III
Quels obstacles ? Quelles promesses de réussite ?
1)
Résistances et appuis
a- Quelle(s) forme(s) de résistances ?
En-dehors des collègues cités précédemment plutôt
hostiles sur le principe, d’autres sont réticents par rapport à la
dimension de la tâche :
- Assister à la réunion préparatoire
- Rédiger les fiches
- Accompagner les élèves dans le suivi des fiches
- Fondre ses impressions personnelles dans un discours
collectif (surtout lorsque le professeur n’a pas la classe dans sa
totalité).
b- Qui a accompagné notre démarche ?
Avec le soutien de notre chef d’établissement, nous
avons pu intégrer les groupes de réflexion au sein du P.N.I. Plusieurs
intervenants comme M. Gérard WIEL (Pas d’accompagnement sans demande,
sans durée, sans cheminement, sans projet) et M. Bernard REY (Les
compétences sont-elles transversales ?) ont développé des thèmes,
sources d’interrogations pour notre équipe,et ont permis de cibler des
lectures susceptibles de les résoudre. Parmi ces lectures, plusieurs nous
ont sensibilisés (L’accompagnement de l’adolescent de Gérard WIEL,
Elèves « difficiles », profs en difficultés de
Marie-Thérèse AUGER et Christiane BOUCHARLAT).
Mme Goudilière (SAFCI de Lyon) accompagne également
notre action et aide l’équipe au questionnement et à la production de
l’écrit.
L’accueil positif des parents a facilité les échanges
et débouché sur la production d’un questionnaire plus adapté (voir annexe ).
Les parents deviennent partie prenante et certains demandent que leur
propre enfant soit dans une 6ème où est mis en place le conseil de
classe rénové.
2)
Les nouvelles impulsions
Ces nouvelles impulsions découlent des difficultés
rencontrées depuis la mise en place de l’action.
a- Comment conserver l’expérience acquise dans l’étude
d’un cas particulier pour en faire bénéficier la communauté
éducative et les élèves ?
Une solution retenue par l’équipe : « le
classeur » :
Recueil d’informations : informations SAFCI,
conférences, bibliographies
2 tableaux de données : savoir-faire et
savoir-être, indiquant les buts (des objectifs à atteindre par l’élève)
et les mises en œuvre (des moyens qui permettent d’atteindre ces
objectifs). (voir annexe)

Exemple : But : Approfondir son travail
1ère mise en oeuvre : Tableau de travail
Sa présentation :
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Temps estimé
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Temps réalisé
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Note obtenue
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Comment ça marche ?
- Le temps estimé : c’est le temps indiqué par
le professeur pour le travail demandé
c’est le temps que j’envisage quand je prends
connaissance du travail demandé
- Le temps réalisé : c’est le temps que j’ai
effectivement consacré au travail demandé
- La note obtenue :elle correspond au contrôle ou
à l’interrogation quand elle a lieu. Elle n’est donc indiquée que
lorsqu’elle a lieu.
L’exploitation
Le but est d’ajuster « temps réalisé » avec
« temps estimé », et de s’interroger avec l’élève
sur : - pourquoi ça ne marche
pas ?
- quelles stratégies faut-il alors
envisager ?
On peut envisager alors : comment fais-tu ? que
fais-tu en premier ? où travailles-tu ? à quel moment fais-tu
ton travail ?
2ème mise en œuvre : travail à deux
(« expert » et « naif », « requin » et
« remora », « tuteur » et « tutoré »)
3ème mise en œuvre : Je trouve deux
arguments pour répondre à la question posée par le professeur
4ème mise en œuvre : Je restitue un élément-clef
du cours le soir chez moi.
Un modèle de fiche de remédiation : AXE DE TRAVAIL

Cette fiche « axe de travail » pour l’élève
doit de préférence être manuscrite (effet PYGMALION – intérêt pour
l’élève).
Elle comprend un BUT qui est l’axe de travail retenu
par le conseil de classe.
Pour que l’élève « entre en action », les
sciences de l’éducation et plus particulièrement BERLYNE (1960
Conflict, arousal and curiosity) évoquent les « sources de
dissonance » : le conflit (défi), la complexité (faire
quelque chose en plus, mieux…), la surprise (l’énigme, l’étonnement),
la nouveauté.
En tenant compte de ces données, nous proposons à l’élève :
soit un défi (conflit), soit une difficulté (complexité) , soit de
trouver (surprise), en fonction de ses
caractéristiques.
Quand nous donnons à l’élève sa fiche de travail,
nous définissons avec lui des consignes (aménagement de la tâche pour l’évaluation
formative). Ces consignes peuvent être redéfinies au cours de l’accompagnement
que le responsable fait avec l’élève. Pour que l’élève puisse
apprécier son évolution, nous lui fournissons des indicateurs de
réussite (Tu réussis si…). Le fait de ne pas atteindre les indicateurs
de réussite ne doit pas être considéré comme un échec, mais doit
amener l’élève et le responsable accompagnateur à reformuler de
nouvelles consignes.
Une autre solution en projet : une cassette vidéo qui montrerait
toutes les étapes de l’action.
b- Si les savoir-être communs ne nous posent
pratiquement plus de problèmes, comment transférer cette facilité aux
savoir-faire attendus dans chaque discipline ?
Notre principale difficulté est de généraliser les
acquis à toutes les disciplines car « très peu » de
compétences sont transférables, comme en témoigne Bernard REY dans son
ouvrage Les compétences transversales en question.
c- Quelle place, quel rôle accorder aux délégués
au sein du conseil de classe rénové ?
Les parents :
En terme de durée (de 17 h 00 à 8 h 00, le mercredi
après-midi, le week-end…), ce sont les parents qui disposent du maximum
d’informations à l’opposé des enseignants qui, pour certains, ne
voient l’élève qu’une heure par semaine.
Par conséquent, il est important d’inciter les parents
à s’exprimer et aussi de les écouter. C’est pour cette raison
qu’il est nécessaire d’adapter chaque année, pour chaque classe, un
questionnaire en partenariat avec les délégués parents qui conviendra
le mieux à un échange productif.
Toutefois, de grands axes de questionnement
demeurent : ambiance de la classe et adaptation ; situation
familiale, contexte social (ouverture culturelle) ; conditions de
travail (temps de transport, lieu, personnes ressources, outils…) ;
repérage de difficultés particulières (mémorisation, compréhension d’énoncés,
personnes ressources, outils…). (exemples en annexe)
Les élèves :
Même si leur rôle semble prendre de plus en plus de
place dans notre action, il n’en a pas toujours été ainsi. Cela s’explique
tout simplement par le fait que, confrontés à de nombreux paramètres,
il nous est apparu difficile de définir dès le départ avec eux une
action qui leur permette de devenir acteurs à part entière et d’être
les véritables représentants de leurs camarades.
Ainsi ils deviennent :
- Des confidents privilégiés (proximité de l’âge,
compétences similaires)
- Des intervenants pertinents, capables d’éclairer le
conseil de classe sur les problèmes soulevés.
Si on dégage un « avant » et un
« pendant », il n’est pas envisageable de confier un
« après » aux délégués, ceux-ci n’étant chargés ni de
l’accompagnement ni du suivi de leurs camarades. Ce sont des
« médiateurs », pas des « remédiateurs ».
d- Comment pérenniser les remédiations que l’élève
s’est appropriées ?
A court terme : il a réussi sur une semaine, il
faut qu’il poursuive.
A moyen terme : on l’accompagne au second
trimestre, est-il capable de le faire seul au troisième trimestre ?
A long terme : l’année suivante, il est dans une
structure autre que celle du conseil de classe rénové. Peut-il mettre en
œuvre les acquisitions de l’année précédente ?
3)Analyse
Lors de la mise en œuvre de ce dispositif, nous avons
été confrontés à plusieurs obstacles, pas tous résolus : rôle
à donner à l’équipe éducative dans son ensemble, rôle à donner aux
élèves délégués, rôle à donner aux parents délégués, animation
du conseil, suivi et accompagnement, modalités d’application des
outils.
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