II
- Analyse
1) Projet : plan large
a) Des satisfactions :
Dans un tel
projet culturel, il est indispensable d’harmoniser les conceptions que
peuvent avoir les partenaires par rapport au rôle de chacun. Il s’agit
de mettre efficacement en réseau les lieux de lecture et éviter que la
Bibliothèque Municipale soit seulement considérée comme un prestataire
de service. Au fil du temps s’est installée une meilleure collaboration
entre certains enseignants et les bibliothécaires, ce qui a permis aux
uns et aux autres de mieux se connaître et s’apprécier.
Les temps de
réunion entre les différents partenaires permettent d’échanger des
pratiques et de mutualiser des savoir- faire.
Ce projet a
permis au CDI de mener une politique d’incitation à la lecture au
niveau du collège et de proposer des actions en direction des classes.
Une évolution des représentations des enseignants sur les pratiques
pédagogiques liées à la lecture ainsi qu’une plus grande
collaboration avec la documentaliste pointent à l’horizon ( cf chapitre
actions projet au quotidien).
b) Des difficultés
Le temps
important consacré aux réunions et aux formations n’est pas pris en
compte de façon institutionnelle. En effet le projet mobilise de nombreux
enseignants qui se rencontrent au moins une fois par mois. Ces réunions
sont un surcroît de travail pour les enseignants même si l’enthousiasme
de travailler ensemble demeure
De plus, le
site de Corbas étant très étendu et comprenant de nombreux
établissements, la circulation des informations est parfois difficile.
L’organisation
concrète du projet nécessite d’avoir au sein des classes une quantité
suffisante d’ouvrages, ce qui entraîne un jonglage permanent entre les
différents lieux de lecture afin d’éviter des achats inconsidérés.
Le problème est amplifié par le fait que toutes les classes travaillent
sur le même thème, en même temps.
Dès la mise
en place du projet, les acteurs avaient la conviction qu’il était
important d’impliquer les parents. Différentes actions ont été mises
en place (participation aux “ coups de cœur ”, au jury
adulte, soirée tout-public et propositions d’ateliers d’écriture, de
calligraphie, de rencontre avec les auteurs pendant le temps fort) mais le
nombre de parents participant à ces différentes propositions reste
faible, même s’il est en augmentation.
C’est
certainement au niveau du collège que nous rencontrons le plus de
difficultés à faire vivre le projet. En effet, la mobilisation est faible : le
nombre de professeurs participant activement au projet est très réduit
(deux). C’est en général plutôt une participation ponctuelle,
essentiellement des professeurs de français et de celui d’arts
plastiques. La plupart des enseignants vivent ces actions comme des
travaux parallèles, en marge de la classe. Ceci se traduit par un faible
investissement de leur part dans l’élaboration des projets et les choix
qui en découlent. Une autre difficulté consiste à intégrer les
professeurs d’autres disciplines que le français. La lecture est encore
considérée comme une activité pratiquée en cours de français, les
tentatives pour associer les professeurs d’histoire- géographie à
notre projet sur le thème des voyages a échoué.
Plusieurs
explications peuvent être données à cet état de fait :
Un manque de
curiosité et d’intérêt de la part de l’équipe pédagogique pour
des actions qui n’émanent pas d’elle mais d’un réseau BCD- CDI- BM.
Un
déficit d’informations au sein de l’établissement. La documentaliste
est la seule personne relais du projet au collège et aucun temps de
concertation n’est prévu
pour rencontrer, informer les collègues ou préparer des activités en
commun. Par exemple, aucun professeur du collège ne participe au comité
de pilotage.
Le collège
est marqué par un fort individualisme et n’a pas de culture de travail
en équipe.
Concernant
la littérature de jeunesse, les pratiques pédagogiques autour du livre
et de la lecture, les enseignants n’ont pas de formation commune.
Enfin, les
demandes de formation commune et de concertation de la documentaliste ne
sont pas prises en compte par l’administration car elles n’expriment
pas le besoin d’une équipe !
2) Projet : plan rapproché
a) Des actions conservées
Les
partenaires du projet culturel de Corbas, partagent la conviction que c’est
en lisant et en échangeant leurs émotions de lecteurs, que les élèves
pourront appréhender la lecture comme un moyen d’enrichissement
personnel.
C’est dans
ce sens, que les enseignants proposent une quantité suffisante et
diversifiée d’ouvrages afin d’organiser une fréquentation
régulière de l’écrit pour normaliser l’habitude de lire.
Ce lot de
livres offre aux élèves la possibilité de choix en fonction de leur
appétit de lecteur. Certaines classes proposent des contrats de lecture
(un nombre minimum de livres à lire, possibilité de “ rejeter ”
certains ouvrages…). Ces livres servent par ailleurs, de support pour un
travail quotidien (connaissance de l’objet livre, pistes d’écriture, productions
diverses langagières et plastiques et sociabilité de la lecture).
Chaque
année, le comité de pilotage a souhaité proposer aux classes des rencontres avec des
professionnels du livre : auteur, illustrateur, conteur, directeur de
collection, calligraphe, libraire...
Celui-ci
souhaite que ces interventions s’inscrivent dans le cadre d’un projet
de classe dans la logique du partenariat. Le choix et la répartition des
intervenants culturels sont aussi conditionnés par le montant des
subventions accordées et la motivation des enseignants.
Les prises
de décision sont d’autant plus difficiles que des problèmes de
calendrier viennent interférer liés à la disponibilité des
intervenants et au décalage entre les projets de classe et leur venue.
Ce qui guide
les prises de décisions, ce n’est pas le désir de l’enseignant de
recevoir un intervenant, mais la volonté que tout élève de Corbas, de
la maternelle au collège rencontre différents professionnels du livre.
Au fil du
temps le temps fort a évolué. Vécu la première année comme une
finalité par les partenaires, il est aujourd’hui ressenti comme un
moment convivial d’échanges entre les différents acteurs du projet.
b) Des actions abandonnées
La deuxième
année pour le thème “ Voyager à Corbas ”, le comité de
pilotage a proposé un lot de livres identiques par cycle par école (voir
annexe 2).
Ce principe
devait faciliter les échanges entre les élèves ayant lu les mêmes
ouvrages. Le dispositif s’est avéré très rapidement inefficace. En
effet, pour fonctionner réellement, une malle par classe aurait été
nécessaire : ce qui
engendrait des dépenses supplémentaires. Par ailleurs, en BM, les mêmes
titres d’ouvrages étaient mobilisés alors que d’autres documents sur
le même thème étaient inexploités.
Ce constat a
amené le comité de pilotage à laisser la liberté du choix des ouvrages
aux enseignants en gardant l’idée du thème fédérateur et cette
liberté ne nuit pas aux échanges entre les classes.
c) Des actions nouvelles
La deuxième
année, le comité de pilotage a décidé de mettre en place l’élection
d’un prix littéraire jeunesse, réunissant parents et enfants autour d’une
même sélection de livres (Coups de Cœur).
L’originalité
de cette action, réside dans la confrontation des jurys adultes et
enfants ; ce qui permet d’impliquer les parents dans le projet de
lecture de leurs enfants.
La création
d’un comité de lecture enseignants-bibliothécaires, répond au besoin
des enseignants, de mieux connaître la littérature de jeunesse
contemporaine. Ce comité, permet aux participants de tester les
nouveautés dans leur classe et d’échanger leurs analyses.
3) Projet au quotidien : zoom
Introduire
la littérature jeunesse dans les salles de classe modifie peu à peu la
dynamique de l’enseignement de la maîtrise de la langue. La lecture se
transforme en une multitude d’univers à découvrir. En manipulant, en
lisant, en échangeant, les élèves développent leur capacité à
comprendre les autres, à se comprendre, à s’exprimer autour de leurs
lectures. En plus de sensibiliser les enfants à la langue, les auteurs et
les illustrateurs proposent une foule d’idées pour des activités
créatrices.
Les
enseignants impliqués dans le projet culturel ont assez rapidement pris
conscience qu’ils devaient bâtir un projet de classe s’y référant.
Il ne s’agit pas d’ajouter une rubrique supplémentaire à l’emploi
du temps mais d’intégrer les activités autour du Lire – écrire dans
les pratiques quotidiennes. Un travail d’investissement personnel s’impose
à chacun : il faut choisir des lots de livres pour cibler les
exploitations pédagogiques sans perdre de vue les compétences à acquérir qu’elles soient langagières ou transversales.
Cela demande
nécessairement une remise en cause des pratiques et démarches
pédagogiques. Inscrire les objectifs du projet dans la vie quotidienne de
la classe est possible. Les témoignages qui suivent en sont la preuve.
a) Cycle 1 : écrire une
histoire à plusieurs classes
Après un
conseil commun du cycle 1, les enseignants des trois écoles maternelles
ont choisi de faire écrire à leurs élèves une histoire à quatre voix
(entre quatre classes), à partir de héros récurrents dans les albums
pour enfants : Ernest et Célestine, Tromboline et Foulbazar, Elmer
et Manon.
A partir de
lectures offertes en classe, à la BCD, à la Bibliothèque Municipale,
les enfants ont fait connaissance avec les héros. Ils ont pu établir
leur portrait et repérer leur caractère, leur comportement, leur
environnement… Chaque classe, à partir des différentes propositions
des élèves, choisit le début de l’histoire qui mettra en scène le
héros retenu, qu’elle transmet ensuite à une autre classe chargée de
continuer le récit. Ce texte tapé par les élèves sur l’ordinateur,
circulera dans deux autres classes, la dernière se chargeant de la fin de
l’histoire ainsi que du choix du titre et de la couverture.
Parallèlement, il s’agit de réaliser les images de l’album à la
manière de l’illustrateur.
La
réalisation de ces albums a permis aux enseignants de travailler à l’acquisition
d’un certain nombre de compétences par une approche différente :
- dans le domaine de la langue écrite : découvrir l’objet–livre,
comprendre un texte, s’initier à la notion de héros, reconnaître
différents types d’écriture, identifier des mots, produire un écrit,
découvrir des documentaires…
- à l’oral : prendre la parole, écouter l’autre, accepter les
idées des autres, défendre son point de vue…
- en arts plastiques : travailler sur les couleurs, les différentes
techniques,
- dans le domaine des TICE : s’initier au traitement de texte.
Toutes les
actions mises en place au cycle 1 ont permis des échanges entre classes
(montrer ce qu’on a fait, voir ce que d’autres ont fait…), entre
cycles (des élèves de CE2 ont lu des albums ainsi que leurs propres
histoires aux élèves plus jeunes), entre écoles (au cours du temps
fort, les quatre classes vont se rencontrer pour se présenter les quatre
histoires terminées).
“ Les
enfants prennent ainsi conscience que d’autres enfants dans d’autres
écoles travaillent sur les mêmes livres ”. L’implication des
parents se fait de différentes manières. Les livres des coups de cœur
circulent dans les familles volontaires ; la lecture des livres
permet aux enfants et aux parents de voter selon leur préférence.
L’inauguration
de la BCD dans une école maternelle sera l’occasion de montrer aux
parents le travail réalisé autour des livres.
Depuis trois
ans, différents intervenants culturels (calligraphe, conteur, auteur,
illustrateur) ont travaillé avec des classes ; ces rencontres
ponctuelles génèrent des prolongements. “ Le projet permet aux
élèves de réinvestir ce qu’ils ont découvert auprès des
intervenants dans leurs propres productions orales ou graphiques ”.
b) Cycle2 : s’approprier l’œuvre
d’un auteur
Les
enseignants du Cycle 2, engagés dans le projet culturel de l’année
2000/2001 : “ Les héros de papier ”, ont voulu aborder
la notion de personnage dans la littérature de jeunesse, en proposant à
leurs élèves d’explorer l’œuvre d’un auteur ou d’un
illustrateur.
Ainsi, dans
les CP et les CE, selon le choix des enseignants, les élèves se sont peu
à peu appropriés les livres de Boujon, Rascal, Solotareff… Par ailleurs, tous
les enfants ont eu la joie, à l’issue de ce travail, de rencontrer F.
Stehr. Les échanges avec ce dernier, ont montré que les élèves
connaissaient aussi son œuvre. De cette rencontre, riche et chaleureuse,
d’autres projets sont nés : écrire une histoire dans chaque
classe avec l’aide de F. Stehr en tant qu’illustrateur.
Ce travail
régulier inscrit dans la durée, autour des livres d’un auteur, a
permis aux élèves de développer des savoirs et des savoir-faire dans le
domaine de la maîtrise de la langue bien sûr, mais aussi d’apprendre
à mieux se connaître. Les œuvres de fiction présentées dans les
albums, jouent avec le temps, les lieux, le moi, les autres. Elles sont de
ce fait une expérience structurante pour tous.
Quant aux
enseignantes, elles reconnaissent que ce travail leur a permis de proposer
à leurs élèves des situations riches et diversifiées, ciblant au mieux
les compétences de cycle dans des domaines très différents.
Tout en
respectant les albums en tant qu’œuvres littéraires, les enseignantes
y ont trouvé un grand nombre d’exploitations très diverses. Utiliser
des albums en classe au quotidien, ce sont autant d’occasions de lire
mais aussi d’écouter, de parler, d’écrire, de produire et de
communiquer.
Voici
récapitulées ci-dessous en trois points, les différentes situations
proposées dans les classes de CP et de CE1.
Exploitation des écrits :
- Manipulations, comparaisons,
tris, classements afin de s’initier au vocabulaire spécifique des
albums (auteur, collection, page de garde, illustrateur, dédicace…)
- Activités d’anticipation
afin de créer chez les élèves des attentes de lecture. Ce type d’activités
basées sur la démarche scientifique (hypothèses, vérifications,
validations) est une réelle porte d’entrée sur l’écrit à venir
(hypothèse à partir du titre, du héros, de la quatrième de couverture…).
- Activités ludiques autour d’un
lot de livres : pêche, appariements de première de couverture et d’illustrations,
ou de textes et d’illustrations, devinettes…
- Situations de lecture
diversifiée :
lectures offertes par l’adulte.
lectures individuelles sur le temps de classe et à la maison.
lectures entre pairs.
lectures oralisées (extraits choisis par les élèves).
lectures mises en scène (projet collectif).
lectures “ recherche ” à la BCD ou en BM (les animaux
héros dans leur milieu naturel).
lectures d’images pour se familiariser avec les techniques de l’illustration
et la complémentarité avec le texte.
- Situations de travail sur la
langue et les constructions narratives :
Ce travail permet aux élèves
de se familiariser avec la cohérence et la dynamique d’une histoire.
Peu à peu, ils s’habituent au maniement des connecteurs et des
organisateurs textuels. Ils s’approprient la notion de personnage. Ils
savent le reconnaître à travers les substituts utilisés.
Productions d’écrits :
- dans des situations
collectives :
élaboration de tableaux pour
conserver les traces des livres lus par les élèves.
réalisation de tableaux comparatifs pointant les caractéristiques des
différents récits.
réalisation de panneaux présentant les caractéristiques des personnages
(galeries de portraits).
élaboration de questionnaires pour préparer la rencontre avec l’auteur-illustrateur.
rédaction de lettres pour F. Stehr.
production d’une histoire complète (textes et illustrations).
- dans des situations
individuelles :
notes écrites dans le cahier
du lecteur (mémoires de lecture).
fiche d’identité d’un album (titre, auteur, éditeur, thème…).
réécriture à partir d’une ou plusieurs illustrations.
Échanges et productions de
communication :
Parmi les activités de
communication, les livres donnent aux élèves l’occasion d’exercer
leur aptitude à :
écouter l’adulte qui lit.
présenter un album aux autres.
reformuler la narration.
parler des personnages.
faire parler les personnages dans une mise en scène.
exprimer un point de vue.
relire pour argumenter.
Les enseignantes des CP et CE1
ont organisé des activités permettant de multiplier les échanges entre
les différentes classes :
- tutorat : lecture d’albums
en maternelle.
- partages de lecture entre classes (extraits).
- mise en scène d’un album.
- rallye lecture sur une journée.
- prix littéraire (en relation
avec la BM) : pour chaque auteur étudié, les enfants et leurs
parents sont invités à élire leur préféré.
c) Cycle 3 : s’approprier
un genre.
Les enseignants du Cycle 3 ont
fait le choix de travailler la notion de personnage en invitant leurs
élèves à explorer un genre de la littérature jeunesse : le roman
policier.
Au fil de leurs lectures, les
enfants se sont intéressés aux caractéristiques du héros, à son rôle
dans le récit, à ses relations d’amitié, d’aide ou d’hostilité
avec les autres personnages. L’objectif était aussi de s’approprier
un fonctionnement textuel particulier : le récit à suspens. Les
élèves ont consacré un temps personnel important à la lecture d’un
grand nombre de romans policier dans des collections diverses. Les
enseignants ont établi avec eux un contrat de lecture. Par ailleurs, la
B.M. a proposé aux différentes classes de Cycle 3 de participer à un
jury littéraire. Les élèves ont été amenés à élire un “ coup
de cœur ” dans un ensemble de dix titres. D’abord de façon
individuelle, puis collectivement au niveau de la classe où les élèves
se sont exprimés. Dans certaines classes, les parents ont été invités
à s’associer à cette activité.
exploitation des lectures :
- activités d’anticipation avant
la lecture effective des romans (à partir des titres ou de la quatrième
de couverture).
- activités de tri et de
comparaison des romans (prises d’indices externes).
- activités de lecture selon des modalités différentes : lectures
individuelles (classe et maison), collective oralisée (choix d’extraits),
lecture et relecture en ateliers, lecture feuilleton d’un roman par l’enseignant,
lecture recherche (en BCD, en BM).
- activités sur les
collections.
- activités sur les types de
héros et leur catégorisation.
- activités sur le texte et
la langue :
les types de phrases : courtes /
nominales / complexes.
les règles du dialogue.
les points de vue.
les pronoms et autres substituts.
le rôle de l’adjectif : place / absence /
accumulation.
les comparaisons propres au genre policier.
le vocabulaire spécifique : expressions imagées/
synonymes.
productions à partir de
lectures :
- traces écrites personnelles sur
un carnet de lecture.
- élaboration de grilles
collectives pour définir le genre policier.
- rédaction de fiches de
présentation : des livres lus, des cartes d’identité des héros.
- questionnaire à envoyer à
l’auteur invité (J. Chaboud).
- activités d’écriture en
étroite relation avec les livres lus : rédiger une autre fin, une description plus détaillée d’un
personnage ou d’un lieu, un résumé incitateur.
- écriture collective d’une
nouvelle policière avec l’aide de l’auteur J. Chaboud.
- transformation d’une
fiction en roman policier.
- productions plastiques.
- réalisation de produits
multimédia : les héros d’un roman policier.
communications à partir des
lectures :
- organisation de débats en
classe.
- rencontres en classe avec les parents participant au jury.
- défi-lecture entre classes.
- rencontres en B.M. pour les résultats du prix littéraire.
- visites d’expositions sur le thème de l’année.
De la petite
section au CM2, les élèves ont donc fait la connaissance de nombreux “ héros
de papier ”. Le personnage est au centre de tout récit, et le
lecteur ou l’apprenti lecteur entretient avec lui une relation
privilégiée. Il le reconnaît, l’identifie, le nomme. Il s’interroge
sur la proximité ou la distance du personnage avec lui-même. Le
personnage est donc un mode d’entrée particulièrement intéressant
dans le récit.
Derrière
cet objectif, il s’agissait de proposer aux enfants des livres porteurs
d’histoires, de concevoir les classes comme des espaces d’échanges
afin de permettre aux élèves de se construire un patrimoine culturel
commun.
d) Des actions au collège.
Les actions
décrites ci-dessous n’ont rien de spectaculaire et ont été choisies
en fonction de trois critères :
- elles sont représentatives
du travail réalisé au collège,
- elles s’installent dans le temps,
- elles marquent une évolution dans la manière d’aborder la lecture
avec des collégiens.
Renouvelées
chaque année, ces actions s’articulent autour de trois axes, souvent
riches de variations et d’adaptations au gré des projets de la classe
et des équipes.
Présentation de livres aux classes
de 3ème
Grâce à la
volonté d’un professeur de français, certaines classes de 3ème
bénéficient de séances programmées de présentations de livres,
organisées par la documentaliste et les bibliothécaires. Ces séances
sont de deux ou trois par an et demandent un travail considérable.
Ces
présentations prennent en général appui sur l’étude d’une œuvre,
d’un genre ou d’un thème étudiés en classe en proposant aux
élèves un grand nombre de titres de littérature de jeunesse sur le
thème ou le genre abordé en cours de français. Ces présentations sont
vécues comme un prolongement, une ouverture littéraire et sont
quelquefois liées à la venue d’un écrivain. L’intérêt de ce
travail réside dans le fait qu’il s’agit là d’une véritable
collaboration entre les bibliothécaires, la documentaliste et l’enseignant :
le choix des livres, les attentes de chacun sont discutés ensemble.
L’acte de
lire est socialisé : les élèves rendent compte de leur lecture en
présence des bibliothécaires et de la documentaliste et il prend sens
pour eux.
La variété
des lectures, la découverte de textes forts d’auteurs abordant des
sujets d’actualité qui intéressent les élèves leur permettent de se
construire une culture littéraire.
Tout ceci
montre l’intérêt pédagogique d’une telle démarche, d’autant qu’elle
complète les séances de lectures suivies où l’ensemble des élèves d’une
même classe lisent le même livre.
Cependant,
cette activité reste marquée par le cadre du cours. Les comptes-rendus
oraux sont notés, ce qui laisse peu de place à un échange spontané et
des réactions sincères. Une autre difficulté consiste à présenter un
grand nombre de livres en un minimum de temps (contraintes
horaires !). Pour inciter les élèves à lire, il faudrait leur
proposer un ensemble de titres, les engager dans un contrat de lecture,
leur laisser du temps pour les faire circuler et les lire, organiser des
rencontres pour échanger des points de vue.
Rencontres avec un auteur
Grâce à ce
partenariat, nombre de classes du collège ont chaque année le privilège
de rencontrer un écrivain. Ces rencontres sont presque toujours riches et
porteuses de sens. En général cette action se divise en trois phases.
Le montage
du projet auquel sont associées essentiellement les bibliothécaires et
la documentaliste (dans le cadre du comité de pilotage) bien que cette
année un enseignant ait eu des demandes spécifiques (ex : demande d’un
auteur de roman autobiographique pour les classes de 3ème)
La
préparation en classe ou au CDI de la venue de l’auteur qui se limite
trop souvent à la lecture d’au moins un livre et à la préparation de
questions sur l’œuvre, le métier, l’écriture… Cependant c’est
aussi quelquefois l’occasion de faire un travail de recherche
documentaire approfondi ( ex : sur le Cameroun autour du livre “ Le
coureur dans la brume ”, pour la visite de J.Y Loude) ou l’occasion
de sensibiliser les élèves à la notion de collection ou de genre
(travail réalisé pour la venue de J.Chaboud sur des collections avec des “ Fantastiques ”
et des “ Policiers ” chez Magnard.
La venue de
l’auteur est toujours un moment fort. L’intérêt de ce type d’action
est d’abord de susciter l’intérêt des élèves, d’être
un fort moteur pour lire un livre ou l’œuvre d’un auteur et de démystifier
beaucoup l’acte d’écrire. Ces rencontres donnent aussi souvent envie
aux enseignants de mieux connaître la littérature de jeunesse. Enfin,
elles permettent aussi d’aborder la lecture sous l’angle d’un
thème, d’une collection, d’un genre.
Malheureusement, ces rencontres ne sont pas toujours exploitées autant qu’elles
le pourraient et sont vécues par les enseignants comme une parenthèse
dans le programme de l’année.
Échanges inter-établissements
Un autre point fort du partenariat qui a du succès au
collège : les échanges avec l’école primaire. Ces rencontres
permettent de valoriser des projets de classe.
Dans le
cadre d’un projet de classe sur “ le loup ” qui avait
comme point de départ la lecture de “ Les loups du Val d’enfer ”
de JY Loude, les 6ème de consolidation ont offert des lectures
de contes et d’albums sur le loup à des enfants de maternelle et ont
fait une sortie ensemble au parc animalier de Courzieu.
Pour
finaliser un projet de mise en scène et d’oralisation des grands
épisodes de l’Odyssée, des élèves de 6ème de
consolidation ont invité une classe de CM2 à assister à leur petite
prestation.
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