Pratiques professionnelles et citoyenneté - REP Paul Eluard - 69 - Vénissieux

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Programme National d'Innovation 1998-2000(PNI 3)

Contrats d’Innovation sur les Pratiques Pédagogiques Différenciées dans le cadre de la prévention de la violence

 Monographie produite en juin 2000 :

 REP Paul. Eluard
Circonscription Lyon XVI

Pratiques Professionnelles et Citoyenneté ?

 

 

 Aller à l'en-tête de ce fichier.Sommaire :

 I/ CREATION DU GROUPE :

PRATIQUES PROFESSIONNELLES ET CITOYENNETÉ.

1. Origine.

2. Composition.

3. Objectifs.

4. Fonctionnement du groupe.

5. Travail du groupe.

 

 II/ L’ACTION DU GROUPE.

A. Elaboration d’outils.

B. Utilisation des outils.

 

Conclusion.

• Le devenir du groupe

• A quand la charte du REP ?

Un zoom centré sur une démarche

Le résultat : une transformation des acteurs.

 

 

Académie de Lyon – année 1999-2000

REP Paul. Eluard

Adresse : Circonscription Lyon XVI, groupe scolaire G.Péri  - 69100 - Vénissieux

Tél :

Personne contact : Josette Voute , Brigitte Bouvant, Christiane Soulier

Axe du PNI concerné : Prévention de la violence

Titre : Pratiques Professionnelles et Citoyenneté ? fichier : V_Eluard

  

Cette monographie retrace l’expérience d’un groupe de partenaires éducatifs - enseignants, animateurs, assistantes sociales - qui décident, lors d’un stage REP de ne pas en rester là, de continuer à réfléchir et à travailler ensemble, de manière régulière et durable. 

Aller à l'en-tête de ce fichier. I/ CREATION DU GROUPE :

PRATIQUES PROFESSIONNELLES ET CITOYENNETÉ :

 Aller à l'en-tête de ce fichier. 1. Origine :

 En novembre 98, dans le REP Eluard a lieu un stage intitulé : “  L’apprentissage de la citoyenneté, un apprentissage fondamental ? ”. Chaque école du REP et le collège y sont représentés et chacun vient y présenter ses propres actions sur le sujet.

 Un sous-groupe se crée autour de l’élaboration des règles et chartes de vie. Les collègues découvrent avec étonnement et soulagement que chacun de son côté commence à réaliser la nécessité de ce travail. Les approches étant différentes, les échanges sont très riches. Ils se font à un niveau horizontal avec les partenaires présents, mais aussi vertical puisque tous les niveaux d’enseignement sont représentés. Nous constatons un vide révélateur  et partagé sur le sujet de la réponse à la transgression.

 L’objectif du stage est de nous faire construire un projet pour la suite. Certains aimeraient travailler à la mise en place d’une charte commune dans le REP. Une majorité pense qu’en l’état de la réflexion, c’est prématuré. Nous décidons de créer une instance ce concertation, d’élaboration et d’information autour de l’idée de la citoyenneté.

 Les collègues présents étant déjà engagés dans de multiples projets, nous choisissons de ne pas intégrer le CESC qui se crée, car nous ne pourrions pas assumer les réunions supplémentaires que cela impose. D’autre part, nous voulons du temps conséquent pour faire vivre cette structure et une reconnaissance institutionnelle de sa nécessité. Nous négocions donc pour obtenir des jours sur notre temps de travail(animations pédagogiques). Cela nous est accordé dans la mesure où toutes les écoles sont représentées : il s’agit donc véritablement d’un projet de REP. 

Le groupe prend forme réellement lors d’une réunion en juin 99. Il décide de s’appeler : “ Pratiques professionnelles et Citoyenneté ”.

 Aller à l'en-tête de ce fichier. 2. Composition :

 Le groupe  est composé des représentants de tous les acteurs de la communauté éducative à l’intérieur du REP Eluard. Il s’agit d’enseignants des  quatre groupes scolaires, d’éducateurs de la Maison de l’Enfance et du Centre Social. Les enseignants du Collège, présents à  l’origine ont été mutés et aucun professeur n’a pris la relève. La présence du collège, qui était une richesse lors du stage, nous a bien fait défaut. Par contre, les deux Assistantes Sociales du collège ont participé au groupe, et nous avons pu établir un contact épisodique avec la Conseillère d’orientation. 

Les participants ne représentent pas qu’eux-mêmes. Leur but est d’essayer d’enclencher une dynamique sur leur lieu de travail afin que tous les adultes réfléchissent ensemble à leur rôle éducatif (enseignants, aides-éducateurs, ATSEM, infirmières, éducateurs).

 Aller à l'en-tête de ce fichier. 3. Objectifs :

 L’objectif général est, en fait, la création sur le REP Eluard, d’une instance d’information, de concertation et d’élaboration autour des pratiques citoyennes. Elle aurait pour but de : “ Promouvoir les valeurs de la démocratie, mettre en place des pratiques citoyennes dans l’école et le quartier. ”

Les objectifs opérationnels  ciblent la mise en place d’une  cohérence entre les   différents acteurs. Pour être efficace, il faut choisir un axe de travail .Nous choisissons un thème fédérateur  : “ les règles de vie et les valeurs qui les animent. ”

  -  Quelles sont les règles ?

  -  Qui les pose ?

  -  Quels outils permettent aux éléves de les identifier et de se les approprier ?

  -  Quelles sont les réponses à la transgression ?

 En résumé, les régles de vie et leur application font-elles l’objet d’une réflexion collective incluant les enfants et tous les adultes éducateurs ?

Le choix du groupe sur cet axe, est d’autant plus motivé, par l’arrivée d’enseignants débutants  à la rentrée scolaire 1999/2000. La réflexion sur la mise en place des régles de vie dans la classe, ainsi que la gestion de la relation éducative paraît fondamentale. 

Aller à l'en-tête de ce fichier. 4. Fonctionnement du groupe :

   Le groupe se retrouve sur le temps de travail  lors de journées complètes - stage REP, temps d’animation pédagogique - et sur le temps personnel de chacun pour des réunions régulières.

  Nous nous sommes donnés les moyens de fonctionner  en partenariat  - dans le choix de nos plages de travail par exemple -, mais une de nos difficultés a été le gros déséquilibre entre les enseignants et les non enseignants, le groupe majoritaire ayant tendance à fonctionner sur un mode implicite et  à  oublier  la spécificité des autres partenaires.

 Aller à l'en-tête de ce fichier. 5. Travail du groupe :

 Nous nous fixons comme tâches de :

  Faire un état des lieux des pratiques.

  Recenser les besoins, les questions.

  Exposer, informer de nos actions.

  Travailler en partenariat :

--> Sur un plan horizontal : Mettre en place une cohérence des pratiques éducatives chez tous les adultes s’occupant d’un même enfant. Réfléchir aux zones de “ non-droit ”, oùles enfants ne perçoivent pas une régle claire et où ils sont hors de vue des adultes qui véhiculent la loi.

--> Sur un plan vertical : Viser une cohérence des régles de vie de la maternelle au collége. Proposer différentes modalités d’élaboration, d’explicitation, de mise en place, selon l’âge des enfants.

  Pointer les difficultés. Faire appel à des intervenants extérieurs compétents sur des sujets précis tels que : comment gérer la violence, poser les limites, répondre à la transgression ? Ces interventions pourront se faire en soirée, largement ouvertes à tous les intéressés.

  Produire des documents de synthése, d’information, des outils de travail : plaquettes, questionnaires, films.

 Aller à l'en-tête de ce fichier. II/ L’ACTION DU GROUPE

 

Aller à l'en-tête de ce fichier. A. Elaboration d’outils :

 

Très vite, le groupe “ Pratiques professionnelles et citoyenneté ” décide de se doter d’outils afin d’enclencher par la suite une véritable dynamique sur le terrain.

 Ø Premier outil : la réalisation d’un film  :

 ∆ Ses objectifs :

   Faire un état des lieux partiel sur quelques représentations de la construction de la régle par les enfants.

  Interpeller les adultes, aider à la réflexion des équipes éducatives et à la mise en place d’actions au regard des constats effectués.

  Faire apparaître le besoin d’un travail spécifique sur la régle, d’une réflexion commune des adultes à ce sujet, d’une cohérence à l’intérieur de l’école et aussi avec les autres lieux fréquentés par les enfants.

 L’objectif du film est  d’ouvrir un débat, d’aider les équipes éducatives à la réflexion et à la mise en place d’actions au regard des constats effectués.

 ∆ Son contenu  :

 Les questions préparées pour les interviews doivent permettre de mettre en évidence ce que les enfants perçoivent des règles :

  Sont-elles connues, explicites, recencées...ou non ?

  Perçoivent-ils le “ pourquoi ” des règles ?

  L’origine et le champ d’application des règles sont-ils identifiés ?

  Connaissent-ils l’existence d’un règlement ou autre référent de la règle ?

 Font-ils la différence entre ce qui relève des valeurs  et ce qui relève du fonctionnement ?

  Connaissent-ils les valeurs qui fondent la règle ?

  Quelles sont les réponses à la transgression ?

 ∆ Sa réalisation :

   Le groupe a choisi de réaliser des interviews d’ enfants. Les rushes ne sont pas montés mais ordonnés selon des axes. La trame des interviews est élaborée avec Marc Dubois (réalisateur du film) par une commission issue du groupe (questions et démarches adaptées à chaque tranche d’âge).

• Les enfants ne sont pas “ choisis ”. On filme dans tous les cycles, des tout-petits de maternelle aux collégiens. On conserve cet ordre dans le film afin que l’on assiste à la construction de la règle chez l’enfant..

  Les lieux de tournage sont les écoles du REP Eluard (enseignants volontaires ), le collège, et  les autres structures accueillant les enfants ( Centres Sociaux.).

Les interviews ont lieu dans la classe, pour les plus petits : à chaud ou à froid (en visionnant les rushes). Pour les plus grands, cela se passe hors de la classe, en tête à tête avec le réalisateur, en récréation, à la cantine, dans les centres Sociaux. On choisit de ne pas tourner dans les familles, mais on s’autorise à aborder la question des régles à la maison.

  Le film est présenté aux enfants comme un travail à destination des adultes. Ils ont le droit de refuser d’être filmés. Une autorisation parentale est demandée.

∆ Le public ciblé :

   Les enseignants d’une même école ainsi que d’autres membres de l’équipe éducative : RASED, personnel médico-social, aides éducateurs, ATSEM.

  Les animateurs d’une structure périscolaire.

 ∆ La projection du film :

 Dans chaque groupe scolaire - en conseils de cycles si les collégues sont d’accord - , au centre social, à la maison de l’enfance.

Cet outil ne peut être diffusé sans la présence d’un membre du groupe.

 

Ø Deuxiéme outil : un questionnaire,

concernant la mise en place et la gestion des règles.

 Ce questionnaire distribué à tous les acteurs éducatifs et renseigné avant la projection du film, a pour but d’amorcer la mise en réflexion sur le sujet. Il doit permettre aux différents acteurs de faire le point sur leurs pratiques individuelles et collectives, de pointer leurs difficultés, de faire émerger leurs besoins.

Anonyme, situant la fonction, la structure et la tranche d’âge concernées, le questionnaire propose des questions fermées (réponses avec croix) pour faciliter le dépouillement et la synthése.Il est très exhaustif.

  Les questions portent sur trois axes :

1) Connaissance et mise en place des règles.

2) Réponses à la transgression.

3) Concertation, cohérence, entraide.

Quatre questions ouvertes portent sur les outils utilisés, les types de sanction, les difficultés et les besoins. 

Le questionnaire  s’adresse aux : enseignants, aides-éducateurs, ATSEM (Agent Territorial Spécialisé Ecole Maternelle), intervenants municipaux, animateurs, surveillants de cantine.

 Un autre questionnaire très succinct a été diffusé aux personnels des restaurants d’enfants aux gardiens d’école, aux personnels d’accueil du Collège et du CDI.

 

Aller à l'en-tête de ce fichier. B. Utilisation des outils :

 

Chaque membre du groupe a présenté notre travail aux autres membres de sa stucture - groupe scolaire ou centre social - et a proposé une soirée-débat avec projection de notre film.Chaque équipe ayant géré la suite à sa manière,

 1)  Prenons l’exemple d’un groupe scolaire :

 Le questionnaire, distribué à l’occasion de la première rencontre a été dépouillé avant la soirée, par un petit groupe de volontaires. 18 questionnaires sur 21 sont revenus. Une synthèse des résultats a été rédigée et  diffusée à tous. Il en  ressortait :

 -->  Des pratiques très différentes, majoritairement individuelles, mais un souci partagé de poser un cadre dont les enfants sont partie-prenante, et d’être juste.

-->  Des perceptions différentes pour une même réalité  : sur l’existence d’un règlement intérieur dans l’école, on n’obtenait pas les mêmes réponses. Cela a mis en évidence la nécessité de travailler sur le sens des mots : règlement, règles, loi, droit, mais aussi punition, sanction...

-->  Des paradoxes : “ La gestion de l’agressivité et des conflits relationnels ” n’était cité qu’un fois dans les difficultés, alors que nous étions engagés dans des actions contre la montée de la violence.

-->  Des sujets de débat :  Qui décide des règles ? Qui prend la sanction ? Qui est garant de la loi ?

-->  Un brin d’autocensure : par exemple, les punitions écrites n’apparaissaient que 4 fois sur 10 en primaire... C’est une sanction qui semble posée faute de mieux, qu’on sait peu éducative, mais on manque de moyens...

-->  Une absence de réflexion d’équipe sur la transgression et pourtant beaucoup  de difficultés à ce sujet. Il est plus facile d’échanger sur des pratiques pédagogiques qui s’inscrivent dans le domaine professionnel, que sur l’acte éducatif qui renvoie à la sphère privée et à ce que nous sommes.

-->  Un manque cruel d’outils validés, d’échanges, de formation. 2 personnes sur 18 déclarent avoir été formées pour gérer les règles : l’une en stage, l’autre est le psychologue scolaire !

-->  Une liste impressionnante de difficultés portant, tant sur la construction des règles, que sur leur gestion au quotidien et les réponses à la transgression.

 La soirée-débat  a eu lieu dix jours après la distribution du questionnaire. La dynamique de “ mise en questionnement ” était encore très présente. L’analyse de la synthèse a été faite oralement, suivie de la projection, puis du débat portant sur les deux documents.

Les participants étaient nombreux : 19 sur 21. Les réactions spontanées ont été écrites sur de grandes feuilles et ordonnées selon trois axes : les constats, les problèmatiques soulevées, les pistes de travail. Voici, plus en détail, le contenu du débat :

 Les constats :

    Bonne connaissance des règles. Conscience de l’existence de “droits” et de “devoirs”.

Cela n’empêche pas la transgression...

   Plaisir de la transgression. Stratégies de contournement et de transgression.

   Pourquoi des règles ? -->  les enfants expriment plutôt la conséquence s’ils transgressent.

Les valeurs, la responsabilité personnelle, le “sens moral”, apparaissent peu.

 Les problématiques soulevées :

   Quelle est la valeur de la transgression ? ( constuction de la personnalité, expression de difficultés personnelles). Comment pouvons-nous réagir en face ?

  Comment faire pour que la règle n’apparaisse pas comme restrictive de libertés, brimade personnelle ?

  Comment faire pour que les valeurs qui sous-tendent les règles soient identifiées comme des constantes dans tous les lieux fréquentés par les enfants et distinguées des règles de fonctionnement propres à chaque lieu ?

  Comment prendre en compte le décalage entre les valeurs de l’école et celle de l’extérieur

( familles, quartier, télé, jeux vidéos) entre les valeurs de la démocratie et la réalité ( guerre, corruption, faits divers, dopage...) ?

  Place et rôle de l’adulte - place et rôle des enfants.  Qui décide de quoi ? Déterminer clairement les champs d’intervention de chacun.

 Les pistes de travail, à mettre en oeuvre individuellement ou collectivement :

   Travailler la notion de responsabilité : conséquences de ses actes - assumer ses actes - réparer. Faire s’interroger les enfants lors de chaque transgression.

  Ecrire les règles ensemble, mais d’abord partir des besoins (nécessité ressentie de réglementer) , de l’identification des valeurs qu’elles doivent garantir, afin de leur donner du sens.

  Dans la formulation des règles (écrites, orales), toujours préciser le pourquoi et le champ d’application.

  Travailler avec les enfants sur différents règlements (école, piscine, maison de l’enfance...). Identifier les points communs et les différences.

  Faire prendre conscience que nous sommes tous régis par des règles : faire référence au monde des adultes et au fonctionnement de nos institutions.

 b)  Les dynamiques enclenchées dans les différentes stuctures :

 -->  Dans les groupes scolaires :

A la suite des projections-débat, 3 écoles sur 4 décident  d’actions qu’elles intègrent à leur projet d’école 2000 / 01.

 @  Ecole G.Péri :

  Révision du règlement intérieur par l’équipe éducative .

  Formation de l’équipe avec un psychologue de l’Ecole des parents en juin 2000.

  Etablissement d’un règlement des enfants par les enfants et les adultes de l’école avant Toussaint 2000. Demande d’intervention d’un  formateur du 1° degré au  Centre M. Delay.

• Réalisation d’un film de fiction avec M. Dubois, dans la classe de CM2 : ” Et si la loi n’existait pas...”

 @  Maternelle L.Lagrange :

  Réflexion à partir du film avec les ATSEM. Auparavant un questionnaire retravaillé par les enseignantes leur sera distribué.

  Ecriture d’une charte de vie. Pour cela, formation demandée dès septembre 2000.

  La présentation (signature ?) de cette charte sera largement médiatisée et solennisée : film, journée portes ouvertes, théâtre, jeux à règles.

  Elaboration et mise en cohérence de “codes de vie” dans les classes. Un cahier de “code de vie” personnel pour chaque enfant est envisagé.

  Après la réhabilitation de la cour de récréation des “règles d’utilisation” seront élaborées avec les enfants.

 @  Ecole L.Pergaud :

  Essai de mise en place d’un conseil d’enfants au cycle III.

  Charte “cadre de conduite” élaborée par tous les membres de la communauté éducative et les enfants.

  Prise de conscience, comparaison, analyse des différents “règlements” qui nous régissent

( école, piscine, lois, code de la route...).

  Meilleure connaissance des institutions (Travail avec les structures municipales. Parlement des enfants reconduit ?) et des services publics.

 Pour mettre en place ces actions, des formations sont demandées :

stage de zone, animations pédagogiques, interventions de maîtres formateurs auprès des équipes, soirées à thèmes avec des intervenants qualifiés. Certaines seront prises en charge par le Centre M.Delay , d’autres  par le REP, ou par les écoles elles- mêmes.

 -->  Au Centre de ressources documentaires de la circonscription:

  Sa responsable propose à la rentrée une bibliographie pour les équipes engagées dans une démarche et une réflexion autour de la loi et des pratiques démocratiques.

  Une mallette d’ouvrages, de classeurs, de fichiers est déjà constituée. Elle est prioritairement réservée aux membres du REP Eluard engagés dans notre projet.

  Des ateliers à thème seront proposés entre midi et deux pour permettre des échanges de pratiques entre les partenaires engagés.

 -->  Au centre social E.Cotton :

  Les questionnaires distribués ont été analysés sur les temps de régulation d’équipes.

  Les animateurs ont regretté un manque de temps consacré à cette réflexion qui devient nécessaire, car les groupes d’enfants sont de plus en plus difficile à gérer. Ils ont souhaité  mettre en place plus de cohérence.

  La projection du film permettra d’aller plus loin et de se donner des pistes de travail.

  Le travail doit être renouvelé chaque année car les personnels changent : le questionnaire sera remanié pour plus coller à ce que  vivent les animateurs.

 Aller à l'en-tête de ce fichier. Conclusion

 Aller à l'en-tête de ce fichier. Le devenir du groupe :

A la rentrée, chacun retournera  dans sa structure pour y faire vivre les actions programmées. Mais nous continuerons à nous rencontrer  régulièrement pour échanger  et approfondir.

Nous avons notamment demandé  pour le prochain  stage REP, une formation à la pédagogie institutionnelle.

Nous espérons bien pérenniser ce  groupe car... la route est encore longue !

 Aller à l'en-tête de ce fichier. A quand la charte du REP ?

L’idée d’une charte  commune est toujours présente. Pour qu’elle ne soit pas un texte creux, il faut :

--  que chaque  école, chaque centre  social élabore, avec tous ses membres, sa propre charte.

--  que celles - ci soient confrontées.

--  qu’on en extraie la quintessence, les valeurs partagées.

 Il s’agira ensuite de concrétiser, de médiatiser cette charte en utilisant différents supports : expositions, vidéos théâtre, de solenniser sa signature...

   ... le plus dur étant ensuite de la faire vivre au jour le jour .

 Le groupe  “Pratiques professionnelles et citoyenneté ” a encore du pain sur la planche !

 

Aller à l'en-tête de ce fichier. Un zoom centré sur une démarche :

 Nous savons bien qu’aucune  expérience ne peut être appliquée comme une recette. Devant les mêmes problématiques et le même contexte, deux équipes pédagogiques  auront  des réponses différentes. Chacune élaborera  sa propre action à partir de ses perceptions, de sa personnalité et de sa capacité à s’engager. Par contre, de même qu’une démarche pédagogique peut être reconnue plus efficace qu’une autre, un fonctionnement  efficace peut  être analysé et reproduit.

 Pour avoir participé à d’autres groupes de recherche-action, certains d’entre nous ont toujours constaté la difficulté à partager la réflexion avec leurs collègues, pour plusieurs raisons :

 --  Les membres du groupe sont engagés dans une dynamique, pas les autres.

--  Un décalage, une distance se crée entre le “ chercheur  ” et ses collègues : il faut pouvoir continuer à échanger  avec les autres, sans vouloir apporter la bonne parole et en admettant qu’ils aient, eux aussi, un chemin à parcourir.

--  Lors de la retransmission, il s’agit la plupart du temps d’un savoir offert alors que les membres du groupe ont construit  leur savoir.

          Le travail mené dans notre groupe  a permis, outre notre “ transformation personnelle ” de déclencher  ou d’amplifier des dynamiques dans nos écoles. Ce sont les raisons de ce succès que nous aimerions analyser dans ce zoom.

 1) le choix d’un thème fédérateur :

 La gestion  des règles est un thème fédérateur, incontournable pour tout adulte éducateur, qu’il soit débutant  ou  expérimenté.

Le sujet est particulièrement “ brûlant ” aujourd’hui. Unanimement, les adultes - enseignants, animateurs, personnel d’encadrement - se plaignent d’avoir des groupes de plus en plus difficiles à gérer et constatent  la  montée des transgressions et de la violence. Les parents eux-même n’échappent  pas à cette difficulté, ainsi que le souligne l’actuelle réflexion ministérielle sur la parentalité.

 2)  Les objectifs du groupe :

 Une réflexion collective sur la mise en place des règles et les valeurs qui les sous-tendent nous paraissait fondamentale. D’autant plus qu’en  98/99, nous avons vu arriver sur notre ZEP une cohorte de professeurs des écoles débutants, particulièrement démunis.

Ce que nous avions mis en place à notre niveau ne pouvait réussir que si toute la communauté éducative prenait en charge le problème et visait à construire une cohérence.

Il nous fallait donc trouver les moyens de faire “ boule de neige ”.

 Les membres du groupe se sont donnés comme objectifs :

d’interpeller les autres adultes, de leur faire prendre conscience de certaines réalités, de les mettre en questionnement, de susciter des actions tout en proposant  aux équipes les aides nécessaires à leur conception  et à leur réalisation.( bibliographie, sélection de documents de travail, intervenants formateurs ).

 Nous avons essayé de trouver les ingrédients nécessaires à une réelle transformation  des acteurs.

Pour cela, nous avons avons décidé de construire des outils  : les questionnaires, le film -débat, pour qu’ils soient des éléments déclencheurs, des points de départ.

 3) les personnes et lieux ressources :

 -- Le centre Michel Delay :

Le groupe a fonctionné en autonomie mais avec le soutien, quand il le fallait, d’une formatrice du centre Michel Delay  qui nous a apporté une aide théorique, méthodologique  et nous a ouvert  bien des portes . C’est elle qui nous a incité à faire part de notre  expérience  en intégrant  le PNI.

 -- Professionnels associés :

  Nous avons eu la chance de pouvoir travailler avec un réalisateur professionnel : Marc Dubois. Il travaille avec les écoles de Vénissieux dans le cadre de l’association AGORA.

 Il a participé à toutes nos réunions et était très engagé dans la dynamique du projet. Ses compétences techniques, la façon dont il a compris nos attentes et a réalisé exactement le film que nous avions conçu  ont été irremplaçables.

  L’Ecole  Des Parents Et des Educateurs du Rhône : Nous avons fait appel à leurs psychologues pour animer des soirées à thème.

 --  Le centre de ressources documentaires de la circonscription : Sa  responsable  a participé à notre groupe. L’année prochaine, elle mettra en place des dispositifs d’aide aux équipes pédagogiques  engagées sur le sujet : valise d’ouvrages  et de documents, rencontres à thèmes sur le temps du repas.

 La reconnaissance institutionnelle :

 Le temps accordé sur notre temps de travail a été la reconnaissance institutionnelle de l’importance de la réflexion que nous menions. On ne s’intéressait pas à la citoyenneté parce que c’était dans l’air du temps, mais bien parce que cela constitue la base fondatrice  sur laquelle construire les apprentissages.

 Le fonctionnement :

   La représentativité :

Parmi nous, il y avait des représentants  de tous les groupes scolaires du REP., et des centres sociaux - Les profs de collège présents au départ ont été mutés et n’ont pas été remplacés-. Dans chacun de ces établissements, des actions sur la mise en place des règles avaient déjà été menées. Les membres du groupe étaient donc en cohérence  avec leur structure, ce qui favorisait les retours sur notre travail dans le groupe scolaire.

  La co-animation du groupe :

Une personne était plus impliquée dans le travail de préparation des réunions : ordres du jour, animation, synthèse, diffusion des comptes-rendus. Ce gain de temps nous a permis d’en prendre plus pour échanger  lors de débats  improvisés, pas toujours structurés,  mais nécessaires à un appropriation  des concepts.

  Un travail de longue haleine :

Nous avons démarré notre projet en 1998. Après deux ans de travail à l’intérieur du groupe, chacun des participants retourne dans sa structure pour y impulser de nouvelles actions. Mais nous continuerons à nous rencontrer  régulièrement  pour échanger, nous former.

  Du temps qui a permis la transformation des acteurs :

Cinq jours pleins - qui ont été des temps forts - et 12 H. de réunions  disséminées dans l’année nous ont permis d’ alterner l’action, la construction  d’outils avec des phases de clarification, de prise de distance. Les coupures nous permettait  d’assimiler, de faire des liens avec  notre pratique, de percevoir d’autres  éléments et de les rapporter au groupe.

  

Aller à l'en-tête de ce fichier. Le résultat : une transformation des acteurs

 1) Chez les membres du groupe :

   Nos postulats de départ :

Pendant  tout ce temps de maturation, nous avons réfléchi à  notre propre rapport à la loi, déterminé par ce que nous vivons. Nous avons pu prendre de la distance pour nous positionner plus clairement. Nos représentations, elles aussi, se sont transformées. Pour élaborer le film et le questionnaire, nous avions des postulats : Nous pensions que le problème résultait essentiellement du manque de connaissance des règles par les enfants, du flou et du manque de cohérence des adultes. Mais au visionnement des rushes, nous avons eu des surprises : les réponses des enfants ne correspondaient pas à nos attentes.

   Un autre éclairage : de nouvelles problématiques apparaissent aini que des pistes de travail :

 Connaissance des règles et transgression :

 -->  Les enfants interrogés semblent bien connaître les règles et avoir des stratégies de transgression assumées... Mais nous avions choisi pour les interviews des enfants capables  de s’exprimer devant la caméra. Les liens entre construction de la langue et construction de la loi nous sont apparus.

 -->  D’autre part, le plaisir avoué de la transgression nous a fait réfléchir sur les significations de cette dernière avec les différentes réponses que cela implique .

On s’est interrogés sur les transgressions des ados ... Sur l’influence que peuvent avoir sur les jeunes, certaines bandes dont le comportement est anti-social et destructeur. Il est regrettable que cette minorité fasse la une des médias  et donne une fausse image des jeunes des banlieues. Il parait  essentiel :

◊ D’aider les jeunes à s’investir dans des démarches positives et reconnues comme telles.

◊ De travailler sur l’identité ( culturelle, religieuse, nationale ), ce qui permettra à chacun de se situer. Certaines composantes de l’identité font référence à des choix, des fidélités culturelles, d’autres sont incontournables ( respect du droit français).

◊ De développer leur sentiment d’appartenance à différentes communautés de plus en plus larges ( famille, école, quartier, ville, France... ), ce qui ne peut se faire que par la facilitation de leur expression et de leur participation à tous les niveaux.

◊ De développer la notion  de “  bien commun  ” s’accompagnant d’un sentiment de responsabilité envers celui-ci ( services publics, équipements de quartier).

 -->  Nous sommes revenus de cette conception  simpliste qu’il s’agit de poser le cadre une fois pour toutes, et de penser qu’une fois connu, accepté, il sera respecté. Tant que les enfants ne sont pas adultes, ils auront besoin de sentir les adultes vigilants à le défendre. Donc, évitons de  laisser s’installer des zones où l’adulte n’est  pas présent.

 -->  Un enfant dit : “ les règles, c’est nous qui les avons inventées  ”. Attention à ne pas les leurrer. S’il peuvent être créatifs dans l’élaboration de règles pour mieux fonctionner, ils ne font que reformuler, à leur façon, les règles porteuses des valeurs de la société.

 -->  Les enfants du cycle 3 ne semblaient pas connaître le fonctionnement  des lois qui régissent les adultes. D’où l’idée d’initier un travail plus approfondi sur la connaissance des institutions avec participation  réelle des enfants ( parlement des enfants, conseil municipal) ou jeux de rôle ( reconstitution d’un  procès ).

 Hiérarchie des règles. Identification des valeurs  :

 -->  Toutes les règles n’ont pas la même valeur. Les enfants mettent sur le même  plan des règles de fonctionnement ( se mettre en rang ), des règles fondamentales reposant sur des valeurs ( écouter l’autre, ne pas  porter atteinte à son intégrité ) et des conseils ( ne pas fumer ).

Il est important de différencier les règles de fonctionnement, propres à chaque lieu et activités, des règles de vie commune qu’on devrait retrouver partout, de différencier le règlement intérieur de l’ensemble des consignes et conseils pour bien travailler.

Un travail de réflexion entre adultes pour s’assurer qu’on a bien les mêmes valeurs et que les règles et les dispositifs que l’on met en place ne sont pas en  contradiction  avec celles-ci.

-->  Les enfants citent les règles sans les hiérarchiser, sans différencier les transgressions anodines des transgressions graves. D’autre part, nous avons constaté une  confusion inquiétant  entre le réél et l’imaginaire, une banalisation  de la violence et du meurtre.      Si un travail est parfois conduit dans les classes par rapport à l’ écrit ( contes / documentaires), il l’est rarement à partir de documents  audio-visuels. Avec l’ordinateur et les jeux vidéos, l’irruption des mondes virtuels pose un problème que nous devons prendre en compte. Les enfants, déconnectés du réel n’ont pas toujours conscience de la gravité des actes qu’ils posent et de leurs conséquences.

 -->  Pour justifier les règles, les  enfants verbalisent des conséquences ( ça fait mal, ça coûte cher, ça serait le désordre ), ou bien disent : “ C’est mal, ça ne se fait pas. ” Les valeurs qui sous-tendent  les règles ne sont pas nommées . Travailler à l’émergence et à la reconnaissance de ces valeurs s’impose. Travailler aussi à l’écriture de ces valeurs ( charte ? ), et à leur représentation  ( fresque, affiches, théâtre)...

 -->  Dans ce travail de réflexion, il faut aussi prendre en compte le fait que ces valeurs sont constamment bafouées sous leurs yeux : informations télévisées, faits divers, feuilletons violents, jeux vidéos où on est autorisé à tuer l’autre..

Quels modèles les adultes  et la société en général  leur donnent - t’ils ? Nous vivons dans une société qui admet la transgression, même si cela met en jeu la vie humaine : dopage, appel au signalement de radars sur des radios... A nous de pointer ces contradictions, de ne pas les cautionner  et de présenter les valeurs républicaines  comme un idéal à atteindre.

 -->  Les modèles éducatifs ont changé. Plus permissifs, ils  se prêtent à des discussions, des remises en cause des règles. Autrefois, la règle, juste ou injuste, était incontournable. Elle était partagée par tous les adultes et sa transgression avait des conséquences graves allant jusqu’à l’exclusion du groupe social. Aujourd'hui, on constate plus de tolérance pour des modes de vie, des valeurs religieuses et culturelles divers. Ce qu’on  a gagné en liberté, on l’a peut-être perdu en repères.

Retrouver des repères et une cohérence avec les autres adultes éducateurs de l’enfant est indispensable.

 2) Chez les autres acteurs :

 Les outils que nous avons construits pour nos collègues ont permis de déclencher

le questionnement  qui est à la base de toute  transformation.   

Le travail d’élaboration est en cours puisque des actions, des remédiations ont été pensées.

La réflexion autour  de leur mise en place, de leur régulation permettra, nous l’espérons, la construction  de savoirs nouveaux et la nécessaire  transformation des acteurs. 

 

 

Aller à l'en-tête de ce fichier.(BI = bilan intermédiaire produit en juin 1999)

 

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