pas manqué à ce sujet mais c’était mal connaître notre détermination et pour cela nous avions des atouts pour mener à bien ce projet : un tissu associatif riche en expérience et compétences.

 

Remonter au sommaire 1) Travail réalisé sur le 1° axe : individualiser

 

L’individualisation a pu être pratiquée en première année :

a) au niveau des enseignements professionnels et en mathématiques au moyen de supports spécifiques.

Les séquences, utilisant un manuel, étaient construites à partir :

- de ressources intitulées «je sais» et «je sais faire»,

- d’une mise en situation,

- d’activités à réaliser,

- d’une autocorrection distribuée lorsque l’élève avait terminé ses activités,

les élèves réalisant une synthèse personnelle afin de construire leur propre savoir. Ce dispositif permettait à l’élève d’avancer à sa propre vitesse, des exercices d’approfondissement étant distribués à ceux qui avançaient plus vite. Une évaluation sommative a permis de vérifier l’acquisition des savoirs.

 

b) au niveau de la formation informatique, elle a pu être réalisée en demi-groupe, l’autre groupe étant en entreprise. Cette formation était réalisée à temps plein, construite sous la forme de modules de 4 jours. Les logiciels étudiés sont : Word, avec la réalisation d’un publipostage, Excel avec la réalisation de graphiques, l’étude du système d’exploitation Windows, l’Internet et Sphynx logiciel de traitement d’enquête. Chaque élève a pu être évalué sur ses savoir-faire. Un diplôme de niveau était ensuite attribué. Un certain nombre d’élèves ont pu créer leur propre site Internet.

 

c) au niveau de la formation en entreprise, les élèves sont allés en entreprise 12 jours par séquence de 4 jours. Les magasins et les tuteurs étaient connus, ils avaient été sélectionnés en juin avant les vacances. Ils ont tous reçu alternativement 2 jeunes. L’objectif principal était la découverte de l’entreprise et d’un métier.

Les élèves ont été amenés à réaliser deux travaux individuels :

- une étude de leur magasin réalisée sous la forme d’une fiche signalétique,

- une étude d’un produit du magasin sous la forme d’une fiche analytique.

Ces deux travaux ont été réalisés en traitement de texte et évalués.

 

d) au niveau du suivi de tous les élèves de la section au moyen du tutorat. Cette activité a principalement été menée en deuxième année. Les tuteurs ont été : l’assistante sociale, la conseillère principale d’éducation et les enseignants. L’attribution a été réalisée par tirage au sort. Les rencontres élève/tuteur ont été ponctuées par les remises à chacun des élèves :

- des résultats des 4 BEP blancs,

- des 3 résultats trimestriels,

- d’une fiche individuelle d’atteinte des 5 objectifs de formation suivants :

- respecte les horaires et est présent régulièrement en cours,

- adopte un comportement cohérent en classe,

- participe et fournit les efforts nécessaires en classe,

- obtient des résultats corrects,

- s’implique dans sa formation en entreprise.

La réponse à l’atteinte de ces objectifs était binaire : oui ou non.

Ces pratiques étaient réalisées grâce à l’heure de coordination hebdomadaire et aux réunions de conseil de classe. Les résultats corrects dépendaient de la réussite au BEP blanc.

 

Remonter au sommaire 2) TRAVAIL REALISE SUR LE 2° AXE : REMEDIER

 

C'est seulement après une détection des difficultés de chaque élève qu’un travail de remédiation sur les savoirs fondamentaux et plus particulièrement en lecture et écriture a été mené.

Tous les élèves en ont bénéficié en première année, les 2 heures hebdomadaires étaient des heures de module.

Seulement 5 élèves ont travaillé sur cet axe en deuxième année à raison de 2 heures hebdomadaires, les heures étant des heures de PPCP. Ces élèves étant privés de module et faisant de la remédiation se sont vus proposer d'effectuer 30 minutes de soutien aux élèves en difficulté des collèges voisins comme activité valorisante.

Cet atelier a été réalisé avec l’équipe de l’association du MONDE REEL de Vaulx en Velin qui a mené une vraie réflexion sur les problèmes de lecture et d’écriture des jeunes apprenants de la ville.

Elle utilise en outre le logiciel ELSA de l’Association Française de la Lecture, ce qui permet une évaluation régulière et une individualisation de la formation. En effet, la difficulté des exercices dépend des résultats obtenus au test précédent.

 

Remonter au sommaire 3) TRAVAIL SUR LE 3° AXE : IMPLIQUER LES PARENTS

 

L’implication des parents a surtout été cherchée en première année.

Le premier trimestre de l’année scolaire a donné lieu à trois réunions :

- deux  réunions globales expliquant le projet et les méthodes de travail,

- une réunion de compte rendu sur le travail de l’élève et ses résultats.

Le bulletin du premier trimestre n’ayant pas été envoyé, une quatrième rencontre a pu être faite.

La présence des parents était importante lors des deux premières réunions. Les réunions étaient doublées : la première avait lieu à 14 heures, la deuxième à 17 heures 30. Les parents sollicités ont apporté thé et café. Ils sont tous venus au collège rencontrer les professeurs, le conseiller d’éducation, l’assistante sociale et le proviseur. Un compte rendu écrit à été envoyé aux parents absents à la troisième  réunion. Une seule réunion a été programmée en deuxième année.

 

Remonter au sommaire 4) TRAVAIL SUR LE 4° AXE : AVOIR UNE DEMARCHE DE PROJET

 

La démarche de projet a été travaillée à partir :

1° de la mise en projet professionnel de chaque élève par :

- les rencontres de deux professionnels venus au lycée

- la formation en entreprise

- la réalisation de CV présenté par traitement de texte, l’élaboration de lettre de motivation de demande de stage et de recherche d’emploi

- la recherche et l’analyse individuelle de 5 offres d’emplois différentes pour chaque élève :

directeur de magasin, chef de secteur, chef de rayon, vendeur, représentant.

 

2°de la mise en projet fédératif de classe sur une action de partenariat avec le Benin. Le projet a permis :

a) d’élaborer un questionnaire destiné aux élèves d’autres établissements pour leur permettre de mieux suivre la visite d’une exposition sur le Benin organisée sur Vaulx en Velin

 

b) de réaliser un courrier d’information sur l’exposition auprès  des Principaux de collèges et  de Directeurs d’écoles du secteur

 

c) de réaliser des appels téléphoniques pour assurer la promotion de l’exposition

 

d) de communiquer au cours de grandes réunions regroupant les classes d’électrotechnique et de chaudronnerie, sections volontaires pour participer au projet sur le Benin

 

e) de communiquer avec des jeunes du Benin

 

f) de récupérer des fournitures scolaires dans les grandes surfaces et de les expédier au centre de formation africain.

 

En parallèle l’équipe de la section a réalisé :

 

- des évaluations communes pour favoriser la transversalité et la pluridisciplinarité

- un travail sur les compétences communes aux disciplines

- des fiches pour le suivi individuel des élèves.

 

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4 - Des rigidités difficilement surmontables…mais pas insurmontables

 

Même si cette expérience a été fructueuse dans son ensemble, il a été difficile d’adapter notre projet à un emploi du temps classique. Notre réflexion avait pourtant débuté dès le mois de juin, c’est à dire 3 mois avant la rentrée scolaire.

Notre projet demande de revoir l’organisation du temps scolaire, il demande un découpage de l’année scolaire en modules de formation répartis sur toute l’année, chaque module représentant une action et des objectifs.

Mais pour arriver à remodeler l’emploi du temps on doit arriver, et ça n’a pas toujours été le cas dans notre équipe, à obtenir une adhésion de tous les collègues de la section.

Il est donc important d’échanger et de se concerter avec l’ensemble de l’équipe éducative, pour notre part c’est la conception du rôle de l’enseignant et de l’interaction entre école et société/ environnement qui divergeait : «mon rôle c’est d’enseigner», «je ne suis pas éducateur mais enseignant», «l’environnement scolaire ne doit pas s’immiscer dans l’école»…et pour d’autres «on ne peut distinguer l’école de son environnement», «on doit s’ouvrir à l’extérieur», «il faut travailler en partenariat avec des structures extérieures au lycée»…

 

L’accompagnement des élèves, dans le cadre du tutorat, a soulevé un certain nombre de problèmes de déontologie et nous avions à répondre à plusieurs questions : quel est le rôle de l’enseignant ? Faut-il délimiter le champ du tutorat, s’arrêter aux problèmes scolaires ou laisser l’élève s’exprimer ? Institutionnaliser ou non le tutorat ? Quand commence l’accompagnement et où s’arrête-t-il ?...

Il n’y a pas eu de solution particulière retenue, encore une fois c’est une absence d’unanimité sur la définition du rôle de l’enseignant qui a poussé les collègues à s’adapter. Toutefois l’entretien avec l’élève se faisait sur une base commune qui était la remise de la fiche de suivi des compétences et des résultats aux quatre BEP blanc.

 

Mis à part les différences de conception sur le rôle de l’école, c’est à des problèmes matériels auxquels on a dû faire face : la pérennisation de l’initiation aux NTIC par des applications diverses dans l’établissement n’a pas été possible à cause d’un parc informatique existant peu performant.

Le travail sur l’individualisation, qui devait conduire à l’autonomie, a été difficile compte tenu des 24 élèves dans la section, et du refus de dédoubler la classe.

La grève, 6 semaines entre février et mai 2000, suite à la réforme du lycée professionnel, a gelé le projet et certaines actions ont dues être retardées comme l’atelier d’écriture/lecture qui a débuté sérieusement en deuxième année.

Concernant la rencontre des parents, l’objectif était d’arriver à des rencontres régulières sur les 2 années pour une meilleure implication de ceux-ci dans la formation de leurs enfants mais seulement les premières rencontres ont été réussites en première année. Lors de la deuxième année il nous a été plus difficile d’organiser des rencontres de tous les parents, on a dû se reporter sur des rencontres individuelles et sur des bilans rédigés par l’équipe qui ont été envoyés aux familles.

 

Coopérer avec des structures extérieures demande de bien connaître ses partenaires, d’afficher clairement les objectifs et bien entendu d’avoir confiance ; le choix doit donc se faire sur la base des compétences et de l’expérience des intervenants ainsi que sur la base d'une bonne connaissance du tissu associatif de la ville et de la ville elle même.

 

 

Par ailleurs, une évaluation du projet a été réalisée en avril 2001 auprès des élèves. Un questionnaire anonyme comportant 7 questions ouvertes a permis de noter leur point de vue concernant la formation informatique, les stages de découverte de l’entreprise et le tutorat.

 

Un quart des élèves trouvent qu’il n’y a pas eu encore suffisamment d’échange avec le tuteur. Ils attendent plus en début de formation afin de les rassurer.

Ils ont noté : l’intérêt qui leur avait été apporté, l’aide lors d’un problème, l’attention de l’enseignant, l’encadrement, les apports d’informations, de renseignements, l’écoute, et les encouragements.

En ce qui concerne le stage d’une durée de 12 jours en entreprise réalisé la première semaine de la rentrée, à part 2 élèves, dont l’une souhaite poursuivre ses études en première d’adaptation, tous ont trouvé la découverte de l’entreprise bénéfique. Ils parlent : de vraies exigences dans l’entreprise, de la découverte du travail, de la journée et de la vie du vendeur, ils ont réalisé « beaucoup de choses », de leur comportement différent face à l’absentéisme pratiquée en classe de troisième, la notion de projet personnel apparaît plusieurs fois comme dans la phrase «cela m’a apporté mes vraies ambitions». Certains évoquent « la surprise »au retour des vacances, d’autres regrettent la mauvaise ambiance de certaines équipes, de faire toujours la même chose, de faire des tâches sans intérêt pour eux, un regrette que ce ne soit pas lui qui ait trouvé son stage car « il aurait mieux été choisi », plusieurs pensent, comme certains enseignants, qu’il était trop tôt.

Enfin, le stage de 12 jours d’informatique fait l’unanimité. Ils parlent de son importance tout au long des 2 années de formation, ils apprécient le fait d’être allé dans une association locale, d’avoir travaillé sur des plages d’une journée. Plusieurs regrettent cependant de ne pas avoir assez travaillé sur l’Internet.

Un projet de construction d’un site n’a pas pu aboutir faute de temps.

 

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5 - Un projet qui soude une équipe et l'amène à se projeter sur l'année prochaine

 

Si des divergences sont quelquefois apparues entre certains collègues, le plus souvent dues à une insuffisance de concertation, le projet mené durant deux ans a permis de souder l’équipe des enseignants de la section.

 

Dès le début du mois de mai 2001, lorsque les réunions par spécialité ont été réalisées, la même équipe s’est reformée avec les professeurs de français, de mathématique, d’anglais et les deux professeurs de spécialité.

Des réunions de concertation sont prévues pour décider des modules de formation, de leur contenu et de leur programmation dans l’année. Il semble qu’un certain nombre d’actions soient retenues :

- une formation concernant les NTIC, en période bloquée, dès le premier trimestre,

- deux périodes d’immersion en entreprise qui ne débuteront pas en septembre comme précédemment,

- un module sur le projet professionnel comportant un certain nombre de rencontres avec les professionnels, les anciens élèves, l’ANPE, mais aussi l'apprentissage de techniques sur le CV, la lettre de motivation et l’entretien,

- un module sur la qualité comportant différentes rencontres avec des professionnels de la qualité, les conseillers d’éducation et des enseignants afin d’amener le groupe à rédiger une charte sur le comportement et sur la production au lycée et en entreprise.

Ces différents modules devraient permettre aux enseignants de prendre les élèves par groupe de 12 afin de réaliser la remédiation nécessaire à des élèves qui nous arrivent en situation d’échec scolaire.

 

Remonter au sommaire Liste des membres de l'équipe ayant réalisé cette monographie :

SLIMANI Mustapha, PLP2 maths/sciences
CLANCHE Franckie, PLP2 lettres-anglais
LAHMAR Abdelkader, PLP2 vente
CHAUSSE Jean-Claude, PLP2 Vente
ESDRAFFO Pierre, PLP2 lettres- histoire
PAROLA Hélène

 

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