Sur le chemin de la réussite

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Programme National d'Innovation 99-01. (PNI 3)
Monographie produite en juin 2001

Sur le chemin de la réussite

L’action concerne les élèves d’une classe de 1ère année de CAP en deux ans CMBA (construction en maçonnerie et béton armé). Elle vise à développer, auprès de jeunes en grande difficulté, une pédagogie adaptée qui met en œuvre un large éventail de moyens, dans le but de revaloriser, de socialiser les élèves, d’optimiser leur orientation et de favoriser leur insertion sociale et professionnelle.

Mots clés :

jeunes en grande difficulté, pédagogie adaptée, revaloriser, socialiser, optimiser l’orientation, favoriser leur insertion sociale et professionnelle

 

ACADEMIE DE LYON

LP  André CUZIN
42, chemin de Crépieux
 
69300 CALUIRE

tél.  : 04 72 27 49 94 / fax : 04 78 08 80 39
mail : 0692968b@ac-lyon.fr

Proviseur Claudine VIVAREZ

contacts :Jacques.blanc, chef de projet et Michèle ARTZNER, proviseur - adjoint

 mail : michele.artzner@free.fr

PNI 3 – 01_23_LP_cuzin - juin 2001
PEDAGOGIE ADAPTEE au nouveau public de CAP post 3
ème


 Télécharger ce document au format  .doc  Envoyer un message à l'équipe.  Liste de l'équipe innovante. 

Remonter à l'en-tête Sommaire :

I - Plantons le décor
II - États des lieux
III - Perspectives
IV - Les ingrédients de la réussite
V - Mise en œuvre
VI  -Rapport d’étape
ZOOM : La plage horaire modulable
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I PLANTONS LE DECOR

Le lycée André CUZIN est un lycée professionnel du bâtiment qui a accueilli, en septembre 2000, 349 élèves et des apprentis. Il les prépare au CAP, au BEP, au BAC PRO et au BP.

L’expérimentation est menée sur la classe de 1ère année  de CAP C.M.B.A (construction en maçonnerie et béton armé).

Remonter au sommaire 1 Les exigences et  les aptitudes requises :

Le titulaire d’un CAP CMBA doit être capable de réaliser un ouvrage ou une partie d’ouvrage sur 2 niveaux pouvant comprendre des maçonneries, des éléments en béton armé, des poses de composants, des enduits, des canalisations. Il est amené à travailler en équipe dans des entreprises de tailles diverses, avec la qualification de OQ2.

Les qualités requises sont une résistance physique importante, une aptitude au travail d’équipe et une rigueur dans l’exécution des tâches confiées.

Remonter au sommaire 2  Historique :

La section CAP CMBA en deux ans a été ouverte au lycée A.CUZIN à la rentrée de septembre 1999 en remplacement de la formation CAP en 3 ans, post 5ème.

L’effectif de recrutement prévu à l’origine à 15 élèves a été ramené à 12, en 2000/2001

Remonter au sommaire 3 Modalités de formation :

La formation s’effectue :

 - d’une part, au lycée : 2/3 d’enseignement professionnel et 1/3 d’enseignement général.

- d’autre part, en entreprise, au cours d’une période de formation de 18 semaines (10 semaines en 1èreannée et 8 semaines en 2ème année)

 

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II ETAT DES LIEUX

 Sur 10 élèves inscrits à la rentrée de septembre 2000, en 1° année CAP CMBA, 7 poursuivent à ce jour leur scolarité dans cette section ; 2 ont été réorientés et 1 est parti pour entrer dans la vie active.

 Ces jeunes cumulent divers handicaps :

- beaucoup sont issus d’un  milieu social défavorisé

- la plupart viennent d’établissements situés en ZEP

 

SEGPA

3èmeTechnologique

3ème Générale

4

1

2

 

- tous sont en échec scolaire grave et accusent un retard scolaire très important (un élève a  QI = 40)

- un seul a choisi cette formation

- la plupart ont du mal à accepter un cadre, des règles ; ils sont souvent instables, agressifs, violents

- ils sont incapables de se projeter dans l’avenir, de se mobiliser sur le long terme

- certains n’ont pas conscience des dangers liés à l’apprentissage de la formation, à l’exercice de la profession ni de la nécessité de respecter les consignes de sécurité  élémentaires.

 
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III PERSPECTIVES

Les problèmes auxquels l’équipe éducative se trouve confrontée sont bien évidemment liés au type d’élèves accueillis.

L’équipe a décidé de mettre en œuvre quatre chantiers prioritaires.

 

 Pour répondre à

Objectifs

La déstructuration, l’agressivité, la violence

Donner des repères, fixer des cadres

 

La méfiance / la défiance par rapport à l’institution, aux angoisses suscitées par l’arrivée en terrain inconnu (le LP)

Réconcilier avec l’institution scolaire et ses acteurs

Rassurer, sécuriser, mettre en confiance

Un échec scolaire enkysté

Un sentiment d’exclusion par rapport au système

(Re)donner la parole, valoriser les réussites, donner confiance en ses capacités, responsabiliser

Une orientation par défaut

Faire découvrir et apprécier le métier

Rendre acteur de sa formation

 

 

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IV LES INGREDIENTS DE LA REUSSITE 

 Pour que le projet puisse voir le jour et se dérouler dans de bonnes conditions, la mise en place d’un certain nombre d’outils et l’obtention de moyens étaient nécessaires.

Remonter au sommaire 1 Une équipe :

Sans équipe forte et soudée, un tel projet est voué à l’échec.  

L’équipe s’est constituée sur la base du volontariat dès le mois de mai 2000. Elle est animée par un professeur d’enseignement général et comprend 7 enseignants intervenant dans les matières suivantes : atelier, dessin du bâtiment, français, maths /sciences, Vie Sociale et Professionnelle, dessin d’art, E.P.S.. Dès sa constitution, elle s’est réunie régulièrement pour définir le projet, réfléchir au calendrier des activités de l’année 2000-2001 et préparer l’accueil des élèves en septembre. Depuis la rentrée, les enseignants se retrouvent chaque semaine après l’heure de vie de classe des élèves  pour déterminer et élaborer les stratégies  communes et les outils nécessaires pour mener à bien l’action.

Remonter au sommaire 2  Une plage horaire modulable :

Pour que les membres de l’équipe puissent travailler ensemble  et /ou avec les élèves, il était indispensable de placer à l’emploi du temps de tous (élèves et professeurs) une plage horaire modulable de 1 heure  à  4 heures, au cours de laquelle la régulation, le suivi individualisé et toutes les activités interdisciplinaires s'effectuent. La mise en place de cette plage horaire modulable constitue un élément essentiel de notre projet et sera, de ce fait, développée dans le zoom.

Remonter au sommaire 3   Un lieu de rencontres :

Pour accueillir élèves et professeurs qui doivent travailler ensemble dans le cadre de la plage horaire modulable, il était important de disposer d’un lieu propre à la section. Nous avons écarté volontairement l’idée de nous installer dans une salle d’enseignement général et lui avons préféré une salle de technologie de l’atelier maçonnerie. Cette salle a été équipée d’un placard et d’un panneau vitré pour les affichages. Un tel choix n’est pas innocent ; nous avons ainsi marqué notre désir de placer le métier au centre des préoccupations de l’ensemble de l’équipe.

Remonter au sommaire 4  Des moyens financiers

 a) pour acheter du matériel :

Afin d’assurer le bon déroulement des séances de travail interdisciplinaire, nous devions posséder un fond de matériel scolaire, propre à la section (classeurs souples, planchettes, crayons, colle, …). C’est indispensable pour conduire nos activités scolaires.

 b) pour financer les activités extérieures :

Nous avons prévu de réaliser plusieurs sorties à caractère pédagogique ou de détente au cours de l’année. Afin de les financer, nous avons déposé un projet dans le cadre du « permis de réussir ». Ce dernier est un appui de la Région aux lycées , et nous avons ainsi obtenu ainsi des crédits de cette instance.

c)  pour rémunérer des heures spécifiques aux enseignants :

Lors de la définition du projet, les enseignants se sont engagés à consacrer à la plage horaire modulable du mardi une moyenne annuelle de 2 heures hebdomadaires. Ce temps n’étant pas décompté dans leur temps de service, ils ont demandé et obtenu le paiement d’une partie des heures effectuées.

 

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V MISE EN OEUVRE

 Toute action entreprise l’est par rapport à l’un des objectifs retenus.

Remonter au sommaire 1 SECURISER

  Pour faire en sorte que le lycée ne soit pas vécu comme un lieu hostile et les adultes de la communauté éducative comme des ennemis, nous avons mis en place un accueil spécifique et le tutorat.

  a)  L’accueil

Il a une place prépondérante ( tout se joue le premier jour, la première heure) ; il s’est déroulé sur une journée, selon les modalités suivantes :

Présentation individuelle des professeurs puis des élèves (technique de la présentation croisée).

Cela doit permettre à chacun de découvrir les autres.

Parallèlement et simultanément, une photo de chacun (professeur et élève) a été prise avec son accord afin de constituer un trombinoscope de la classe et de l’équipe pédagogique à afficher dans la classe. Puis une devise et un logo ont été élaborés.

Ceci doit permettre de bien associer l’équipe pédagogique et les élèves, de faire apparaître que la classe est une entité forte et de créer un sentiment d’appartenance à une communauté scolaire bien repérée.

 A midi, le premier repas dans l’établissement a été pris en commun ( professeurs, élèves). ce qui  a donné lieu à un échange informel.

Ceci doit permettre à l’élève de prendre conscience que l’enseignant est accessible, qu’il lui porte de l’intérêt.

 L’après-midi , une visite active du lycée a été organisée sous  la forme d’un jeu de piste, à l'aide de documents à renseigner ce qui a assuré un bon repérage des lieux et la rencontre des personnes ressources : vie scolaire, secrétariat, intendance, permanence de la conseillère d’orientation, de l’équipe médico-sociale, bureaux  du chef de travaux, du proviseur et du proviseur – adjoint.

Cela doit  permettre à l’élève  de mieux connaître et de mieux s’approprier l’environnement.

Ce travail de mise en confiance du jeune vis à vis des adultes et des lieux s’est poursuivi au-delà de la journée de rentrée par les actions suivantes :

 b) Le tutorat

 Il a été introduit par un grand jeu de piste dans Lyon, préparé et effectué par groupes de deux élèves et d’un adulte qui est devenu le tuteur des jeunes.

Cela doit permettre  au professeur et aux élèves de mieux se connaître et d’établir une certaine connivence.

 Le tuteur est l’interlocuteur privilégié de l’élève : il l’écoute, le conseille, l’aide, y compris pour la gestion de la grille de savoir-être ; il sert aussi de médiateur entre le jeune et un collègue ou tout autre adulte de la communauté scolaire.

 Cela doit permettre à l’élève de n’être plus isolé, abandonné à lui-même puisqu’il a quelqu’un sur lequel il peut compter : un référent.

 

Remonter au sommaire 2 SOCIALISER

 Comment donner des repères, du cadre pour socialiser ?

a) Un travail sur  le règlement intérieur et le respect de la règle a été effectué, dans le prolongement de la journée de rentrée. Il a été proposé aux élèves, un éventail de situations dans lesquelles ils peuvent se trouver au cours de leur scolarité (ces situations pouvant être des infractions à la règle). Chacun d’eux a du rechercher la solution dans le règlement intérieur. A partir de cette recherche, une liste des règles essentielles à respecter a été  établie et communiquée à chacun.

Cela doit permettre au jeune d’avoir connaissance des règles.

A partir de là on peut construire une grille des savoir - être.

b) Le travail sur les savoir- être

C’est l’un des dispositifs essentiels du cadrage des élèves ; ce sont les élèves eux-mêmes qui ont définit les savoir - être qui sont nécessaires voire indispensables, selon eux, pour réussir leur formation.

Ce travail a permis d’élaborer une grille qui s’articule autour de 4 grandes rubriques : comportement, travail, assiduité/ponctualité, matériel.

Toutes les semaines, en heure de vie de classe, certains savoir- être sont retenus en accord avec les élèves.

Pendant la semaine, chaque professeur évalue pour chaque élève, dans sa matière, les savoir- être retenus ; le bilan individuel a lieu avec chaque tuteur la semaine suivante selon un système de feu vert, orange ou rouge . Le passage au rouge entraîne une sanction.

Cela doit permettre au jeune de mieux se situer.

Remonter au sommaire 3 MOTIVER L’ELEVE POUR SA FORMATION

 lui donner le GOÛT DU METIER

a)  Une rencontre avec des professionnels a été  organisée à la rentrée Ceux-ci ont  adressé un message fort : « le métier est difficile mais il est passionnant ; il y a du travail, de l’embauche et on gagne correctement sa vie ».

Cela doit permettre au jeune de mieux  savoir où il va.

b) La formation doit se dérouler avec une alternance forte .

Partant du constat que les élèves sont souvent  plus à l’aise et plus motivés en entreprise qu’au lycée et  que les stages se passent plutôt bien, nous avons choisi de leur faire effectuer 18 semaines de stages sur 2 ans (au lieu de 12).

Ils font un stage d’immersion la première année, dès le mois d’octobre, afin de se confronter  tout de suite à la réalité du métier (réorientation parfois encore possible)

Les périodes en entreprise sont  soigneusement préparées. En heure de vie de classe, un temps est consacré à la technique de recherche de stage / d’emploi ; le jeune est accompagné dans sa recherche, et il est très suivi  pendant le stage.

Au retour, une récupération des vécus est organisée en heure de vie de classe. En présence de toute l’équipe pédagogique, chacun à tour de rôle présente son expérience, ses acquis, fait part de ses difficultés, de  ses satisfactions, de ses réussites.

Cela doit permettre à l’élève de découvrir son métier, de faire partager aux autres son expérience ; cela donne du sens et de l’intérêt à sa formation ; il en devient ainsi partie prenante.

c) La motivation pour le métier passe aussi par les visites et les chantiers.

  Les visites :

Les visites d’entreprises :

Nous en avons prévu trois par an car il nous semble important que les élèves sortent du lycée pour découvrir :

- des réalisations en cours ou achevées en relation avec leur formation

- des activités liées à leur métier (visite des gravières par exemple) afin d’élargir leur approche de la formation, de leur faire acquérir une certaine culture professionnelle.

Chaque sortie est préparée et exploitée en heure de vie de classe.

  Les chantiers :

 Outre de petits chantiers  dans le cadre du lycée, un grand projet a été élaboré en vue d’une réalisation l’an prochain. C’est le point de convergence de plusieurs objectifs dont celui de faire prendre conscience à des élèves en difficulté qu’ ils peuvent venir en aide à d’autres personnes  plus défavorisées qu’eux. Cette idée d’un chantier « humanitaire » ou « solidaire » a vivement intéressé  l’association des Paralysés de France (confection de plans inclinés).

 L’action s’opèrent en deux phases :

 - phase de sensibilisation des élèves au problème du handicap (cours de Vie Sociale et Professionnelle, intervention de l’infirmière et des paralysés eux-mêmes)

 - phase de réalisation : les élèves fonctionnent comme une entreprise, chaque discipline apporte son concours à  la conception et à la réalisation de l’ouvrage.

 Cela doit permettre :

- de sensibiliser les élèves au problème du handicap

- de donner du sens aux apprentissages « ce que je fais est utile », en opposition aux exercices faits en atelier qui sont cassés après réalisation. 

- de montrer l’intérêt de chacune des matières : interdisciplinarité active

- de valoriser les élèves à la fois

par la réalisation pratique

par le sentiment de pouvoir être utile aux autres

par un large écho médiatique donné au projet.

 

Remonter au sommaire 4 VALORISER

 Dans chaque cours, à tout moment, nous nous efforçons de noter et d’encourager les progrès, de permettre d’améliorer une note par un travail supplémentaire effectué.

 En heure de vie de classe, toute amélioration du comportement est mise en valeur ; les réalisations de la classe sont affichées, y compris les articles de presse.

 Nous recevons chaque famille pour la remise du bulletin afin de faire le point sur les progrès du jeune ; cela rompt avec les habitudes antérieures : convocations seulement en cas de problèmes et renvoi d’images négatives de leurs enfants.

Nous nous  efforçons de (re)donner la parole aux élèves, nous les associons à tous les projets, aux prises de décision. 

Tout cela doit permettre  de faire acquérir à l’élève une image positive de lui-même, de le rendre acteur de sa formation.

 

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VI RAPPORT D’ETAPE

 Tout n’est pas parfait, des dérapages subsistent : tentatives d’incendies dans le vestiaire de l’atelier au premier trimestre, colères,  crises, agressivité .

  Mais d’une manière générale :

- l’absentéisme est quasi inexistant, les retards sont très rares par rapport  à l’an dernier et aux autres classes

- le nombre de rapports d’incident et de  sanctions est infime

- il n’y a eu aucun conseil de discipline  (pour deux l’an dernier)

- on constate moins d’agressivité en classe entre les élèves, peu envers les professeurs, sauf de la part d’un élève particulièrement imprévisible

- les élèves fournissent du travail en cours, même les plus faibles, chacun selon ses moyens ( grande hétérogénéité en enseignement général)

- en atelier, ils fonctionnent beaucoup mieux qu’au début de l’année ; même les élèves les moins motivés se sont mis au travail et font du bon travail.

- lors des bilans de stage, les élèves osent prendre la parole, et sont capables de s’écouter.

  

En revanche,

- les maîtres de stages en entreprise sont plus nuancés sur le travail et  la motivation des élèves .

- le travail à la maison est quasi inexistant (absence de  travail personnel, leçons non apprises)

- la première  visite d’ entreprise n’a pas suscité l’enthousiasme des élèves, la seconde a été mieux appréciée.

 Le point de vue des élèves

Ils apprécient :

- de ne pas être punis ni exclus comme ils l’étaient les années précédentes

- qu’on s’occupe d’eux, qu’une image positive  d’eux-mêmes leur soit renvoyée,

- d’être encouragés, félicités.

Ils sont fiers de  progresser, de réussir .

 

  Le point de vue de l’équipe:

 Certains  se découragent parfois lorsqu’il y a des dérapages ; ils ont, alors,  l’impression que les résultats ne sont pas à la hauteur de l’investissement .

 Pourtant :

- Tous constatent une nette différence, dans l’ensemble entre cette classe et les autres classes difficiles dans lesquelles ils interviennent ; ils font aussi la différence avec ce qu’ils ont vécu les années précédentes. Ils ont l’impression que leur travail  porte ses fruits car l’ambiance de classe est vivable ; de ce fait ils sont moins angoissés.

- Ils apprécient de pouvoir travailler en équipe et de pouvoir s’appuyer sur celle-ci.

   Globalement donc, l’équipe a réussi : 

- à (re)donner confiance aux élèves en leurs capacités, mais aussi en l’institution scolaire

- à les (re) motiver pour les apprentissages et pour la formation .

 Cette expérience n’est pas terminée. Tout ce qui est relatif aux contenus et à leur transmission a été à peine abordé. Il nous est apparu incontournable, en effet, d’effectuer un travail de restructuration et de cadrage, sans lequel toute tentative de transmission et de construction de savoirs est impossible pour ce type d’élèves. Les nouveaux référentiels sont toujours attendus à ce jour…Pourvu qu’ils prennent en compte la nature du public accueilli en CAP 2 ans et que les exigences de l’examen ne soient pas en décalage avec les capacités réelles des élèves comme c’est le cas actuellement. On peut aussi se demander en quels termes se pose l’obligation de résultats : en terme de taux de réussite à l’examen ou en terme d’insertion sociale et professionnelle ? Cette dernière proposition  paraît plus réaliste !

    Cependant il ne faut pas se voiler la face ; si nous avons pu avancer, c’est que nous avons eu des conditions relativement favorables pour mener à bien l’expérimentation :

- un faible effectif,

- une équipe volontaire,

- une plage horaire modulable prévu à l’emploi du temps pour l’heure de vie de classe et la concertation.

  Sans ces éléments, en dépit de notre bonne volonté et de l’ énergie déployée, nous aurions échoué.

Cela nous a confirmé que les éléments indispensables au transfert de cette expérience sont les suivants :

- Un effectif réduit (maximum 12)

- Un temps commun modulable sur une plage horaire prévue dans l’emploi du temps ce qui permet la rencontre  élèves /professeurs et/ou professeurs/professeurs, mais aussi les visites et les sorties de la classe avec l’ensemble de l’équipe pédagogique.

- Un projet bien réfléchi, bien construit en équipe, mais évolutif

- Une équipe solide et soudée qui inclut l’administration, la conseillère d’orientation et l’équipe médico-sociale

- Un chef de projet

- Des intervenants extérieurs, dont un psychologue ou un formateur pour nous aider  l’équipe à gérer les cas qui la dépassent (analyse de la  pratique).

 

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ZOOM sur la plage horaire modulable

Remonter au sommaire 1 Qu’est-ce que la plage horaire commune modulable ?

C’est un élément clé de notre projet ; sans elle, le projet n’aurait pu être mené à son terme.

Cette plage horaire est :

- une plage commune, inscrite à l’emploi du temps de tous élèves et professeurs.

- une plage modulable car sa durée varie d’une heure à quatre heures, d’une semaine sur l’autre, en fonction des besoins.

Pour tous, elle s’ajoute à l’horaire hebdomadaire.

 Le volume horaire annuel que nous avions prévu  de lui consacrer était de 36 heures pour les élèves et 72 heures pour les professeurs (fin avril 32 heures avaient été utilisées avec les élèves et 62 heures par les professeurs).

La plage horaire a été fixée le mardi après-midi et a reçu l’appellation : « heure de vie de classe ».

Une prise en compte financière a été accordée à l’ensemble des membres de l’ équipe… c’est important même si cela ne couvre pas la totalité des heures effectuées.

Remonter au sommaire 2  Qu’y fait-on ?

Chaque semaine :

a) l’ensemble des professeurs travaille avec l’ensemble des élèves soit collectivement, soit individuellement

Le temps consacré varie chaque semaine en fonction des besoins.

Les activités sont diverses et variées :

- Accueillir les élèves

- Travailler sur la règle et le règlement intérieur du lycée

- Élaborer la grille de savoir être et en assurer le suivi

- Élaborer les règles du fonctionnement du groupe

- Préparer les élèves au stage en entreprise (technique de recherche d’emploi), effectuer la restitution des vécus

- Préparer, réaliser et exploiter les visites et sorties (recherche documentaire,  compte rendu et confection de panneaux)

Une seule activité revient immuablement chaque semaine, le travail sur les savoir être.  Une demi-heure hebdomadaire est consacrée à l’analyse de la grille de chaque élève qui rencontre son tuteur et /ou l’équipe. Cette rencontre se prolonge toujours par un travail de remédiation  individuelle effectué par l’ensemble de l’équipe auprès de tout élève qui n’a pas respecté le(s)savoir être évalué(s).

b) L’équipe travaille en commun :

- Elle fait  le bilan de  la semaine écoulée

- Elle fait  le point sur chaque élève et sur le groupe

- Elle définit les modalités de la poursuite de l’action

- Elle élabore des documents de travail

 

  L’équipe reçoit les familles individuellement après chaque conseil de classe  pour faire le point  sur travail et le comportement de l’élève .

 

Remonter au sommaire 3 COMMENT EST-ELLE PERCUE ?

 a) Pour  les élèves

Le principe de la modulation des horaires a été bien accepté et intégré par l’ensemble des élèves

Les élèves ont assisté à toutes les séances depuis le début de l’année ; ils n’ont jamais manifesté le moindre signe de mécontentement du fait  du principe de la modulation.

L’intérêt que représente cette place horaire pour les élèves l’emporte  donc sur le désagrément de la contrainte horaire imposée. En effet, chacun d’eux se sent  reconnu, accepté ; il apprécie de pouvoir s’ exprimer, d’être entendu, d’être valorisé ; il devient, de ce fait, acteur de sa formation.

 

 b) Pour les enseignants 

La plage horaire est un outil indispensable.

Elle permet :

- le travail en équipe  et favorise l’interdisciplinarité, donc l’enrichissement de chacun ;

- à l’équipe de se souder, de se renforcer. L’équipe parle d’une seule voix face aux élèves, ce qui rend plus cohérent, donc plus crédible, le travail effectué sur le cadre, sur la règle;

- de traiter rapidement les problèmes rencontrés et de  mieux réguler le groupe ; chacun y trouve donc son compte

- d’établir une relation suivie et privilégiée avec chaque élève,  ce qui les sécurise.

 

Remonter au sommaire Liste des membres de l'équipe ayant réalisé cette monographie :

ARTZNER Michelle, proviseure adj.
MARINO Serge, chef de travaux
BLANC Jacques, PLP2 hors classe
RIVOIRE Brigitte, PLP2 hors classe
VUILLOT Nicole, PLP2
RAJOT Marie-Anne, contractuelle
DEVRIEUX Jean-Marc, certifié EPS
ARAIBIA Amor, PLP2
JAMBRUN Bernard, PLP2

 

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