V MISE EN OEUVRE
Toute
action entreprise l’est par rapport à l’un des objectifs retenus.
1 SECURISER
Pour
faire en sorte que le lycée ne soit pas vécu comme un lieu hostile et
les adultes de la communauté éducative comme des ennemis, nous avons mis
en place un accueil spécifique et le tutorat.
a) L’accueil
Il
a une place prépondérante ( tout se joue le premier jour, la première
heure) ; il s’est déroulé sur une journée, selon les modalités
suivantes :
Présentation
individuelle des professeurs puis des élèves (technique de la
présentation croisée).
Cela
doit permettre à chacun de découvrir les autres.
Parallèlement
et simultanément, une photo de chacun (professeur et élève) a été
prise avec son accord afin de constituer un trombinoscope de la classe et
de l’équipe pédagogique à afficher dans la classe. Puis une devise et
un logo ont été élaborés.
Ceci
doit permettre de bien associer l’équipe pédagogique et les élèves,
de faire apparaître que la classe est une entité forte et de créer
un sentiment d’appartenance à une communauté scolaire bien repérée.
A
midi, le premier repas dans l’établissement a été pris en commun (
professeurs, élèves). ce qui a
donné lieu à un échange informel.
Ceci
doit permettre à l’élève de prendre conscience que l’enseignant est
accessible, qu’il lui porte de l’intérêt.
L’après-midi
, une visite active du lycée a été organisée sous la
forme d’un jeu de piste, à l'aide de documents à renseigner ce qui a
assuré un bon repérage des lieux et la rencontre des personnes
ressources : vie scolaire, secrétariat, intendance, permanence de la
conseillère d’orientation, de l’équipe médico-sociale, bureaux du
chef de travaux, du proviseur et du proviseur – adjoint.
Cela
doit permettre
à l’élève
de mieux connaître et de mieux s’approprier l’environnement.
Ce
travail de mise en confiance du jeune vis à vis des adultes et des lieux
s’est poursuivi au-delà de la journée de rentrée par les actions
suivantes :
b)
Le tutorat
Il
a été introduit par un grand jeu de piste dans Lyon, préparé et
effectué par groupes de deux élèves et d’un adulte qui est devenu le
tuteur des jeunes.
Cela
doit permettre
au professeur et aux élèves de mieux se connaître et d’établir
une certaine connivence.
Le
tuteur est l’interlocuteur privilégié de l’élève : il l’écoute,
le conseille, l’aide, y compris pour la gestion de la grille de
savoir-être ; il sert aussi de médiateur entre le jeune et un
collègue ou tout autre adulte de la communauté scolaire.
Cela
doit permettre à l’élève de n’être plus isolé, abandonné à
lui-même puisqu’il a quelqu’un sur lequel il peut compter : un
référent.
2 SOCIALISER
Comment donner des repères, du
cadre pour socialiser ?
a) Un
travail sur
le règlement intérieur et le respect de la règle a été
effectué, dans le prolongement de la journée de rentrée. Il a été
proposé aux élèves, un éventail de situations dans lesquelles ils
peuvent se trouver au cours de leur scolarité (ces situations pouvant
être des infractions à la règle). Chacun d’eux a du rechercher la
solution dans le règlement intérieur. A partir de cette recherche, une
liste des règles essentielles à respecter a été établie
et communiquée à chacun.
Cela
doit permettre au jeune d’avoir connaissance des règles.
A
partir de là on peut construire une grille des savoir - être.
b)
Le travail sur les savoir- être
C’est
l’un des dispositifs essentiels du cadrage des élèves ; ce sont
les élèves eux-mêmes qui ont définit les savoir - être qui sont
nécessaires voire indispensables, selon eux, pour réussir leur
formation.
Ce
travail a permis d’élaborer une grille qui s’articule autour de 4
grandes rubriques : comportement, travail, assiduité/ponctualité,
matériel.
Toutes
les semaines, en heure de vie de classe, certains savoir- être sont
retenus en accord avec les élèves.
Pendant
la semaine, chaque professeur évalue pour chaque élève, dans sa
matière, les savoir- être retenus ; le bilan individuel a lieu avec
chaque tuteur la semaine suivante selon un système de feu vert, orange ou
rouge . Le passage au rouge entraîne une sanction.
Cela
doit permettre au jeune de mieux se situer.
3 MOTIVER L’ELEVE POUR
SA FORMATION
lui
donner le GOÛT DU METIER
a)
Une rencontre avec des professionnels a été organisée
à la rentrée Ceux-ci ont adressé
un message fort : « le métier est difficile mais il est
passionnant ; il y a du travail, de l’embauche et on gagne
correctement sa vie ».
Cela
doit permettre au jeune de mieux savoir
où il va.
b) La
formation doit se dérouler avec une alternance forte .
Partant
du constat que les élèves sont souvent plus
à l’aise et plus motivés en entreprise qu’au lycée et que
les stages se passent plutôt bien, nous avons choisi de leur faire
effectuer 18 semaines de stages sur 2 ans (au lieu de 12).
Ils
font un stage d’immersion la première année, dès le mois d’octobre,
afin de se confronter tout
de suite à la réalité du métier (réorientation parfois encore
possible)
Les
périodes en entreprise sont soigneusement
préparées. En heure de vie de classe, un temps est consacré à la
technique de recherche de stage / d’emploi ; le jeune est
accompagné dans sa recherche, et il est très suivi pendant
le stage.
Au
retour, une récupération des vécus est organisée en heure de vie de
classe. En présence de toute l’équipe pédagogique, chacun à tour de
rôle présente son expérience, ses acquis, fait part de ses
difficultés, de ses
satisfactions, de ses réussites.
Cela
doit permettre à l’élève de découvrir son métier, de faire partager
aux autres son expérience ; cela donne du sens et de l’intérêt
à sa formation ; il en devient ainsi partie prenante.
c)
La motivation pour le métier passe aussi par les visites et les
chantiers.
Les visites :
Les
visites d’entreprises :
Nous
en avons prévu trois par an car il nous semble important que les élèves
sortent du lycée pour découvrir :
-
des réalisations en cours ou achevées en relation avec leur formation
-
des activités liées à leur métier (visite des gravières par exemple)
afin d’élargir leur approche de la formation, de leur faire acquérir
une certaine culture professionnelle.
Chaque
sortie est préparée et exploitée en heure de vie de classe.
Les chantiers :
Outre
de petits chantiers dans
le cadre du lycée, un grand projet a été élaboré en vue d’une
réalisation l’an prochain. C’est le point de convergence de plusieurs
objectifs dont celui de faire prendre conscience à des élèves en
difficulté qu’ ils peuvent venir en aide à d’autres personnes plus
défavorisées qu’eux. Cette idée d’un chantier
« humanitaire » ou « solidaire » a vivement
intéressé
l’association des Paralysés de France (confection de plans
inclinés).
L’action
s’opèrent en deux phases :
-
phase de sensibilisation des élèves au problème du handicap (cours de
Vie Sociale et Professionnelle, intervention de l’infirmière et des
paralysés eux-mêmes)
-
phase de réalisation : les élèves fonctionnent comme une
entreprise, chaque discipline apporte son concours à la
conception et à la réalisation de l’ouvrage.
Cela
doit permettre :
-
de sensibiliser les élèves au problème du handicap
-
de donner du sens aux apprentissages « ce que je fais est
utile », en opposition aux exercices faits en atelier qui sont
cassés après réalisation.
-
de montrer l’intérêt de chacune des matières :
interdisciplinarité active
-
de valoriser les élèves à la fois
par
la réalisation pratique
par
le sentiment de pouvoir être utile aux autres
par
un large écho médiatique donné au projet.
4 VALORISER
Dans
chaque cours, à tout moment, nous nous efforçons de noter et d’encourager
les progrès, de permettre d’améliorer une note par un travail
supplémentaire effectué.
En
heure de vie de classe, toute amélioration du comportement est mise en
valeur ; les réalisations de la classe sont affichées, y compris
les articles de presse.
Nous
recevons chaque famille pour la remise du bulletin afin de faire le point
sur les progrès du jeune ; cela rompt avec les habitudes
antérieures : convocations seulement en cas de problèmes et renvoi
d’images négatives de leurs enfants.
Nous
nous efforçons
de (re)donner la parole aux élèves, nous les associons à tous les
projets, aux prises de décision.
Tout cela doit
permettre de faire acquérir à l’élève une image positive de
lui-même, de le rendre acteur de sa formation.
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