II -
Présentation et analyse de quatre séquences : lire, écrire,
parler, écouter, créer un univers sonore.
1) Lire et écrire des consignes :
a) Diagnostic :
Les élèves ne tiennent
pas assez compte des consignes. Ils n’ont qu’une lecture fragmentaire,
d’où des oublis, des réponses incomplètes. Ils semblent même parfois
démunis , incapables de comprendre ce que l’on attend d’eux. Ce
constat se vérifie dans toutes les disciplines. Durée : 8 à 10
heures.
b) Objectifs :
lire entièrement les consignes
savoir les décomposer
savoir sélectionner le
nécessaire et l’inutile
être capable de rédiger
soi-même une consigne
c) Déroulement :
2 séances pour apprendre à lire et à
décomposer les consignes :
(1H) -Observation et
analyse de 3 énoncés photocopiés pour en dégager la structure.
Élaboration avec les
élèves d’un résumé des différents éléments qui composent ces
énoncés.
(1H) -Mise en
application : un tableau, préparé par les professeurs, est à
compléter au regard des 7 énoncés (mélange de
français /mathématique ou de français/histoire-géographie)
Exemple d’énoncé
: “ Précisez le temps et le mode des verbes suivants. Soulignez
les participes passés. Que constatez-vous ?
Tableau proposé :
Présentation
de l’exercice
Informations
|
Consignes
Avec verbe +
complément
|
Consigne
sous forme
De question
|
Conseils
Aide
|
Exemple
|
|
Précisez le
temps..suivants.
Soulignez…passés
|
Que
constatez-vous ?
|
|
|
Correction commune avec
justification de chaque réponse par un élève.
2 séances pour apprendre à sélectionner les
informations nécessaires :
Première séance(1H)
-Les élèves lisent individuellement 6 énoncés mathématiques.
Exemple : “ Julie
, Marie et Pierre sont frères et sœurs. Julie est la plus jeune. Pierre
est le plus âgé. Il a huit ans de plus que Julie. Marie a douze
ans. ”
Deux à quatre questions
suivent chaque énoncé de problèmes.L’élève doit noter s’il peut
ou ne peut pas répondre et se justifier en se référant à sa lecture.
Exemple de question :
1° Peut-on trouver l’âge
de Julie ?
2° Recopier et
compléter : si je connaissais…, je saurais calculer l’âge de
Julie.
Deuxième séance (1H)
–On propose le même type d’exercice à partir de textes de culture
générale issus de la presse jeunesse.
Le travail de ces séances
se termine avec la confrontation orale des réponses et raisonnements.
2 séances pour apprendre à rédiger des
consignes :
Les élèves se trouvent
face :
( 1H) -à des exercices de
grammaire déjà effectués dont les consignes ont été gommées.
(1H) -à des textes de
géographie et des réponses données par des élèves ; les
questions du professeur sont absentes.
Les élèves doivent
rédiger précisément les consignes ou questions occultées.
Le travail de ces séances
se terminent avec la confrontation orale des réponses et une correction
écrite individuelle.
2 séances pour renforcer les compétences à
sélectionner :
Les élèves prennent
connaissance d’énoncés mathématiques comportant des données
manquantes ou au contraire superflues. Chaque élève doit résoudre
individuellement des problèmes sans se laisser piéger par des données
inutiles et pour d’autres exercices, trouver les données manquantes.
Les travaux écrits sont
relevés par les professeurs et triés de façon à constituer des groupes
de 4 élèves ayant donné des réponses différentes.
Au cours d’une autre
séance, chaque groupe confronte les réponses individuelles de façon à
pouvoir présenter devant la classe une solution commune.
d) Évaluation :
Un questionnaire proposé
aux élèves des 3 classes concernées par la séquence , environ
quatre mois après, permet de dégager les réflexions suivantes.
Ils
disent globalement :
- mieux comprendre les
consignes même si par ailleurs ils notent que la difficulté ou la
facilité est variable en fonction des exercices et des matières.
- lire entièrement les
consignes avant de commencer un exercice ( pour 80% environ ).
- être moins étourdi ,
plus attentif.
Cependant , peu essaient
de repérer l’essentiel de façon concrète et certains justifient leurs
échecs par une mauvaise formulation du professeur plutôt que par une
mauvaise analyse de leur part.
Les enseignants ont encore
du mal à évaluer s’il y a effectivement une meilleure lecture et
compréhension des consignes par les élèves.
En revanche, les
professeurs ont le sentiment de s’interroger davantage sur la
formulation première de leurs consignes.
Quand ils observent un
échec global de la classe, ils ne mettent pas systématiquement en cause
les connaissances des élèves mais s’interrogent sur la construction
des consignes données.
2) Programme de construction géométrique
a) Pourquoi ce type d’exercices ?
Amener les élèves parmi
les plus faibles à s’approprier le travail de l’école en devenant
acteurs, face aux apprentissages.
Apprendre à raisonner est
une compétence que l’élève peut construire en partant de situations
concrètes d’abord oralement puis par écrit.
b) Objectifs
Développer l’esprit
logique pour, à long terme, dans le collège, aborder en français, l’argumentation
en 4ème-3ème et en mathématiques, la démonstration en 4ème.
Apprendre à réfléchir
et donner des méthodes pour réagir face à ce type de situation.
Faire un lien entre l’oral
et l’écrit en mettant en évidence l’aspect logique ( souvent au
départ, chronologique, indispensable pour raisonner ).
Apprendre à rédiger et
à utiliser le vocabulaire et les symboles appropriés à chaque
discipline ( langage mathématique ou géométrique ).
c) Déroulement des
séquences.
1ère heure : Travail individuel puis, mise
en commun des réponses.
Consigne : Remise en
ordre de programmes de construction.
Différentes sortes d’exercices :
- ¨La figure est construite, l’élève a
le programme de construction en désordre, il doit le remettre en ordre.
- ¨Énoncé de problème de géométrie en
désordre, l’élève doit le remettre en ordre et répondre à la
question posée.
-¨Programme de construction en désordre,
l’élève doit le remettre en ordre puis construire la figure.
2ème heure : Travail en binôme ( avec
interversion des rôles).
L’élève a une figure
géométrique “ sous les yeux ”
Il doit la décrire à l’oral
pour permettre à son camarade, qui ne la voit pas, de la construire en
respectant les dimensions.
3ème heure : Travail individuel.
Chaque élève a une
figure géométrique.
Il doit écrire un
programme de construction permettant à un autre élève de construire
cette figure avec précision.
Les programmes sont
ensuite redistribués, chacun doit réaliser la construction.
d) Remarques.
Pour que le travail soit efficace,
il serait nécessaire de consacrer plus de trois heures à ces exercices.
A l’avenir, nous
laisserons les élèves élaborer une grille d’évaluation à partir de
quelques écrits que nous aurons sélectionnés. Ils pourront ensuite
corriger leurs productions.
Les élèves apprécient
ce type d’exercices ; ils participent activement au travail en
groupe.
Nous remarquons qu’ils
se sont approprié certains termes mathématiques et les utilisent dans
les cours de math , puis dans les contrôles.
Nous avons été plus
attentifs aux difficultés rencontrées par les élèves ( vocabulaire,
passage de l’oral à l’écrit).
3) Lecture
de schémas et découverte de la démarche expérimentale
Objectifs :
Analyser et confronter des
éléments de différentes natures (schéma, texte) pour en tirer une
conclusion précise
Formuler, par écrit, une
démarche logique, après se l'être appropriée
Comprendre la démarche
expérimentale en S.V.T.
Distribution du document suivant avec pour
consigne :
Voici le schéma du
montage permettant de réaliser une expérience de S.V.T.
a. Prendre
connaissance des légendes de ce schéma : recopier les mots dont vous
ignorez la signification sur le cahier de brouillon.

Explication du sens des
mots inconnus avec les élèves.
b. Le sens de ces
mots étant maintenant éclairci, analyser l'ensemble du schéma (dessin +
légendes ), écrire la question à laquelle permet de répondre cette
expérience.
Interrogation des élèves
jusqu'à obtention de la question correcte.
c. Décrire, en 10
phrases maximum, le matériel nécessaire à la réalisation de
l'expérience, et le but de cette expérience( comme si l'on s'adressait
à quelqu'un qui ne connaisse absolument pas le sujet ).
d. Les élèves
sont regroupés par groupes de 4, avec la consigne suivante : comparer vos
travaux respectifs et réaliser une proposition commune.
e. Confrontation
des différentes productions de groupes pour une synthèse satisfaisante.
f. Cette unique
expérience, avec ce seul lombric suffit-elle à tirer une conclusion
générale sur le comportement de tous les lombrics face à la lumière?
Confrontation des avis des
élèves pour leur faire déterminer le cadre et les conditions d'une
démarche expérimentale en S.V.T.
Analyse de la séance :
Les élèves ont bien
adhéré à l'activité. Ils se sont montrés curieux et critiques.
Cependant, certains n'ont pas compris le but du montage. Étant en quelque
sorte dans une démarche inversée par rapport à leurs habitudes,
certains se sont trouvés en situation de blocage ou de difficulté à
rédiger, à trouver les mots justes, à établir une consigne claire et
intelligible. C'est sans doute en renouvelant ce type de démarche que ces
élèves vont acquérir une certaine habileté et changer leur
représentation sur le rôle de l'écriture dans la construction des
savoirs et des savoir-faire.
En revanche, les élèves
sont parvenus à établir le principe d'une démarche expérimentale
qu'ils ont été capables de réinvestir en S.V.T. à propos d'autres
thèmes. Nous l'avons vérifié lors d'un contrôle ultérieur.
Si le travail d'écriture
a rencontré des résistances, les élèves se sont bien approprié la
notion de démarche expérimentale.
4) Créer des textes et des sons :
Travail sur l’écoute et
la transcription double (musique/français, français/musique ), à partir
de trois extraits musicaux de caractère différent, proposés aux
élèves.
a)Première
étape :
(chaque étape représente
2 ou 3 heures, selon l’avancement des élèves )
Audition du premier
mouvement : Grieg Au matin
Les élèves sont en
position d’écoute libre. Ensuite, ils répondent à la suggestion “ Si
c’était une saison, une couleur, un paysage… ” qui permet d’installer
le décor. Ces images évoquées par la musique sont mises en commun par
petits groupes de 3 ou 4 élèves et aboutissent à la rédaction
individuelle de textes N°1, comme début de l’histoire (décor + choix
d’un personnage).
Poursuite pendant le cours
de français. Choix d’une stratégie d’écriture (conte, récit
fantastique, récit réaliste…) puis rédaction individuelle à la
maison.
b) Deuxième
étape :
Audition du second
mouvement de Grieg : Le retour de Peer Gynt .
Les images évoquées par
la musique sont en rupture avec le premier extrait et amènent des
péripéties. Reprise d’écoute libre puis recherche individuelle et
mise en commun ( “ Si c’était… ” )
Les textes N°1 sont
distribués au hasard et chaque élève doit leur adapter les nouveaux
événements comme suite. Le travail individuel d’écriture est
poursuivi en cours de français, puis évalué par le professeur.
c) Troisième
étape :
Audition du troisième
mouvement de Grieg : Dans le hall du roi des
montagnes .
La classe choisit une
orientation fantastique pour clore l’histoire. Reprise de l’écoute
libre, puis “ Si c’était … ” et rédaction
individuelle.
Le professeur de français
sélectionne parmi tous ces textes N°3 ceux dont les idées lui
paraissent les plus originales sans s’attacher aux qualités d’écriture
(8 textes sur 24). Les textes sont lus à l’ensemble de la classe et les
élèves votent pour en sélectionner 3. Ils se répartissent entre ces
trois fins d’histoires et constituent 3 groupes. Pour enrichir les
sources d’inspiration, créer la dynamique d’écriture, chaque groupe
interprète son histoire sous forme de mimes, de tableaux fixes, ou
mobiles ( expression du visage, du corps ).
Ensuite, chacun des trois
groupes va raconter son histoire inventée en partant du texte N°3
sélectionné et du travail d’idées et de rédaction des textes N°1 et
N°2 .
d) Quatrième
étape :
Travail d’invention
musicale pour créer d’abord des sons grâce à des objets sonores
simples en leur possession (frotter, secouer, gratter, frapper … avec
une trousse, une règle, un rapporteur, les doigts …).
Ensuite, création d’ambiances
sonores par organisation des sons entre eux : Exemple : le calme
dans la prairie, le déclenchement d’une pluie qui va crescendo. Chaque
production sonore est enregistrée et fait l’objet d’une critique
collective ( rendu de l’ambiance, modifications, reprises …).
e) Cinquième
étape :
Chaque groupe s’approprie
les objets sonores qui lui paraissent utiles pour la création des
ambiances musicales en rapport avec le texte qu’il a rédigé. Ensuite,
chaque groupe recherche une lecture poétique de son texte (Exercices de
diction individuels et collectifs).
Une heure par groupe est
consacrée à la réalisation finale : l’ensemble de la classe
participe à la mise en son de chaque histoire. Enregistrement et
éventuellement diffusion aux autres classes.
f) Effets
constatés :
La recherche sonore est
intervenue trop tardivement. Elle aurait permis plus d’enthousiasme par
l’alternance d’autres activités.
Nous avons eu du mal à
fixer des cadres précis qui auraient permis de mieux structurer la
recherche.
Le projet de départ a
largement dépassé l’heure de lecture et
a été intégré au déroulement du cours de français.
Ici se pose la question du
temps que l’on peut consacrer à ce type d’activité ; comment l’intégrer
dans le programme et dans les autres projets de la classe, comment gérer
la concertation par rapport au temps global de préparation par
matière ?.
Les élèves ont
participé activement à ce travail : ils ont fourni un effort d’imagination
et de création.
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