II. Des
exemples d'apprentissages spécifiques
1. Un exemple de construction progressive du sens en
arts plastiques
Cette
séquence d’arts plastiques est proposée en fin de premier trimestre.
Les élèves sont à
plusieurs reprises sollicités à l’oral et à l’écrit,
parallèlement à la réalisation de trois travaux plastiques.
L’objectif est de
faire prendre conscience aux élèves des rapports et des écarts
inévitables entre référent et représentation plastique, ainsi que de
la valeur expressive de ces écarts.
Fiche
pédagogique :
Thème :
faire une image expressive
Objectifs
généraux : analyser, justifier une démarche artistique à l’oral
comme à l’écrit
Objectifs
particuliers : la notion d’écart, utiliser des moyens forts pour
rendre un travail expressif
Référence
artistique : le tableau de Picasso , Guernicà.
Présentation
de la séquence :
a)
Première séance (55 min).
Sujet n°1 : en 30
min, réalisez le dessin « le plus réussi» possible! (thème
libre)
Matériel :
une ½ feuille de dessin, outils graphiques
Phase
de verbalisation (5 min) :
Le
professeur interroge les élèves : « pourquoi vos dessins sont-ils
« réussis »? ». Les élèves répondent : «parce qu’ils sont
bien faits, parce qu’on s’est appliqué, parce que c’est bien
dessiné, parce que l’on s’est servi de modèles, etc. ».
Sujet n°2: réalisez
en 10 min maximum, le dessin « le plus raté possible »! (thème
libre)
Même
matériel que précédemment
Phase
de verbalisation (10 min) :
Cet
exercice de très courte durée stimule et favorise un intérêt pour la
pratique. La question posée est cette fois-ci : « pourquoi
sont-ils « ratés »? ». Les réponses des élèves, que l’expérimentation
a relativement étonnés, sont immédiates : « ils sont mal
faits, on ne reconnaît rien, la feuille est tout abîmée, c’est du
« n’importe quoi », ça ne veut rien dire, etc. ».
Le
professeur, qui a sélectionné quelques travaux, demande aux élèves de
préciser leurs réponses en repérant et nommant les gestes qui ont été
effectués. C’est le moment où un certain nombre de mots, du
vocabulaire propre au champ des arts plastiques est noté au tableau.
« Le support papier a été déchiré, plié, froissé, découpé,
les gestes graphiques ont été nerveux, on a fait
« tourbillonner » le crayon, on a fait des gribouillis, on a
mélangé les couleurs, on a déformé les personnages, les animaux,
etc. ».
Le
professeur choisit le travail d’un élève
où un paysage est représenté avec de rapides coups de crayons et
déclare « ce dessin est raté, mais imaginez que je lui donne
le titre suivant : la tempête de fin 1999, paraît-il alors toujours
aussi raté ? ». Les élèves sont surpris et répondent que
« non, il est réussi, on dirait bien qu’il y a de la
tempête ».
A
leur tour, ils doivent chercher un titre qui ferait que leur
dessin « raté » devienne « réussi ». Ce
titre est à écrire au dos de leur travail.
La
conclusion de l’exercice est que les moyens qui ont été utilisés par
les élèves, même s’ils paraissent le fruit du hasard ou le résultat
d’un geste malhabile voire provocateur, ont tout de même permis de
créer des images soit agressives, soit humoristiques, dans tous les cas,
des images d’une très forte expressivité. Ce mot noté au tableau
est à retenir pour la séance suivante.
b)
Deuxième séance( 55 min) :
En
début de séance, le professeur demande aux élèves de lui rappeler quel
était le bilan fait en fin de séance précédente et quels étaient les
mots importants à retenir. Cette phase où l’oral est privilégié
constitue, par le travail de relance, un temps qui, tout en poursuivant
les objectifs de l’enseignement des arts plastiques, répond à l’objectif
central du collège : la maîtrise de la langue.
Sous
forme d’un tableau, et avec l’aide des élèves, l'enseignant classe
ces mots selon trois catégories :
Les gestes
utilisés (moyens forts)
|
L’action sur le
support (moyen fort)
|
Ce qui a été
exprimé (idée)
|
Gestes rapides,
mélanges de couleur, gribouillis, etc.
|
Froisser,
déchirer, mettre en relief, plier, etc.
|
La souffrance, la
violence, la joie, etc.
|
Le
professeur projette ensuite la diapositive du tableau de Guernicà et
explique aux élèves ce qui est raconté dans cette œuvre (épisode
dramatique de la guerre civile en Espagne). Il interroge ensuite à l’oral
les élèves et leur demande d’expliquer pourquoi les animaux et les
personnages ont été volontairement « mal faits » par l’auteur ?
A quoi cela a-t-il servi ? La discussion orale, d’une dizaine de
minutes,
autour du tableau, développe chez les élèves une véritable
dynamique de questionnement.
Les
élèves comprennent que le tableau parle de la mort, de la souffrance, de
la douleur et que les moyens forts utilisés par Picasso, tels que le
très grand format, la déformation, l’utilisation du noir et du blanc,
rendent le tableau très expressif. L’artiste a opéré des choix pour
montrer de la façon la plus efficace possible ce qu’il a voulu
exprimer. L’écart par rapport à la représentation du réel n’est
pas une erreur, quelque chose de « raté », mais il correspond
véritablement à une volonté, un choix, un parti pris de la part de l’artiste.
Sujet n°3 (qui
sera évalué avec un travail écrit) : réalisez en 30 min un rêve
« le plus mouvementé » possible.
Consigne :
utilisez les moyens forts les plus efficaces par rapport à ce que vous
voulez exprimer.
Matériel :
une ½ feuille, outils graphiques, intervention sur le support libre.
En
fin de séance, le professeur avertit les élèves qu’ils vont devoir
expliquer leur travail par écrit, sur une feuille qui leur est
distribuée, en répondant aux
trois questions suivantes :
-
Quelle idée as-tu voulu exprimer ?
-
Quels moyens forts as-tu employés pour y parvenir ?
-
Donne un titre à ton travail.
Ce
travail d’écriture réalisé en 10 min doit être fait très
sérieusement, puisqu’il sera pris en compte dans la note. Les élèves
peuvent se servir des mots-clés qui sont notés au tableau s’ils
correspondent aux gestes, aux idées repérés dans le travail, et doivent
construire correctement leurs phrases.
Les
élèves sont ainsi amenés à réfléchir sur leur travail, à donner du
sens à leurs choix, aux moyens qu’ils ont utilisés, et cela leur
permet de percevoir l’intérêt artistique de ce qu’ils ont fait.
c)
Conclusion :
A
travers cet exercice, les élèves affirment leur goût pour la
représentation et la narration très fort à ce niveau de scolarité. La
consigne imposée dans le sujet incite les élèves à s’éloigner d’une
image trop stéréotypée et permet aux élèves, même à l’élève le
plus malhabile, de fournir une réponse intéressante puisque tous les
moyens –ou écarts- sont bons pour répondre au sujet (déformation
volontaire, gestes graphiques ou plastiques jugés
« transgressifs », recours à l’écriture, au
commentaire-légende…). Les images réalisées, par le sens évoqué
très fortement, constituent d’ailleurs l’équivalent d’un récit et
le travail d’écriture final permet d’autre
part à l’enfant d’expliquer son « histoire/image », dont
le titre fait partie intégrante, tout en montrant qu’elle est bien le
résultat d’une intention artistique particulière.
2. Erreurs et apprentissage en mathématiques
Travail
proposé : un exercice du manuel des élèves est proposé en devoir à
faire à la maison après des activités de comparaison des nombres
décimaux et l'énoncé des règles de comparaison.
Énoncé : Chercher l'erreur.
Déceler
la faute dans le raisonnement de Julie.
Julie
: " pour comparer 23,1478 et 22,149 j'utilise la première méthode
du cas 2 de la leçon ( p. 22 ) : ces deux nombres ont le même chiffre
des dixièmes (1): ces deux nombres ont le même chiffre des centièmes
(4); mais
les chiffres des millièmes sont différents ( 7 et 9) . Donc :
23,1478 est plus petit que 22,149."
Résumé
du manuel : comparer deux décimaux
cas 1 : on
compare les parties entières à 53,12 <
64,15 car 53 <
64
cas 2 : les
parties entières sont égales
- première méthode : on compare successivement les décimales de même
rang
à
5,29 > 5,275 car
9 / 100 > 7 / 100
- seconde méthode : on "s'arrange" pour avoir le même nombre
de décimales
à
5,29 > 5,275 car
290 / 1000 > 275 / 1000
Le
professeur ramasse les devoirs des élèves et constate que beaucoup
d'élèves comparent 23,1478 et 22,149 sans s'occuper de ce que Julie
aurait dû faire, sans
dire où est son erreur .
a)
Première séquence en classe:
Le
professeur distribue aux élèves une fiche comportant 7 réponses
d'élèves.
1
- Julie : pour comparer 23,147 et 22,149 j'utilise le cas 1 page 22 : les
deux chiffres des dizaines sont les mêmes ( 2 ) , mais les chiffres des
unités ne sont pas les mêmes ( 3 et 2) : donc 23,1478 est plus grand que
22,149.
2-
Julie : 23,1478 est plus grand que 22,149 parce qu'il a une plus grande
partie entière.
3-
Dans le raisonnement de Julie, elle ne tient pas compte de la partie
entière des deux nombres donc elle fait une erreur. Le plus grand nombre
est 23,1478.
4-
Julie s'est trompée dans sa conclusion : si 23 < 22 c'est donc 23,1478
qui est plus grand que 22,149.
5-
Julie aurait dû comparer d'abord les parties entières des deux nombres,
puis les parties décimales.
6
- Pour Julie son raisonnement est faux car elle a écrit que les deux
parties entières sont égales.
7
- Julie a fait une faute dans son raisonnement car elle compare les
décimales alors que les parties entières sont différentes.
Dans
un premier temps de travail individuel (» 10 min. ), chaque élève
classe les réponses de la meilleure à la moins bonne.
Dans
un deuxième temps de travail par groupes, les élèves confrontent leurs
classements, discutent et justifient leurs choix pour arriver à se mettre
d'accord sur un classement commun (» 20 min. ).
Dans
un troisième temps, les rapporteurs viennent successivement au tableau
présenter les classements de chaque groupe.
Les
réponses sont notées dans un tableau récapitulatif. Un débat
s'instaure pour arriver à un classement final (» 30
min. ). Il en ressort que :
-
répondre à la place de Julie n'est pas ce qui est demandé .
-
on devait trouver l'erreur, donc il faut dire où est l'erreur ce qui
n'est pas le cas des réponses 1 et 2
-
les réponses 6 et 4 sont fausses ou incomplètes.
(4)
Julie s'est aussi trompée dans son raisonnement
(6)
Julie n'a pas écrit que les parties entières sont égales.
- il
reste à se mettre d'accord sur les réponse 7 ; 3 ; 5.
b)
Deuxième séquence en classe:
Le
lendemain ou quelques jours plus tard, les élèves doivent réécrire la
réponse à la question posée dans cet exercice, individuellement et sans
avoir la feuille polycopiée sous les yeux (» 10 min. ) : voici quelques
textes d'élèves.
Dans
le raisonnement de Julie , elle dit que 22,149 est plus grand que 23,1478.
Julie a regardé la partie décimale. Mais la partie entière est plus
grande. Donc 23,1478 est plus grand que 22,149.
Julie
n'a pas réfléchi elle a fait son exercice trop vite elle a regardé les
parties décimales avant les parties entières donc c'est sûr qu'elle a
faux 23
> 22 ; 23 est plus grand que 22.
Son
erreur est qu'elle aurait dû comparer les deux nombres 23 et 22. Si elle
les avait comparés elle aurait sûrement juste car elle aurait vu que 23
est plus grand que 22 ( 23 > 22 )
Julie
a faux au moment où elle compare la partie décimale car il fallait
d'abord comparer la partie entière et elle ne l'a pas fait.
Nous
constatons que :
-
l'erreur
faite par Julie apparaît bien dans les textes
-
" l'argumentation " est mieux développée.
c)
Analyse : le statut de l'erreur.
Nous
noterons ici que le travail proposé aux élèves s'appuie sur des erreurs
que nous considérons comme nécessaires à la construction des savoirs (
conception constructiviste de l'apprentissage ; travaux de G. Bachelard et
J. Piaget). Le statut de l'erreur dans notre enseignement a en effet
beaucoup évolué. Les pédagogues sont passés
successivement par une conception de la "tête vide" où
l'erreur révélait un manque de travail de l'élève, une conception de
la "tête molle" où il ne fallait pas montrer d'erreurs aux
élèves car elles risquaient de s'imprimer dans leurs esprits, une
conception "behaviouriste" où le savoir était découpé "
petites marches " et où l'erreur était due à une mauvaise
progression dans les apprentissages, pour arriver à cette conception
constructiviste de l'apprentissage ; citons M. Henry dans son cours de
didactique des mathématiques : « du " droit à l'erreur "
concédé aux élèves on passe progressivement à la recherche de
situations où les erreurs seraient révélatrices d'un savoir en voie de
construction, nécessaire à l'apprentissage. En d'autres termes, les
erreurs des élèves nous intéressent autant qu'elles leur sont
profitables. Le contrat didactique est alors profondément modifié. »
L'erreur
commise par Julie est là pour motiver les élèves qui " jouent
" au professeur, mais ce n'est pas cette erreur qui nous intéresse
le plus mais celle que les élèves vont commettre en butant sur des
obstacles langagiers : compréhension de l'énoncé, formulation des
réponses, utilisation du vocabulaire mathématique correct.
Nous
espérons que le travail en groupe permettra de surmonter ces obstacles
tout en donnant aussi l'occasion à ceux qui ont encore des difficultés
sur la comparaison des décimaux de progresser dans leur apprentissage. En
mettant en cause leurs productions on déstabilise aussi les connaissances
erronées qui pouvaient y être attachées,
permettant ainsi aux élèves de s'approprier les règles de comparaison
des nombres.
3. Le compte-rendu en SVT
1er
temps: Sortie ( 15 min ) au mois de septembre pour observer une petite
parcelle de terrain en bordure du collège.
2
objectifs proposés aux élèves:
-
Observer tout ce que l’on voit, pour le décrire à la maison dans un
résumé. Le résumé est aussi appelé compte-rendu.
-
Noter sur une feuille toutes les questions qui nous viennent à l’esprit pendant
cette observation.
2ème
temps: La semaine suivante, le professeur ramasse le résumé.
Travail
de l’enseignant : constituer un ensemble de 4 textes d’élèves qui
permettra de réfléchir sur la meilleure façon de faire un compte-rendu.
Texte n°1 : Dans
ce terrain j’ai observé qu’il y avait une rangée d’arbres sur un
côté mais ils n’étaient pas tous taillés de la même largeur et
hauteur, en dessous s’étalait du lierre. Sur le sol il y avait du
gazon. Dans le lierre il y avait des gendarmes rouges et noirs avec quatre
pattes.
Texte n°2 :
Dans ce coin du collège il y avait des ronces mortes, beaucoup de
feuilles sèches, des buissons séparés, il y a beaucoup d’arbres avec
plein de feuilles sèches. Il y avait aussi des animaux.
Texte n° 3 : Vendredi
15/9
La sortie du collège
Pendant
la sortie autour du collège j’ai remarqué certaines choses : les
buissons qui servent de haies étaient apparemment mangés par des
insectes. Les arbres dans le fossé n’ont pas été arrosés. Je le
constate car ils manquent de feuilles.
Le
type d’herbe est différent que dans mon jardin ( elle était plus fine
). Certaines plantes ont des senteurs. J’ai aussi observé que les
chênes sont malades. Sous les feuilles se cachent de petits parasites.
Texte n° 4 : Résumé
de la sortie
Vendredi
après midi nous sommes allés explorer le jardin du collège. Nous avons
découvert pourtant dans une petite partie du jardin qui semblait anodine
moult insectes comme les sauterelles, les fourmis, et des escargots…
Après
avoir fait la capture de ces insectes, nous les avons mis dans une sorte d’aquarium
rempli de plantes. Nous pourrons donc les étudier dans leur milieu
« naturel ».
On
a aussi observé les plantes, on les a différenciées, on en a parlé, et
on en a cueilli pour effectuer une petite recherche. Ensuite la visite s’est
achevée et nous sommes rentrés en classe.
3ème
temps : Travail en classe sur le polycopié des 4 textes.
Les
élèves lisent les 4 textes en silence (5 min )et numérotent les textes
par ordre de préférence.
Ils
se regroupent par 4 et discutent leur choix pour se mettre d’accord sur
un ordre commun. (5 à 10 min)
Un
rapporteur de chaque groupe explique leur choix, on complète un tableau
(15 min) résumant les points positifs et négatifs de chaque texte.
D’après
le tableau
on élabore une fiche d’évaluation : "Comment faire un
compte-rendu en sciences. " (Dater la page. Mettre un titre. Faire
une introduction ; lieu de la sortie, date de la sortie, but de cette
sortie. Puis faire la description de ce que l’on a vu en faisant
plusieurs paragraphes.)
4ème
temps: les élèves refont un compte-rendu à la maison ( ou en classe
suivant le temps consacré à cet exercice…), en utilisant leur ancien
texte, les 4 textes et la fiche d’évaluation. Ce texte est ramassé
au cours suivant et noté.
Un
texte écrit par l’enseignant en utilisant les données des 4 textes d’élèves
est distribué en correction.
Voici
les 2 textes d’un élève recopiés tels quels :
18/09
Résumé de la sortie
Pendant
la sortie, nous devons prendre aux 2 échantillons de plantes. Avec mes
copains nous avons vu et parfois pris : un lézard, une araignée, un
gendarme, une fourmi, un perce-oreille...etc.
Des
plantes : orties, chênes...
16/10
Sortie autour du collège.
Un
lundi matin nous sommes sortis dans le jardin du collège pour y observer
notre environnement.
Dans
ce jardin, nous avons observé beaucoup d’insectes : des pyrrhocores (
gendarmes ), des forficules (pince-oreille ), des lézards, des araignées
et une fourmilière ( d’où rentraient et sortaient les ouvrières pour
aller chercher de la nourriture ).
Au
cours de cette sortie, nous avons aussi vu différents végétaux : du
lierre, des orties, des chênes, des feuilles et des fleurs mortes, mais
certaines d’entre elles avaient encore des pétales.
Ce
jour là, j’ai vu de nombreux végétaux que je connaissais déjà
tous.
4. Le résumé en
technologie
1ère
semaine :
1er temps :
15 à 20 minutes
Le
point de départ de l’exercice d’écriture est la démonstration de la
fabrication d’un circuit imprimé par le professeur devant un groupe
d’élèves. Les noms des machines et des produits chimiques utilisés
sont écrits au tableau dans l’ordre de leur utilisation, toutes les
consignes de sécurité concernant les machines et les produits ont été
données oralement par le professeur au cours de la démonstration.
2ème temps :
20 minutes maximum
Les
élèves sont invités à faire un résumé de cette fabrication, en
utilisant tous les mots du tableau dans l’ordre donné et en indiquant
en plus toutes les règles de sécurité à respecter.
Objectif :
leur résumé doit permettre à un lecteur d’être capable de réaliser
un circuit imprimé.
2ème
semaine:
3ème temps :
(identique à celui de S.V.T). Les élèves doivent classer selon leur
préférence 5 résumés d’élèves (choisis et tapés par le
professeur), puis regroupés par 4, ils doivent se mettre d’accord sur
un classement commun et justifier leur choix par rapport aux consignes de
départ (respect de l’ordre logique de la fabrication, utilisation de
tous les mots du tableau et énoncés des consignes de sécurité à
respecter..).
La
mise en commun a permis d’établir une fiche de consignes :
Pour
faire un bon résumé en technologie :
-
Faire des phrases courtes.
-
Passer à la ligne à chaque étape
-
Respecter l’ordre chronologique.
-
Utiliser tous les mots nouveaux (généralement écrits au tableau)
4ème temps :
à la maison, 20 à 30 minutes.
Les
élèves referont le résumé en respectant la fiche établie
précédemment.
Ils
ont tous : les 5 résumés choisis par le professeur, leur classement
personnel, le classement de la classe et la fiche de consignes établie.
3ème
semaine
Une
correction est donnée sous la forme d’un cours polycopié, agrémenté
de dessins…… Avant de passer à la fabrication des circuits imprimés
par groupe de 4 élèves.
L’évaluation
de ce travail de réécriture a été faite par rapport à l’évolution
entre les 2 résumés.
Un
exemple d’évolution de résumé entre les étapes 2 et 4, pour un même
élève de sixième :
1er
résumé :
Nous
avons pris une plaque imprimée, nous avons enlevé la couche protectrice,
sur la machine à insoler (rayons ultraviolets), nous l’avons posée sur
un typon pour reproduire les petits traits sur la plaque, nous l’avons
mis dans le révélateur (produit chimique), nous avons vu les traits,
nous l’avons rincé, puis l’avons mis dans une graveuse.
2ème
résumé :
Pour
faire un circuit imprimé, il faut : une machine à insoler avec
un typon, une
plaque support, du
révélateur, de l’eau et une machine à graver.
Nous
avons mis la plaque (après avoir enlevé la couche protectrice) sur le
typon dans l’insoleuse, que
nous avons programmée à 3 minutes.. ( attention aux yeux avec les rayons
ultraviolets)
Nous
l’avons ensuite trempée dans le révélateur, puis rincée dans de l’eau
et essuyée.
Nous
l’avons mise dans une graveuse contenant du perchlorure de fer
(dangereux pour les mains et l’évier), c’est
un acide qui ronge le cuivre non protégé.
Analyse
des travaux en SVT et Technologie :
Pour
ces travaux, nous avons noté chez tous les élèves une sensibilisation
au fait que, dans un texte scientifique, il ne faut pas raconter ses
propres « aventures » mais décrire des faits visibles par
tous. Ils sont passés du texte narratif au texte descriptif ou
explicatif.
Un
bémol ... l’évolution entre les 2 résumés est parfois décevante car
les élèves n’ont pas utilisé la fiche de consignes, ni le meilleur
résumé (selon le classement établi au 3ème temps).
Peut
être aurions-nous dû insister sur le fait qu’ils pouvaient s’en
inspirer...
5. La description de paysage en français et
géographie
a) En français
1ère séance (30
min) : 1ère écriture
A
partir d’une photo prise lors d’une sortie pédagogique, décrire le
paysage représenté en 4 ou 5 phrases : travail individuel
Ecriture
de sa propre démarche : comment j’ai fait pour décrire la
photo ? = analyse personnelle écrite
Ramassage
des textes de description
2ème séance
(1h30 à 2h) : socialisation des textes produits
Travail
par groupes de 3 élèves : chaque groupe doit classer 3 textes de
description tirés au hasard et justifier le classement du mieux réussi
au moins bien réussi.
Mise
en commun : chaque rapporteur de groupe communique à la classe le
classement et la justification de son groupe. Au tableau, le professeur
relève les critères d’une description réussie : une première
grille de méthodes est ainsi obtenue.
Puis,
les auteurs des textes classés « réussis »lisent leur
démarche (analyse personnelle) : la première grille est ainsi
complétée.
Variante :
la grille peut être élaborée directement à partir de l’écriture de
la démarche et non de celle des textes descriptifs.
3ème séance (30
min) : 2ème
écriture
A
l’aide de la nouvelle grille de méthodes, les élèves réécrivent
leur texte descriptif. Le professeur ramasse les textes pour les annoter
sans les noter.
4ème séance (2h)
: étude
d’un groupement de 4 textes descriptifs d’auteurs.
Objectif :
faire ressortir l’impression dominante, inexistante dans les textes des
élèves.
Cette
étude se fait à partir des expansions des noms, des champs lexicaux, des
comparaisons. Ces notions font, en parallèle, l’objet de plusieurs
séances à dominante grammaticale.
La
grille de méthodes est à nouveau complétée avec les critères
repérés dans l’étude des textes d’auteurs
5ème séance (1h)
: écriture finale
A
partir de 3 photos sélectionnées par le professeur dans le livre de
géographie, l’élève en choisit une et décrit ce qu’elle
représente en mettant l’accent sur l’impression dominante qui s’en
dégage. Ce texte est mis au propre et ramassé pour être noté.
Variante :
L’élève continue à améliorer le texte descriptif produit dans les
séances 1 et 3 en travaillant tout particulièrement sur l’impression
dominante.
6ème séance :
synthèse
Après
remise des textes notés et après travail parallèle conduit en
géographie, élaboration individuelle puis collective d’un tableau
comparatif sur la description dans les deux matières.
Exemple
de textes pour un élève :
-
1ère écriture de Nicolas :
Je
vois un clocher, le village de Montrottier, des arbres. Je vois des arbres
dont les feuilles ont différentes couleurs. On voit aussi de l’herbe et
du maïs. Il y a aussi des bouts de bois.
-
Ecriture finale de Nicolas :
Un
village endormi
Le
car nous dépose enfin à la ferme de La Rouillère après un dernier
virage en épingle à cheveux, assez serré .En haut d’une colline,
un petit village inanimé se dresse. Dans ce village mystérieux, un
clocher somnole. En dessous de ce mystérieux village, un petit bois se
repose. Dont la couleur des feuilles des arbres élevés sont jaune, vert,
orange. Les feuilles paralysées, immobiles, s’étalent sur l’herbe.
En bas, un champ de maïs pétrifié. Le paysage est désert.
-
1ère écriture de Yohan :
Sur
cette photographie, nous observons beaucoup d’arbres de plusieurs
couleurs différentes. Il y a aussi de l’herbe avec des épluchures de
maïs quelques mètres plus loin nous voyons qu’une barrière entoure le
maïs. Un peu plus loin il y a un coin où tous les arbres sont
verts . Puis plus loin nous voyons le village de Montrottier avec des
maisons, une église et une colline.
-
Ecriture finale de Yohan :
Un
village endormi
Réveillé
de très bonne heure par le chant du coq, je m’aventure à l’extérieur
de la ferme. A peine quelques mètres de marche et je remarque un paysage
bien calme. Ca donne envie de se reposer tranquillement. Pas de vent,
aucune feuille ne bouge. Les arbres sont très grands et si calmes qu’on
dirait une maison abandonnée. Tout en bas, étalées sur l’herbe, les
épluchures de maïs se reposent si raides qu’on les croirait
paralysées. Plus haut, juché sur une colline, le village de Montrottier
se repose encore avant que les fermiers mettent en route leur tracteur.
Aucun son, aucun mouvement ne descend du village inanimé.
b) En géographie
L’ensemble
de la séquence sur la description d’un paysage s’est déroulé en 3
heures de cours (avec une variante de 30 minutes supplémentaires), plus
30 minutes pour l’évaluation.
Première séance (
30 min) : après avoir étudié le relief des continents et les
domaines bioclimatiques, les élèves commencent la deuxième partie du
programme par la découverte des paysages ruraux.
Le
professeur explique ce qu’est un paysage rural en se référant à la
visite de la ferme vue lors d’une sortie scolaire faite en Octobre.
Après un repérage sur une carte du département du Rhône, le professeur
demande aux élèves de décrire le paysage représenté sur la photo
(prise lors de la sortie évoquée ) et
déjà exploitée en Français, en reprenant les notions qu’ils viennent
de découvrir et qui sont écrites au tableau.(paysage rural, département
du Rhône et Monts du Lyonnais).
Deuxième séance (1h) :le
professeur a sélectionné 5 travaux d’élèves présentant les
maladresses habituelles à ce type de texte ( texte incomplet, juxtaposition
sans liens logiques, description désordonnée ou énumératrice,
vocabulaire inadapté , informations erronées).
Variante :
un texte de référence (écrit par le professeur ) est rajouté aux 5
écrits sélectionnés.
Les
5 textes sélectionnés sont distribués aux élèves.
Les
élèves classent individuellement les textes par ordre de préférence,
en justifiant leur choix.
Ils
se regroupent par 4, confrontent leurs classements, discutent et s’entendent
sur un classement avec justification de leurs choix.
Le
professeur note au tableau le classement et les observations faites par le
rapporteur de chaque groupe.
Troisième séance
(1 h ) : à l’aide des observations des élèves, élaboration de
critères pour réussir une description en Géographie, avec la remarque
que certains sont communs au Français.
Réécriture :
les élèves décrivent à nouveau le paysage (seuls documents: la photo
et la fiche de critères).
Variante :
si le texte de référence n’a pas été glissé parmi les textes à
observer pendant la deuxième séance, il est présenté aux élèves
en correction de la réécriture.
Quatrième séance (30
min.) : évaluation avec la description d’un autre type de
paysage rural .
Productions
d’une élève : (A :
première écriture, B : réécriture).
On
voit des champs de maïs moissonnés. Des arbres qui forment des forêts
de feuilles. Montrottier se trouve dans le département du Rhône plus
précisément
dans les Monts du Lyonnais. Il y a des petites collines et le
village est perché sur une grande colline. Il y a des arbres jaunes, rouges
et verts.
Le
paysage de la photo est un paysage rural, il est situé dans les Monts du
Lyonnais.
Au
premier plan nous voyons un champ cultivé par l’homme. Les arbres
forment une clôture.
Au
deuxième plan les arbres forment des forêts sombres et noires. Les
arbres sont sur des reliefs de colline.
Au
troisième plan le village, qui est ancien, a été fabriqué sur des
collines pour se protéger. Le village s’est étendu peu à peu et les
arbres ont été défrichés pour
pratiquer l’agriculture. Et les maisons ont été construites autour de
l’église. La photo a été prise en automne.
La
description est construite mais encore maladroite. Un vocabulaire plus
spécifique a été utilisé .
Bilan
avec le professeur de Français :
Réalisation
avec les élèves d’une
fiche commune pour réussir la description de
paysage en Français et en Géographie, collée dans le cahier de
Géographie et dans le classeur de Français.
6. Atelier d’écriture : 2 heures en plus pour
écrire autrement
En
plus de leurs 5 heures de français hebdomadaires, les élèves des 2
classes de 6ème concernées par le projet bénéficient de 2 heures
consécutives hebdomadaires d’atelier d’écriture. Plutôt que de
mettre en place une remédiation sous forme d’exercices supplémentaires
de grammaire, de lecture ou autres…, nous avons choisi de proposer cet
atelier d’écriture pendant lequel les élèves sont encadrés par le
professeur de français et une aide-éducatrice. Un thème fédérateur
(les objets familiers, les animaux de la ferme) et souvent une production
finale (mini-spectacle, albums) créent une unité entre les textes
produits. Les consignes d’écriture permettent de travailler sur les
sons, les rimes, les rythmes, de jouer sur le sens des mots, de rédiger
des textes de types variés (comptines, définitions, courts récits,
descriptions, imitation de textes)
Le
principe d’écriture-réécriture est maintenu dans les ateliers avec
des temps d’écoute pour un partage critique des textes. Ce temps permet
de préciser les consignes d’écriture ou d’ouvrir de nouvelles pistes
afin de diversifier les productions. Les adultes-animateurs sont à la
disposition des élèves pour leur venir en aide, à leur demande :
aider à trouver du vocabulaire, donner des pistes de réécriture pour
faire préciser, pour mieux organiser, pour donner un rythme au texte…)
Quatre
ou cinq fois dans l’année (selon le budget), un conteur local, Guy
PRUNIER, vient animer l’atelier : les 2 classes sont alors
regroupées dans un espace suffisamment grand (réfectoire ou centre d’activités
culturelles du collège). Des assistantes maternelles et des éducatrices
de la Maison de la Petite Enfance du quartier participent à la séance.
Elèves et adultes écrivent individuellement ou en petits groupes, s’entraident
pour trouver des idées ou construire leur texte, échangent oralement
leurs textes.
Plusieurs
fois dans l’année, par groupes de 3 ou 4, les élèves vont dire les
textes produits aux jeunes enfants de la Maison de la Petite Enfance,
située en face du collège, après avoir travaillé la diction, la
mémorisation, et quelques éléments de mise en scène (gestes,
accessoires, marionnettes, au choix des élèves), aidés en cela par
leurs camarades.
Chaque
élève regroupe les textes qu’il a produits dans un joli classeur,
après en avoir travaillé la mise en page. En début d’année, un
travail spécifique a été mené sur la mise en page des textes :
règles générales, diverses possibilités de mise en page. Seule cette
mise en page est notée.
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