Comment organiser une fréquentation régulière de l’écrit afin de normaliser l’habitude de lire

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Programme National d'Innovation 99-01. (PNI 3)
Monographie produite en juin 2001

Comment organiser une fréquentation régulière de l’écrit afin de normaliser l’habitude de lire ?

Développer durablement des compétences et des comportements de lecteurs auprès des enfants, c’est le pari mené à Corbas par les écoles, le collège et la Bibliothèque Municipale depuis trois ans. Un thème fédérateur, une équipe pluridisciplinaire, des rencontres avec des auteurs, des illustrateurs, des échanges de la maternelle au collège, des animations dans les différents lieux de lecture…

Mots clés :

incitation à la lecture, incitation à l’écriture, pratiques de lecteur, projet de lecteur, habitus culturel, familles, mise en réseau des lieux de lecture, littérature jeunesse, métiers du livre, intervenants culturels, rencontres, échanges

Académie de Lyon

Site lecture de Corbas

Collège René Cassin

Chemin des Romanettes.  tel : 04 72 50 35 45

Bibliothèque Municipale Le Polaris

Avenue de Corbetta  Tél : 04 72 51 4555            fax :04 72 50 84 82  mel : bmcorbas@yahoo.fr

Ecole Marie Curie

Rue Centrale

Ecole Jean Jaurès

Chemin de Grange Blanche

Ecole Jacques Prévert

Impasse J. Prévert

69960 CORBAS

 

Réf : Marie-Claude PERAUDIN , coordinatrice du projet, 

Bibliothèque Municipale

Pôle 4B : Maîtrise des langages et apprentissages culturels 02-22

 

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I - Description

II - Analyse

III -Évaluation : Projet : arrêt sur image
 

 

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Tout comme un cœur d’enfant n’est jamais trop petit pour recevoir l’affection, l’amitié, l’amour, ses mains seront toujours assez grandes pour prendre un livre, le serrer, en parcourir les pages, lire les images, pour y rencontrer des amis, pour l’accompagner à chaque étape de croissance. Pourvu qu’on lui offre l’occasion de le faire ! L’enfant est toujours assez grand pour s’ouvrir à la vie, à celle proposée dans les livres écrits pour lui.

Pour l’adolescent, il est toujours temps, parfois même grand temps, pour comprendre que sur les lignes et entre les lignes des pages d’une œuvre écrite à l’intention des lecteurs de son âge, la vie se lit : pour l’aider à comprendre, à réfléchir et à s’exprimer à propos de lui, et des autres qui sont comme lui, des citoyens du monde. Pour y parvenir, il importe que l’adulte médiateur de la lecture auprès des jeunes puise à cette source : celle de la vie de l’esprit. Dans les livres et grâce aux livres, il n’existe pas de barrière ni de frontières aux voyages intérieurs ou cosmiques, que chacun peut vivre.

 

De Charlotte GHERETTE “ Au cœur de la littérature d’enfance et de jeunesse ” Editions LA LIBERTE

 

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I - Description

Remonter au sommaire 1) Projet : travelling

   a) Origine du projet

   En juin 1997, la Bibliothèque Municipale de Corbas, l’Inspection départementale et le collège ont été invités à une réunion d’information se déroulant dans les locaux du CRDP. L’objectif était de proposer à certaines communes du Rhône, rurales ou périurbaines, la mise en place d’un projet partenarial autour de la lecture. La proposition émanait d’un accord entre l’Inspection Académique du Rhône et les instances culturelles de la région constituées en groupe de pilotage en avril 1994.

    Sur l’initiative du Rectorat de Lyon ( MAAC Mission Académique des Affaires culturelles,  SAFCI Service Académique de la Formation Continue et de l’ Innovation), de l’Inspection Académique, de  la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) et de la BDP (Bibliothèque Départementale de Prêt.), en avril 1998, un stage “ BCD et partenariat culturel ”  a été proposé à dix nouvelles communes du Rhône devenues à leur tour “ sites lecture ”. Lors de ce temps de formation, la rencontre des différents partenaires (enseignants du 1er et 2nd degré, documentaliste, conseillère pédagogique, responsable de centre de ressources pédagogiques et bibliothécaires), a favorisé la mise en place d’un projet commun sur la lecture et l’écriture à Corbas. Il est à ce jour, reconduit pour la troisième année.

    Les échanges antérieurs au projet avec la bibliothèque municipale étaient ponctuels : sans retour ni suivi, les échanges inter-établissements inexistants.

    La création des BCD des trois groupes scolaires avait entraîné une baisse de fréquentation de la BM par les écoles. BCD ET BM étaient concurrentes et non complémentaires. Quant au collège, une méconnaissance des ressources de la BM entraînait une absence de relation.

    Cependant, les attentes étaient fortes, des tentatives d’échanges se mettaient en place, des projets émergeaient : ce stage en a permis la concrétisation (formation conjointe, aide financière…).

  b)  Les établissements partenaires

    La commune de Corbas est équipée d’un collège de 600 élèves environ, de trois groupes scolaires primaires regroupant 1000 élèves, de la maternelle au CM2. Par ailleurs, la Bibliothèque Municipale, composée d’un secteur adulte et d’un secteur jeunesse, accueille par an 1035 lecteurs de 0 à 16 ans qui effectuent 60 % de la globalité des prêts ; elle est située dans le centre culturel, le Polaris. Tous les élèves peuvent y accéder à pied de leur groupe scolaire.

  c) Les objectifs

Objectifs premiers

    L’objectif premier était de créer des liens entre les différents adultes de la commune susceptibles d’être concernés (enseignants, parents, bibliothécaires, intervenants municipaux), pour mieux se connaître et se mobiliser autour du projet.

    L’objectif fédérateur actuel est de développer des compétences et des comportements de lecteurs durables s’inscrivant dans une dimension socioculturelle en collaboration avec les familles :

 

 

OBJECTIFS CULTURELS

 

 

OBJECTIFS EDUCATIFS

 

multiplier les offres de lecture en facilitant la fréquentation des différents lieux de lecture.

 

faire rencontrer les professionnels du livre.

 

Inscrire le CDI et les BCD dans une collaboration entre les enseignants et la BM pour une politique d’incitation à la lecture.

 

 

 

faire acquérir, développer, renforcer des compétences du lire-écrire-parler dans des situations effectives.

Développer l’aotonomie des élèves en leur permettant d’être acteurs de leur formation littéraire.

Favoriser les échanges entre les classes, les cycles, les écoles et le collège.

  Évolution du projet :

    Nos objectifs se sont affinés en trois ans.

    La première année, ils étaient très généraux  et le projet n’a été qu’un prétexte à la production d’écrits et d’arts plastiques au détriment d’un réel travail sur la lecture.

    La deuxième année, nous avons été amenés à recentrer nos objectifs sur les apprentissages scolaires. La mise en place d’un dispositif pédagogique (outils, démarche, formation) a permis de faire vivre le projet au quotidien.

    Cette année, il nous a semblé utile de mettre en cohérence les objectifs culturels et éducatifs, afin d’installer une pratique de lecteur dans la durée et d’y intégrer une dimension sociale en impliquant les familles.

  d) Le cadre

Une structure 

    Un élément facilitateur a été la mise en place, dès avril 1998 d’une coordinatrice des BCD, par l’adjoint aux affaires scolaires de la commune de Corbas. Cette dernière, rattachée à la BM, est chargée de développer les liens entre les lieux de lecture de la ville.

    Par ailleurs, le nombre important d’enseignants désireux de participer au projet et le fait que différents partenaires étaient amenés à travailler ensemble, a nécessité la création d’un comité de pilotage en décembre 1998. Ce dernier est composé de douze personnes (un délégué par école, la documentaliste du CDI, deux bibliothécaires, la responsable du Centre de Ressources Pédagogiques associé au CRDP, la conseillère pédagogique de Circonscription et la coordinatrice des BCD qui anime le comité de pilotage). Il a pour rôle de centraliser, de diffuser l’information, d’organiser les modalités du projet, d’échanger et de réfléchir sur les enjeux du partenariat culturel. Ce comité de pilotage facilite d’une façon évidente le bon déroulement du projet. Cependant, la fréquence des réunions prises sur le temps personnel, demande un investissement important et peut être vécue comme un surcroît de travail par les différents partenaires.

Des ressources humaines :

    Tout en œuvrant ensemble chacun des partenaires apporte sa spécificité :

- La coordinatrice centralise et diffuse l’information auprès de tous les partenaires. D’autre part, elle assure un travail de liaison avec les instances initiatrices du projet et rencontre les coordinateurs des autres “ sites de lecture ”. Elle assure le suivi du projet au quotidien (contacts, commandes, subventions…)
- Les bibliothécaires recherchent, contactent les intervenants culturels, organisent des expositions et spectacles se déroulant au centre culturel, au sein duquel est implanté la BM.
- Des animations sont proposées aux classes dans les établissements scolaires et/ou à la BM, tout au long de l’année scolaire.
- Les bibliothécaires assurent aussi le choix des livres en accord avec le thème fédérateur retenu par les partenaires et en collaboration avec les enseignants.
- La documentaliste du CDI est responsable du projet au collège. Elle élabore les projets lecture de l’établissement et elle assure la réalisation matérielle du projet partenarial. Elle élabore des animations parfois en collaboration avec la BM.
- Les enseignants de Corbas, en accord avec les objectifs pédagogiques et culturels du projet, le font vivre au quotidien en l’incluant dans leur programme.
- La conseillère pédagogique de circonscription et la responsable du centre de ressources pédagogiques assurent  le suivi pédagogique du projet. Elles proposent des animations autour de la littérature de jeunesse aux enseignants. Elles réfléchissent à l’élaboration d’outils pour évaluer l’impact du projet sur les acquis et comportements des élèves. La responsable du centre de ressources met par ailleurs à la disposition des enseignants des ouvrages théoriques et pratiques pouvant les aider dans la réalisation concrète du projet.

Des ressources financières :

    Elles sont pour la plus grande partie assurées par les instances initiatrices du projet : DRAC et MAAC.

    D’autre part, des ressources complémentaires ont été recherchées sur la commune :
- auprès de la municipalité (demande d’un budget spécifique au partenariat culturel).
- auprès de la Bibliothèque Municipale qui prélève une partie de son budget pour le projet.
- par ailleurs, les groupes scolaires élémentaires utilisent une partie du budget de leur coopérative scolaire.

    Quant au collège, il bénéficie d’une subvention du Conseil Général du Rhône et de l’Inspection Académique pour des actions lecture liées au projet d’établissement.

    Le comité de pilotage assure la gestion des subventions institutionnelles dans un souci d’équité en veillant à ne pas cautionner une consommation “ à tout prix ” de rencontres avec les intervenants culturels. Pour cela, il s’appuie sur les projets proposés par les enseignants : ce n’est pas toujours simple.

Des ressources matérielles :

    La Bibliothèque Municipale et le Polaris, centre culturel, mettent à disposition leurs locaux pour l’organisation de rencontres, d’expositions, de temps forts…

    Pour permettre un fonctionnement optimal, des prêts de livres pour les classes sont assurés par la Bibliothèque de Corbas, des bibliothèques municipales et des BCD de certaines communes environnantes.

Remonter au sommaire 2)- Projet : mise en scène

a)  Les thèmes

    Un thème fédérateur est  choisi de la petite section au collège, pour l’année scolaire en cours (l’humour en 98/99, le voyage en 99/00, les héros en 00/01).

    La première année, les enseignants se sont impliqués dans le projet “ Rire- lire à Corbas ”, en proposant à leurs élèves des exploitations dans des domaines différents : l’humour dans les contes, dans l’image, dans les mots, dans le style d’un auteur.

    La deuxième année, la constitution d’une malle par cycle (une cinquantaine d’ouvrages tous genres confondus) a permis aux élèves de “ Voyager avec les livres ” ( voyage dans le passé , dans le futur, dans le monde, voyage intérieur ou médiatique).

    La troisième année, le choix du thème s’est fixé sur la notion de personnages dans les différents supports de la littérature jeunesse : “ Les héros de papier ”. Le cycle 1 s’est intéressé aux personnages récurrents dans les albums (Elmer, Ernest et Célestine, Babar…) et les revues.

    Le cycle 2 a travaillé sur les héros mis en scène par un auteur dans son œuvre (Boujon, Solotareff,  Corentin, Rascal, Stehr, Pef). Le cycle 3 a choisi pour sa part de familiariser les élèves avec la structure du genre policier et de pointer les caractérisations des héros, leurs différences, leurs similitudes. Quant au  collège, le héros dans la littérature a été décliné autour d’axes différents selon les classes : les héros de contes, les héros mythologiques en 6ème, “ être son propre héros ”, l’autobiographie en 3ème ; les 5ème et les 4ème ayant plutôt travaillé la notion de genre, policier en 5ème, fantastique en 4ème.

  b) Les intervenants

    Tout au long de l’année, le projet pédagogique des classes est enrichi par la venue d’intervenants culturels (auteurs, conteurs, illustrateurs, calligraphes, éditeur, libraire), par des visites ciblées (Musée de l’imprimerie et Musée vivant du roman d’aventures), par la proposition de spectacles, d’expositions en relation avec le thème. 

   c) Les projets des établissements scolaires

    Le projet partenarial “ site lecture ” de Corbas est pris en compte par les équipes lors de la rédaction de leur projet d’école. Par la suite, ce projet est plus ou moins intégré dans les pratiques de classe suivant l’intérêt des enseignants et leur motivation. Ces derniers sont invités à s’engager sur une année scolaire pour concrétiser le projet dans leur classe afin de le faire vivre auprès de leurs élèves.

    En ce qui concerne le collège, le projet partenarial est intégré dans les actions du CDI, liées au projet d’établissement.

  d) Les lieux de lecture

    Un des objectifs du projet étant d’optimiser, de dynamiser les BCD des écoles, les élèves sont sollicités pour y aller lire, rechercher, échanger. Des animations très ciblées leur sont proposées : connaissance de l’objet livre, appropriation du lieu, découverte d’un genre ou d’un auteur.

    Au CDI du collège, la documentaliste propose des animations, des expositions d’ouvrages et des recherches documentaires en lien avec le thème de l’année. Elle coordonne des projets de classe avec les professeurs impliqués. Présentations de livres et activités autour d’un genre (ex : le policier à travers la notion de collection, de série et l’historique du genre) autour d’un héros (caractéristiques et variations d’un personnage “  le petit Chaperon rouge ”) etc…

    Dans le cadre du projet, la BM propose des animations en fonction des demandes des enseignants (présentation et activités autour d’une collection, d’un genre, d’une œuvre d’un auteur…). Les enseignants viennent en BM aussi pour proposer aux élèves des recherches documentaires, soit pour avoir plus d’informations sur les ouvrages lus en classe (pays d’origine de l’auteur, lieux où se déroulent l’action, autres ouvrages sur le même thème), soit pour engranger du matériau pour un travail d’écriture ou de production plastique (ex : écriture par des élèves d’une fiction se passant au Mali). Les bibliothécaires proposent des intervenants éventuels, et, après discussion lors du comité de pilotage, elles se chargent de prendre contact avec ces derniers et leur proposent des modalités d’intervention. Ce sont elles aussi qui s’occupent de trouver des expositions en lien avec le thème.

    Au cours des trois années, un travail de collaboration enseignants-bibliothécaires, s’est peu à peu mis en place.

    e) Les formations

    Les enseignants de primaire sont aidés dans la concrétisation du projet par des temps de formation pris soit sur le temps institutionnel, soit sur le temps libre. Ces temps d’animation sont réalisés par la responsable du Centre de Ressources et la conseillère pédagogique de Circonscription.

    Les thèmes abordés sont liés aux projets en cours : exploiter un lot de livres en classe, préparer la venue d’un auteur, travailler sur l’œuvre d’un auteur, exploiter une exposition d’originaux…

    Depuis trois ans,  la mobilisation des enseignants est toujours aussi forte pour ces temps de formation, malgré les nombreuses réunions prises sur le temps personnel.

   f) Le temps fort

    Chaque année, le travail partenarial autour du “ Lire-écrire ” sur Corbas se termine par un temps fort d’une quinzaine de jours. Ce dernier débute par une soirée d’inauguration au centre culturel (où est implantée la BM)  où sont invités les élus, les partenaires, les intervenants culturels, les élèves et leurs parents. Cette soirée est aussi le vernissage de l’exposition regroupant les productions des élèves (de la fabrication d’albums à la réalisation de documentaire multimédia).

    Parallèlement, une exposition vente d’ouvrages est organisée avec dédicaces des auteurs présents. La proclamation des résultats des “ Coups de Cœur ” des enfants et du jury adulte ( parents, enseignants, bibliothécaires…) est faite à cette occasion. Des lectures ou des mises en scènes des livres lus sont proposées par des élèves. Un planning est établi pour permettre aux différentes classes de venir visiter l’exposition.

    Tout au long des deux semaines “ Temps fort ”, des échanges sont organisés entre les classes autour de rallyes lecture, défi lecture, présentation de  mises en scène. Ces derniers se déroulent dans les différents lieux de lecture de la ville.

    Des films, des spectacles en relation avec le thème de l’année sont proposés aux classes.

    Le temps fort se termine par une soirée tout public à la Bibliothèque Municipale avec la participation d’un des intervenants culturels ayant travaillé avec les classes (conférence avec projection diapos sur le Cap Vert de J.Y Loude).

    Au fil du temps, le “ Temps fort ” a évolué. Par exemple, l’exposition valorisant les productions des élèves installée exclusivement au Centre Culturel la première année, s’est délocalisée dans les BCD et le CDI.

 

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II - Analyse

Remonter au sommaire 1) Projet : plan large

remonter au somaire   a) Des satisfactions :

    Dans un tel projet culturel, il est indispensable d’harmoniser les conceptions que peuvent avoir les partenaires par rapport au rôle de chacun. Il s’agit de mettre efficacement en réseau les lieux de lecture et éviter que la Bibliothèque Municipale soit seulement considérée comme un prestataire de service. Au fil du temps s’est installée une meilleure collaboration entre certains enseignants et les bibliothécaires, ce qui a permis aux uns et aux autres de mieux se connaître et s’apprécier.

    Les temps de réunion entre les différents partenaires permettent d’échanger des pratiques et de mutualiser des savoir- faire.

    Ce projet a permis au CDI de mener une politique d’incitation à la lecture au niveau du collège et de proposer des actions en direction des classes. Une évolution des représentations des enseignants sur les pratiques pédagogiques liées à la lecture ainsi qu’une plus grande collaboration avec la documentaliste pointent à l’horizon ( cf chapitre actions projet au quotidien).

remonter au somaire  b) Des difficultés

    Le temps important consacré aux réunions et aux formations n’est pas pris en compte de façon institutionnelle. En effet le projet mobilise de nombreux enseignants qui se rencontrent au moins une fois par mois. Ces réunions sont un surcroît de travail pour les enseignants même si l’enthousiasme de travailler ensemble demeure

    De plus, le site de Corbas étant très étendu et comprenant de nombreux établissements, la circulation des informations est parfois difficile.

    L’organisation concrète du projet nécessite d’avoir au sein des classes une quantité suffisante d’ouvrages, ce qui entraîne un jonglage permanent entre les différents lieux de lecture afin d’éviter des achats inconsidérés. Le problème est amplifié par le fait que toutes les classes travaillent sur le même thème, en même temps.

    Dès la mise en place du projet, les acteurs avaient la conviction qu’il était important d’impliquer les parents. Différentes actions ont été mises en place (participation aux “ coups de cœur ”, au jury adulte, soirée tout-public et propositions d’ateliers d’écriture, de calligraphie, de rencontre avec les auteurs pendant le temps fort) mais le nombre de parents participant à ces différentes propositions reste faible, même s’il est en augmentation.

    C’est certainement au niveau du collège que nous rencontrons le plus de difficultés à faire vivre le projet. En effet, la  mobilisation est faible : le nombre de professeurs participant activement au projet est très réduit (deux). C’est en général plutôt une participation ponctuelle, essentiellement des professeurs de français et de celui d’arts plastiques. La plupart des enseignants vivent ces actions comme des travaux parallèles, en marge de la classe. Ceci se traduit par un faible investissement de leur part dans l’élaboration des projets et les choix qui en découlent. Une autre difficulté consiste à intégrer les professeurs d’autres disciplines que le français. La lecture est encore considérée comme une activité pratiquée en cours de français, les tentatives pour associer les professeurs d’histoire- géographie à notre projet sur le thème des voyages a échoué.

    Plusieurs explications peuvent être données à cet état de fait :

    Un manque de curiosité et d’intérêt de la part de l’équipe pédagogique pour des actions qui n’émanent pas d’elle mais d’un réseau BCD- CDI- BM.

     Un déficit d’informations au sein de l’établissement. La documentaliste est la seule personne relais du projet au collège et aucun temps de concertation  n’est prévu pour rencontrer, informer les collègues ou préparer des activités en commun. Par exemple, aucun professeur du collège ne participe au comité de pilotage.

    Le collège est marqué par un fort individualisme et n’a pas de culture de travail en équipe.

    Concernant la littérature de jeunesse, les pratiques pédagogiques autour du livre et de la lecture, les enseignants n’ont pas de formation commune.

    Enfin, les demandes de formation commune et de concertation de la documentaliste ne sont pas prises en compte par l’administration car elles n’expriment pas le besoin d’une équipe !

Remonter au sommaire 2) Projet : plan rapproché

remonter au somaire  a) Des actions conservées

    Les partenaires du projet culturel de Corbas, partagent la conviction que c’est en lisant et en échangeant leurs émotions de lecteurs, que les élèves pourront appréhender la lecture comme un moyen d’enrichissement personnel.

    C’est dans ce sens, que les enseignants proposent une quantité suffisante et diversifiée d’ouvrages afin d’organiser une fréquentation régulière de l’écrit pour normaliser l’habitude de lire.

    Ce lot de livres offre aux élèves la possibilité de choix en fonction de leur appétit de lecteur. Certaines classes proposent des contrats de lecture (un nombre minimum de livres à lire, possibilité de “ rejeter ” certains ouvrages…). Ces livres servent par ailleurs, de support pour un travail quotidien (connaissance de l’objet livre,  pistes d’écriture, productions diverses langagières et plastiques et sociabilité de la lecture).

    Chaque année, le comité de pilotage a souhaité proposer aux  classes des rencontres avec des professionnels du livre : auteur, illustrateur, conteur, directeur de collection, calligraphe, libraire...

    Celui-ci souhaite que ces interventions s’inscrivent dans le cadre d’un projet de classe dans la logique du partenariat. Le choix et la répartition des intervenants culturels sont aussi conditionnés par le montant des subventions accordées et la motivation des enseignants.

    Les prises de décision sont d’autant plus difficiles que des problèmes de calendrier viennent interférer liés à la disponibilité des intervenants et au décalage entre les projets de classe et leur venue.

    Ce qui guide les prises de décisions, ce n’est pas le désir de l’enseignant de recevoir un intervenant, mais la volonté que tout élève de Corbas, de la maternelle au collège rencontre différents professionnels du livre.

    Au fil du temps le temps fort a évolué. Vécu la première année comme une finalité par les partenaires, il est aujourd’hui ressenti comme un moment convivial d’échanges entre les différents acteurs du projet.

remonter au somaire   b) Des actions abandonnées

    La deuxième année pour le thème “ Voyager à Corbas ”, le comité de pilotage a proposé un lot de livres identiques par cycle par école (voir annexe 2).

    Ce principe devait faciliter les échanges entre les élèves ayant lu les mêmes ouvrages. Le dispositif s’est avéré très rapidement inefficace. En effet, pour fonctionner réellement, une malle par classe aurait été nécessaire :  ce qui engendrait des dépenses supplémentaires. Par ailleurs, en BM, les mêmes titres d’ouvrages étaient mobilisés alors que d’autres documents sur le même thème étaient inexploités.

    Ce constat a amené le comité de pilotage à laisser la liberté du choix des ouvrages aux enseignants en gardant l’idée du thème fédérateur et cette liberté ne nuit pas aux échanges entre les classes.

remonter au somaire  c) Des actions nouvelles

    La deuxième année, le comité de pilotage a décidé de mettre en place l’élection d’un prix littéraire jeunesse, réunissant parents et enfants autour d’une même sélection de livres (Coups de Cœur).

    L’originalité de cette action, réside dans la confrontation des jurys adultes et enfants ; ce qui permet d’impliquer les parents dans le projet de lecture de leurs enfants.

    La création d’un comité de lecture enseignants-bibliothécaires, répond au besoin des enseignants, de mieux connaître la littérature de jeunesse contemporaine. Ce comité, permet aux participants de tester les nouveautés dans leur classe et d’échanger leurs analyses.

 

Remonter au sommaire 3) Projet au quotidien : zoom

    Introduire la littérature jeunesse dans les salles de classe modifie peu à peu la dynamique de l’enseignement de la maîtrise de la langue. La lecture se transforme en une multitude d’univers à découvrir. En manipulant, en lisant, en échangeant, les élèves développent leur capacité à comprendre les autres, à se comprendre, à s’exprimer autour de leurs lectures. En plus de sensibiliser les enfants à la langue, les auteurs et les illustrateurs proposent une foule d’idées pour des activités créatrices.

    Les enseignants impliqués dans le projet culturel ont assez rapidement pris conscience qu’ils devaient bâtir un projet de classe s’y référant. Il ne s’agit pas d’ajouter une rubrique supplémentaire à l’emploi du temps mais d’intégrer les activités autour du Lire – écrire dans les pratiques quotidiennes. Un travail d’investissement personnel s’impose à chacun : il faut choisir des lots de livres pour cibler les exploitations pédagogiques sans perdre de vue les compétences à  acquérir qu’elles soient langagières ou transversales.

    Cela demande nécessairement une remise en cause des pratiques et démarches pédagogiques. Inscrire les objectifs du projet dans la vie quotidienne de la classe est possible. Les témoignages qui suivent en sont la preuve.

remonter au somaire  a) Cycle 1 : écrire une histoire à plusieurs classes

    Après un conseil commun du cycle 1, les enseignants des trois écoles maternelles ont choisi de faire écrire à leurs élèves une histoire à quatre voix (entre quatre classes), à partir de héros récurrents dans les albums pour enfants : Ernest et Célestine, Tromboline et Foulbazar, Elmer et Manon.

    A partir de lectures offertes en classe, à la BCD, à la Bibliothèque Municipale, les enfants ont fait connaissance avec les héros. Ils ont pu établir leur portrait et repérer leur caractère, leur comportement, leur environnement… Chaque classe, à partir des différentes propositions des élèves, choisit le début de l’histoire qui mettra en scène le héros retenu, qu’elle transmet ensuite à une autre classe chargée de continuer le récit. Ce texte tapé par les élèves sur l’ordinateur, circulera dans deux autres classes, la dernière se chargeant de la fin de l’histoire ainsi que du choix du titre et de la couverture.

    Parallèlement, il s’agit de réaliser les images de l’album à la manière de l’illustrateur.

    La réalisation de ces albums a permis aux enseignants de travailler à l’acquisition d’un certain nombre de compétences par une approche différente :
- dans le domaine de la langue écrite : découvrir l’objet–livre, comprendre un texte, s’initier à la notion de héros, reconnaître différents types d’écriture, identifier des mots, produire un écrit, découvrir des documentaires…
- à l’oral : prendre la parole, écouter l’autre, accepter les idées des autres, défendre son point de vue…
- en arts plastiques : travailler sur les couleurs, les différentes techniques,
- dans le domaine des TICE : s’initier au traitement de texte.

    Toutes les actions mises en place au cycle 1 ont permis des échanges entre classes (montrer ce qu’on a fait, voir ce que d’autres ont fait…), entre cycles (des élèves de CE2 ont lu des albums ainsi que leurs propres histoires aux élèves plus jeunes), entre écoles (au cours du temps fort, les quatre classes vont se rencontrer pour se présenter les quatre histoires terminées).

    “ Les enfants prennent ainsi conscience que d’autres enfants dans d’autres écoles travaillent sur les mêmes livres ”. L’implication des parents se fait de différentes manières. Les livres des coups de cœur circulent dans les familles volontaires ; la lecture des livres permet aux enfants et aux parents de voter selon leur préférence.

    L’inauguration de la BCD dans une école maternelle sera l’occasion de montrer aux parents le travail réalisé autour des livres.

    Depuis trois ans, différents intervenants culturels (calligraphe, conteur, auteur, illustrateur) ont travaillé avec des classes ; ces rencontres ponctuelles génèrent des prolongements. “ Le projet permet aux élèves de réinvestir ce qu’ils ont découvert auprès des intervenants dans leurs propres productions orales ou graphiques ”.

remonter au somaire  b) Cycle2 : s’approprier l’œuvre d’un auteur

    Les enseignants du Cycle 2, engagés dans le projet culturel de l’année 2000/2001 : “ Les héros de papier ”, ont voulu aborder la notion de personnage dans la littérature de jeunesse, en proposant à leurs élèves d’explorer l’œuvre d’un auteur ou d’un illustrateur.

    Ainsi, dans les CP et les CE, selon le choix des enseignants, les élèves se sont peu à peu appropriés les livres de Boujon, Rascal,  Solotareff… Par ailleurs, tous les enfants ont eu la joie, à l’issue de ce travail, de rencontrer F. Stehr. Les échanges avec ce dernier, ont montré que les élèves connaissaient aussi son œuvre. De cette rencontre, riche et chaleureuse, d’autres projets sont nés : écrire une histoire dans chaque classe avec l’aide de F. Stehr en tant qu’illustrateur.

    Ce travail régulier inscrit dans la durée, autour des livres d’un auteur, a permis aux élèves de développer des savoirs et des savoir-faire dans le domaine de la maîtrise de la langue bien sûr, mais aussi d’apprendre à mieux se connaître. Les œuvres de fiction présentées dans les albums, jouent avec le temps, les lieux, le moi, les autres. Elles sont de ce fait une expérience structurante pour tous.

    Quant aux enseignantes, elles reconnaissent que ce travail leur a permis de proposer à leurs élèves des situations riches et diversifiées, ciblant au mieux les compétences de cycle dans des domaines très différents.

    Tout en respectant les albums en tant qu’œuvres littéraires, les enseignantes y ont trouvé un grand nombre d’exploitations très diverses. Utiliser des albums en classe au quotidien, ce sont autant d’occasions de lire mais aussi d’écouter, de parler, d’écrire, de produire et de communiquer.

    Voici récapitulées ci-dessous en trois points, les différentes situations proposées dans les classes de CP et de CE1.

remonter au somaireExploitation des écrits :

- Manipulations, comparaisons, tris, classements afin de s’initier au vocabulaire spécifique des albums (auteur, collection, page de garde, illustrateur, dédicace…)

- Activités d’anticipation afin de créer chez les élèves des attentes de lecture. Ce type d’activités basées sur la démarche scientifique (hypothèses, vérifications, validations) est une réelle porte d’entrée sur l’écrit à venir (hypothèse à partir du titre, du héros, de la quatrième de couverture…).

- Activités ludiques autour d’un lot de livres : pêche, appariements de première de couverture et d’illustrations, ou de textes et d’illustrations, devinettes…

- Situations de lecture diversifiée :

lectures offertes par l’adulte.
lectures individuelles sur le temps de classe et à la maison.
lectures entre pairs.
lectures oralisées (extraits choisis par les élèves).
lectures mises en scène (projet collectif).
lectures “ recherche ” à la BCD ou en BM (les animaux héros dans leur milieu naturel).
lectures d’images pour se familiariser avec les techniques de l’illustration et la complémentarité avec le texte.

- Situations de travail sur la langue et les constructions narratives :

Ce travail permet aux élèves de se familiariser avec la cohérence et la dynamique d’une histoire. Peu à peu, ils s’habituent au maniement des connecteurs et des organisateurs textuels. Ils s’approprient la notion de personnage. Ils savent le reconnaître à travers les substituts utilisés.

remonter au somaireProductions d’écrits :

- dans des situations collectives :

élaboration de tableaux pour conserver les traces des livres lus par les élèves.
réalisation de tableaux comparatifs pointant les caractéristiques des différents récits.
réalisation de panneaux présentant les caractéristiques des personnages (galeries de portraits).
élaboration de questionnaires pour préparer la rencontre avec l’auteur-illustrateur.
rédaction de lettres pour F. Stehr.
production d’une histoire complète (textes et illustrations).

- dans des situations individuelles :

notes écrites dans le cahier du lecteur (mémoires de lecture).
fiche d’identité d’un album (titre, auteur, éditeur, thème…).
réécriture à partir d’une ou plusieurs illustrations.

remonter au somaireÉchanges et productions de communication :

Parmi les activités de communication, les livres donnent aux élèves l’occasion d’exercer leur aptitude à :

écouter l’adulte qui lit.

présenter un album aux autres.
reformuler la narration.
parler des personnages.
faire parler les personnages dans une mise en scène.
exprimer un point de vue.
relire pour argumenter.

Les enseignantes des CP et CE1 ont organisé des activités permettant de multiplier les échanges entre les différentes classes :

- tutorat : lecture d’albums en maternelle.
- partages de lecture entre classes (extraits).
- mise en scène d’un album.
- rallye lecture sur une journée.
- prix littéraire (en relation avec la BM) : pour chaque auteur étudié, les enfants et leurs parents sont invités à élire leur préféré.

   c) Cycle 3 : s’approprier un genre.

Les enseignants du Cycle 3 ont fait le choix de travailler la notion de personnage en invitant leurs élèves à explorer un genre de la littérature jeunesse : le roman policier.

Au fil de leurs lectures, les enfants se sont intéressés aux caractéristiques du héros, à son rôle dans le récit, à ses relations d’amitié, d’aide ou d’hostilité avec les autres personnages. L’objectif était aussi de s’approprier un fonctionnement textuel particulier : le récit à suspens. Les élèves ont consacré un temps personnel important à la lecture d’un grand nombre de romans policier dans des collections diverses. Les enseignants ont établi avec eux un contrat de lecture. Par ailleurs, la B.M. a proposé aux différentes classes de Cycle 3 de participer à un jury littéraire. Les élèves ont été amenés à élire un “ coup de cœur ” dans un ensemble de dix titres. D’abord de façon individuelle, puis collectivement au niveau de la classe où les élèves se sont exprimés. Dans certaines classes, les parents ont été invités à s’associer à cette activité.

remonter au somaireexploitation des lectures :

-  activités d’anticipation avant la lecture effective des romans (à partir des titres ou de la quatrième de couverture).
-  activités de tri et de comparaison des romans (prises d’indices externes).
- activités de lecture selon des modalités différentes : lectures individuelles (classe et maison), collective oralisée (choix d’extraits), lecture et relecture en ateliers, lecture feuilleton d’un roman par l’enseignant, lecture recherche (en BCD, en BM).
-  activités sur les collections.
-  activités sur les types de héros et leur catégorisation.
-  activités sur le texte et la langue :

            les types de phrases : courtes / nominales / complexes.
           
les règles du dialogue.
           
les points de vue.
           
les pronoms et autres substituts.
           
le rôle de l’adjectif : place / absence / accumulation.
           
les comparaisons propres au genre policier.
           
le vocabulaire spécifique : expressions imagées/ synonymes.

remonter au somaireproductions à partir de lectures :

-  traces écrites personnelles sur un carnet de lecture.
-  élaboration de grilles collectives pour définir le genre policier.
-  rédaction de fiches de présentation : des livres lus, des cartes d’identité des héros.
-  questionnaire à envoyer à l’auteur invité (J. Chaboud).
-  activités d’écriture en étroite relation avec les livres lus : rédiger une autre fin,   une description plus détaillée d’un personnage ou d’un lieu, un résumé incitateur.
-  écriture collective d’une nouvelle policière avec l’aide de l’auteur J. Chaboud.
-  transformation d’une fiction en roman policier.
-  productions plastiques.
-  réalisation de produits multimédia : les héros d’un roman policier.

remonter au somairecommunications à partir des lectures :

- organisation de débats en classe.
- rencontres en classe avec les parents participant au jury.
- défi-lecture entre classes.
- rencontres en B.M. pour les résultats du prix littéraire.
- visites d’expositions sur le thème de l’année.

    De la petite section au CM2, les élèves ont donc fait la connaissance de nombreux “ héros de papier ”. Le personnage est au centre de tout récit, et le lecteur ou l’apprenti lecteur entretient avec lui une relation privilégiée. Il le reconnaît, l’identifie, le nomme. Il s’interroge sur la proximité ou la distance du personnage avec lui-même. Le personnage est donc un mode d’entrée particulièrement intéressant dans le récit.

    Derrière cet objectif, il s’agissait de proposer aux enfants des livres porteurs d’histoires, de concevoir les classes comme des espaces d’échanges afin de permettre aux élèves de se construire un patrimoine culturel commun.

   d) Des actions au collège.

    Les actions décrites ci-dessous n’ont rien de spectaculaire et ont été choisies en fonction de trois critères :

- elles sont représentatives du travail réalisé au collège,
- elles s’installent dans le temps,
- elles marquent une évolution dans la manière d’aborder la lecture avec des collégiens.

    Renouvelées chaque année, ces actions s’articulent autour de trois axes, souvent riches de variations et d’adaptations au gré des projets de la classe et des équipes.

remonter au somairePrésentation de livres aux classes de 3ème 

    Grâce à la volonté d’un professeur de français, certaines classes de 3ème bénéficient de séances programmées de présentations de livres, organisées par la documentaliste et les bibliothécaires. Ces séances sont de deux ou trois par an et demandent un travail considérable.

    Ces présentations prennent en général appui sur l’étude d’une œuvre, d’un genre ou d’un thème étudiés en classe en proposant aux élèves un grand nombre de titres de littérature de jeunesse sur le thème ou le genre abordé en cours de français. Ces présentations sont vécues comme un prolongement, une ouverture littéraire et sont quelquefois liées à la venue d’un écrivain. L’intérêt de ce travail réside dans le fait qu’il s’agit là d’une véritable collaboration entre les bibliothécaires, la documentaliste et l’enseignant : le choix des livres, les attentes de chacun sont discutés ensemble.

    L’acte de lire est socialisé : les élèves rendent compte de leur lecture en présence des bibliothécaires et de la documentaliste et il prend sens pour eux.

    La variété des lectures, la découverte de textes forts d’auteurs abordant des sujets d’actualité qui intéressent les élèves leur permettent de se construire une culture littéraire.

    Tout ceci montre l’intérêt pédagogique d’une telle démarche, d’autant qu’elle complète les séances de lectures suivies où l’ensemble des élèves d’une même classe lisent le même livre.

    Cependant, cette activité reste marquée par le cadre du cours. Les comptes-rendus oraux sont notés, ce qui laisse peu de place à un échange spontané et des réactions sincères. Une autre difficulté consiste à présenter un grand nombre de livres en un minimum de temps (contraintes horaires !). Pour inciter les élèves à lire, il faudrait leur proposer un ensemble de titres, les engager dans un contrat de lecture, leur laisser du temps pour les faire circuler et les lire, organiser des rencontres pour échanger des points de vue.

remonter au somaireRencontres avec un auteur 

    Grâce à ce partenariat, nombre de classes du collège ont chaque année le privilège de rencontrer un écrivain. Ces rencontres sont  presque toujours riches et porteuses de sens. En général cette action se divise en trois phases.

    Le montage du projet auquel sont associées essentiellement les bibliothécaires et la documentaliste (dans le cadre du comité de pilotage) bien que cette année un enseignant ait eu des demandes spécifiques (ex : demande d’un auteur de roman autobiographique pour les classes de 3ème)

    La préparation en classe ou au CDI de la venue de l’auteur qui se limite trop souvent à la lecture d’au moins un livre et à la préparation de questions sur l’œuvre, le métier, l’écriture… Cependant c’est aussi quelquefois l’occasion de faire un travail de recherche documentaire approfondi ( ex : sur le Cameroun autour du livre “ Le coureur dans la brume ”, pour la visite de J.Y Loude) ou l’occasion de sensibiliser les élèves à la notion de collection ou de genre (travail réalisé pour la venue de J.Chaboud sur des collections avec  des  “ Fantastiques ” et des “ Policiers ” chez Magnard.

    La venue de l’auteur est toujours un moment fort. L’intérêt de ce type d’action est  d’abord de susciter  l’intérêt des élèves, d’être un fort moteur pour lire un livre ou l’œuvre d’un auteur et de démystifier beaucoup l’acte d’écrire. Ces rencontres donnent aussi souvent envie aux enseignants de mieux connaître la littérature de jeunesse. Enfin, elles permettent aussi d’aborder la lecture sous l’angle d’un thème, d’une collection, d’un genre.

    Malheureusement, ces rencontres ne sont pas toujours exploitées autant qu’elles le pourraient et sont vécues par les enseignants comme une parenthèse dans le programme de l’année.

remonter au somaireÉchanges inter-établissements 

     Un autre point fort du partenariat qui a du succès au collège : les échanges avec l’école primaire. Ces rencontres permettent de valoriser des projets de classe.

    Dans le cadre d’un projet de classe sur “ le loup ” qui avait comme point de départ la lecture de “ Les loups du Val d’enfer ” de JY Loude, les 6ème de consolidation ont offert des lectures de contes et d’albums sur le loup à des enfants de maternelle et ont fait une sortie ensemble au parc animalier de Courzieu.

    Pour finaliser un projet de mise en scène et d’oralisation des grands épisodes de l’Odyssée, des élèves de 6ème de consolidation ont invité une classe de CM2 à assister à leur petite prestation.

 

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III - Évaluation : arrêt sur image du projet

    Tout projet demande à être évidemment évalué. Les objectifs prioritaires ayant été choisis par rapport à un état des lieux, il est obligatoire de s’interroger sur l’impact des actions mises en place, sur les transformations ou l’évolution engendrées par la mise en œuvre du projet.

    Une évaluation même subjective permet de juger bien sûr de l’efficacité des actions, de ne pas se retrouver couper des finalités de départ, de réajuster, voire même d’innover. Chaque année, le comité de pilotage dresse un bilan des actions proposées. Même si cela reste souvent subjectif, cet arrêt sur image permet de déceler les satisfactions , les difficultés rencontrées mais aussi d’estimer les bénéfices pédagogiques et culturels des enfants. Il est vrai que l’évaluation demanderait de disposer de démarches et d’outils pour mener à bien sa mission qui est de mesurer les acquis de l’expérience de façon précise.

    Ce projet mené sur trois ans a eu des effets positifs au niveau de tous les acteurs que l’on pourrait regrouper autour des termes suivants : collaboration, implication, communication et modification des pratiques professionnelles.

remonter au somaire  Collaboration

    Les rencontres fréquentes ont débouché sur un réel travail entre les partenaires. La réflexion sur la spécificité de chacun, leur complémentarité et la mutualisation des savoirs- faire ont permis une mise en cohérence des lieux de lecture de la ville et de multiplier les offres de lecture.

remonter au somaire  Implication

    Le travail autour des livres, les rencontres avec les intervenants culturels, ont séduit tous les acteurs du projet. L’implication de chacun est grande. Notre souci était d’impliquer aussi les familles. Peu à peu, nous y arrivons mais la question demeure : Quels sont les parents que nous touchons ? Comment faire en sorte que les familles les plus éloignées du monde culturel nous rejoignent ?

remonter au somaire  Communication

    Depuis trois ans, les nombreux échanges entre les classes, les cycles, les écoles et le collège ont permis :
-de donner du sens à l’acte de lire,
-de valoriser des lecteurs en difficulté,
-de valoriser les savoirs acquis en plaçant des élèves en situation d’“experts”  par rapport à des élèves plus jeunes,
-de provoquer une motivation et une émulation au sein des classes,
-de développer les compétences de l’oral dans des situations réelles et authentiques.

 remonter au somaire  Modification des pratiques.

    Les enseignants ont peu à peu été amenés à s’interroger sur leurs pratiques et à les faire évoluer. Tous reconnaissent avoir changé, s’être enrichis personnellement et professionnellement. La littérature de jeunesse de plus en plus présente dans les classes, devient un support privilégié pour l’appropriation de l’écrit.

    Travailler sur des lots de livres, échanger autour des lectures a permis aux élèves de rentrer d’une manière différente dans le monde de l’écrit. Plaisir d’apprendre et plaisir de lire se confondent.

     En revanche, il est difficile d’évaluer si ce travail de lecture en partenariat contribue vraiment à développer “ un habitus culturel ”. Cette année, plutôt que de nous contenter d’un bilan final auprès d’enfants délégués, nous nous sommes attelés à une véritable évaluation diagnostique individuelle qui nous permettra (peut-être ?) de mesurer l’écart avec l’évaluation de fin d’année.

    Cette dernière reprendra les cinq points proposés aux élèves de tous les cycles lors de la première évaluation :
Que savent-ils des lieux et personnes du livre ?
Comment se représentent-ils les situations de lecture ?
Quel statut attribuent-ils au livre ?
Que connaissent-ils de la littérature jeunesse ?
Quels échanges autour des livres ?

     Le pari est bien sûr que tout au long de leur cursus, tous les élèves apprennent à lire en ayant développé des stratégies, des comportements de lecteurs durables et accèdent aussi au monde de l’écrit et des livres.

     L’équipe de rédaction de cette monographie vous a relaté l’expérience de partenariat culturel sur Corbas. Elle espère vous avoir donné envie de vous lancer à votre tour dans l’aventure.

Remonter au sommaire Liste des membres de l'équipe ayant réalisé cette monographie :

Maryève BLEUSE : documentaliste,
Bernadette LACROIX : enseignante,
Michèle MARTIN : bibliothécaire,
Marie-Claude PERAUDIN : coordinatrice des BCD pour la ville de Corbas,
Josette VOUTE : responsable du centre de ressources pédagogiques de Vénissieux .
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