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Programme National d'Innovation 1998-2000. (PNI 3)
Contrats d’Innovation
sur les Pratiques Pédagogiques Différenciées dans le
cadre de la prévention de la violence
Monographie produite
en juin 2000 :
REP
Paul. Eluard
Circonscription Lyon XVI
Pratiques Professionnelles et Citoyenneté ?
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PRATIQUES
PROFESSIONNELLES ET CITOYENNETÉ. Un zoom centré sur une démarche Le résultat : une transformation des acteurs. |
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Académie de Lyon – année 1999-2000 REP Paul. Eluard Adresse : Circonscription Lyon XVI, groupe scolaire G.Péri
- 69100 - Vénissieux Tél : Personne contact : Josette Voute , Brigitte Bouvant,
Christiane Soulier Axe du PNI concerné : Prévention de la violence Titre
: Pratiques Professionnelles et Citoyenneté ? fichier : V_Eluard Cette
monographie retrace l’expérience d’un groupe de partenaires
éducatifs - enseignants, animateurs, assistantes sociales - qui
décident, lors d’un stage REP de ne pas en rester là, de continuer
à réfléchir et à travailler ensemble, de manière régulière et
durable. PRATIQUES PROFESSIONNELLES ET
CITOYENNETÉ : En novembre 98, dans le REP
Eluard a lieu un stage intitulé : “ L’apprentissage de la
citoyenneté, un apprentissage fondamental ? ”. Chaque école du
REP et le collège y sont représentés et chacun vient y présenter ses
propres actions sur le sujet. Un
sous-groupe se crée autour de l’élaboration des règles et chartes
de vie. Les collègues découvrent avec étonnement et soulagement que
chacun de son côté commence à réaliser la nécessité de ce travail.
Les approches étant différentes, les échanges sont très riches. Ils
se font à un niveau horizontal avec les partenaires présents, mais
aussi vertical puisque tous les niveaux d’enseignement sont
représentés. Nous constatons un vide révélateur et partagé sur le sujet de la
réponse à la transgression. L’objectif
du stage est de nous faire construire un projet pour la suite. Certains
aimeraient travailler à la mise en place d’une charte commune dans le
REP. Une majorité pense qu’en l’état de la réflexion, c’est
prématuré. Nous décidons de créer une instance ce concertation, d’élaboration
et d’information autour de l’idée de la citoyenneté. Les
collègues présents étant déjà engagés dans de multiples projets,
nous choisissons de ne pas intégrer le CESC qui se crée, car nous ne
pourrions pas assumer les réunions supplémentaires que cela impose. D’autre
part, nous voulons du temps conséquent pour faire vivre cette structure
et une reconnaissance institutionnelle de sa nécessité. Nous
négocions donc pour obtenir des jours sur notre temps de
travail(animations pédagogiques). Cela nous est accordé dans la mesure
où toutes les écoles sont représentées : il s’agit donc
véritablement d’un projet de REP. Le groupe prend forme réellement lors d’une
réunion en juin 99. Il décide de s’appeler : “ Pratiques
professionnelles et Citoyenneté ”. Le groupe est composé des représentants
de tous les acteurs de la communauté éducative à l’intérieur du
REP Eluard. Il s’agit d’enseignants des quatre groupes scolaires, d’éducateurs
de la Maison de l’Enfance et du Centre Social. Les enseignants du
Collège, présents à l’origine
ont été mutés et aucun professeur n’a pris la relève. La présence
du collège, qui était une richesse lors du stage, nous a bien fait
défaut. Par contre, les deux Assistantes Sociales du collège ont
participé au groupe, et nous avons pu établir un contact épisodique
avec la Conseillère d’orientation. Les participants ne représentent pas qu’eux-mêmes.
Leur but est d’essayer d’enclencher une dynamique sur leur lieu de
travail afin que tous les adultes réfléchissent ensemble à leur rôle
éducatif (enseignants, aides-éducateurs, ATSEM, infirmières,
éducateurs). L’objectif
général est, en fait, la création sur le REP Eluard, d’une instance
d’information, de concertation et d’élaboration autour des
pratiques citoyennes. Elle aurait pour but de : “ Promouvoir les
valeurs de la démocratie, mettre en place des pratiques citoyennes dans
l’école et le quartier. ” Les objectifs opérationnels ciblent la mise en place d’une cohérence entre les différents acteurs. Pour
être efficace, il faut choisir un axe de travail .Nous choisissons un
thème fédérateur : “ les
règles de vie et les valeurs qui les animent. ” -
Quelles sont les règles ? -
Qui les pose ? -
Quels outils permettent aux éléves de les identifier et de se
les approprier ? -
Quelles sont les réponses à la transgression ? En
résumé, les régles de vie et leur application font-elles l’objet d’une
réflexion collective incluant les enfants et tous les adultes
éducateurs ? Le choix du groupe sur cet axe, est d’autant
plus motivé, par l’arrivée d’enseignants débutants à la rentrée scolaire
1999/2000. La réflexion sur la mise en place des régles de vie dans la
classe, ainsi que la gestion de la relation éducative paraît
fondamentale. • Le groupe se retrouve sur le
temps de travail lors de
journées complètes - stage REP, temps d’animation pédagogique - et
sur le temps personnel de chacun pour des réunions régulières. •
Nous nous sommes donnés les moyens de fonctionner en partenariat - dans le choix de nos plages de
travail par exemple -, mais une de nos difficultés a été le gros
déséquilibre entre les enseignants et les non enseignants, le groupe
majoritaire ayant tendance à fonctionner sur un mode implicite et à oublier la spécificité des autres
partenaires. Nous nous fixons comme
tâches de : • Faire un état des lieux des pratiques. • Recenser les besoins, les questions. • Exposer, informer de nos actions. • Travailler en partenariat : --> Sur un plan horizontal :
Mettre en place une cohérence des pratiques éducatives chez tous les
adultes s’occupant d’un même enfant. Réfléchir aux zones de “ non-droit ”,
oùles enfants ne perçoivent pas une régle claire et où ils sont hors
de vue des adultes qui véhiculent la loi. --> Sur un plan vertical :
Viser une cohérence des régles de vie de la maternelle au collége.
Proposer différentes modalités d’élaboration, d’explicitation, de
mise en place, selon l’âge des enfants. • Pointer les difficultés. Faire appel à des intervenants
extérieurs compétents sur des sujets précis tels que : comment
gérer la violence, poser les limites, répondre à la
transgression ? Ces interventions pourront se faire en soirée,
largement ouvertes à tous les intéressés. • Produire des documents de synthése, d’information, des
outils de travail : plaquettes, questionnaires, films.
Très vite, le groupe “ Pratiques
professionnelles et citoyenneté ” décide de se doter d’outils
afin d’enclencher par la suite une véritable dynamique sur le
terrain. Ø Premier outil : la
réalisation d’un film : ∆ Ses objectifs : • Faire un état des lieux partiel sur quelques
représentations de la construction de la régle par les enfants. • Interpeller les adultes, aider à la réflexion des
équipes éducatives et à la mise en place d’actions au regard des
constats effectués. • Faire apparaître le besoin d’un travail spécifique sur
la régle, d’une réflexion commune des adultes à ce sujet, d’une
cohérence à l’intérieur de l’école et aussi avec les autres
lieux fréquentés par les enfants. L’objectif
du film est d’ouvrir un
débat, d’aider les équipes éducatives à la réflexion et à la
mise en place d’actions au regard des constats effectués. ∆
Son contenu : Les
questions préparées pour les interviews doivent permettre de mettre en
évidence ce que les enfants perçoivent des règles : • Sont-elles connues, explicites, recencées...ou non ? • Perçoivent-ils le “ pourquoi ” des règles ? • L’origine et le champ d’application des règles
sont-ils identifiés ? • Connaissent-ils l’existence d’un règlement ou autre
référent de la règle ? • Font-ils la différence entre ce qui relève des valeurs et ce qui relève du
fonctionnement ? • Connaissent-ils les valeurs qui fondent la règle ? • Quelles sont les réponses à la transgression ? ∆
Sa réalisation : • Le groupe a choisi de réaliser des interviews d’
enfants. Les rushes ne sont pas montés mais ordonnés selon des axes.
La trame des interviews est élaborée avec Marc Dubois (réalisateur du
film) par une commission issue du groupe (questions et démarches
adaptées à chaque tranche d’âge). • Les enfants ne sont pas
“ choisis ”. On filme dans tous les cycles, des
tout-petits de maternelle aux collégiens. On conserve cet ordre dans le
film afin que l’on assiste à la construction de la règle chez l’enfant.. • Les lieux de tournage sont les écoles du REP Eluard
(enseignants volontaires ), le collège, et les autres structures accueillant les enfants ( Centres
Sociaux.). Les interviews ont
lieu dans la classe, pour les plus petits : à chaud ou à froid
(en visionnant les rushes). Pour les plus grands, cela se passe hors de
la classe, en tête à tête avec le réalisateur, en récréation, à
la cantine, dans les centres Sociaux. On choisit de ne pas tourner dans
les familles, mais on s’autorise à aborder la question des régles à
la maison. • Le film est présenté aux enfants comme un travail à
destination des adultes. Ils ont le droit de refuser d’être filmés.
Une autorisation parentale est demandée. ∆ Le public
ciblé : • Les enseignants d’une même école ainsi que d’autres
membres de l’équipe éducative : RASED, personnel
médico-social, aides éducateurs, ATSEM. • Les animateurs d’une structure périscolaire. ∆
La projection du film : Dans
chaque groupe scolaire - en conseils de cycles si les collégues sont d’accord
- , au centre social, à la maison de l’enfance. Cet outil ne peut être
diffusé sans la présence d’un membre du groupe. Ø Deuxiéme
outil : un questionnaire, concernant la mise en place et la
gestion des règles. Ce
questionnaire distribué à tous les acteurs éducatifs et renseigné
avant la projection du film, a pour but d’amorcer la mise en
réflexion sur le sujet. Il doit permettre aux différents acteurs de
faire le point sur leurs pratiques individuelles et collectives, de
pointer leurs difficultés, de faire émerger leurs besoins. Anonyme,
situant la fonction, la structure et la tranche d’âge concernées, le
questionnaire propose des questions fermées (réponses avec croix) pour
faciliter le dépouillement et la synthése.Il est très exhaustif. Les questions portent sur
trois axes : 1) Connaissance et mise en place des
règles. 2) Réponses à la transgression. 3) Concertation, cohérence, entraide. Quatre questions ouvertes portent sur
les outils utilisés, les types de sanction, les difficultés et les
besoins. Le
questionnaire s’adresse
aux : enseignants, aides-éducateurs, ATSEM (Agent Territorial
Spécialisé Ecole Maternelle), intervenants municipaux, animateurs,
surveillants de cantine. Un autre questionnaire
très succinct a été diffusé aux personnels des restaurants d’enfants
aux gardiens d’école, aux personnels d’accueil du Collège et du
CDI.
Chaque membre du groupe a présenté
notre travail aux autres membres de sa stucture - groupe scolaire ou
centre social - et a proposé une soirée-débat avec projection de
notre film.Chaque équipe ayant géré la suite à sa manière, 1) Prenons l’exemple d’un groupe scolaire : Le
questionnaire, distribué à l’occasion de la première rencontre a
été dépouillé avant la soirée, par un petit groupe de volontaires.
18 questionnaires sur 21 sont revenus. Une synthèse des résultats a
été rédigée et diffusée
à tous. Il en ressortait : --> Des pratiques très
différentes, majoritairement individuelles, mais un souci partagé
de poser un cadre dont les enfants sont partie-prenante, et d’être
juste. -->
Des perceptions différentes pour une même réalité : sur l’existence d’un
règlement intérieur dans l’école, on n’obtenait pas les mêmes
réponses. Cela a mis en évidence la nécessité de travailler sur le
sens des mots : règlement, règles, loi, droit, mais aussi punition,
sanction... -->
Des paradoxes : “ La gestion de l’agressivité et des
conflits relationnels ” n’était cité qu’un fois dans les
difficultés, alors que nous étions engagés dans des actions contre la
montée de la violence. -->
Des sujets de débat :
Qui décide des règles ? Qui prend la sanction ? Qui est garant
de la loi ? -->
Un brin d’autocensure : par exemple, les punitions
écrites n’apparaissaient que 4 fois sur 10 en primaire... C’est une
sanction qui semble posée faute de mieux, qu’on sait peu éducative,
mais on manque de moyens... -->
Une absence de réflexion d’équipe sur la transgression
et pourtant beaucoup de difficultés à ce sujet. Il est plus facile d’échanger
sur des pratiques pédagogiques qui s’inscrivent dans le domaine
professionnel, que sur l’acte éducatif qui renvoie à la sphère
privée et à ce que nous sommes. -->
Un manque cruel d’outils validés, d’échanges, de
formation. 2 personnes sur 18 déclarent avoir été formées pour
gérer les règles : l’une en stage, l’autre est le psychologue
scolaire ! -->
Une liste impressionnante de difficultés portant, tant
sur la construction des règles, que sur leur gestion au quotidien et
les réponses à la transgression. La
soirée-débat a eu lieu
dix jours après la distribution du questionnaire. La dynamique de “ mise
en questionnement ” était encore très présente. L’analyse de
la synthèse a été faite oralement, suivie de la projection, puis du
débat portant sur les deux documents. Les participants étaient nombreux : 19
sur 21. Les réactions spontanées ont été écrites sur de grandes
feuilles et ordonnées selon trois axes : les constats, les
problèmatiques soulevées, les pistes de travail. Voici, plus en
détail, le contenu du débat : Les constats : • Bonne connaissance des règles. Conscience de l’existence
de “droits” et de “devoirs”. Cela n’empêche pas la
transgression... • Plaisir de la transgression. Stratégies de
contournement et de transgression. • Pourquoi des
règles ? --> les
enfants expriment plutôt la conséquence s’ils transgressent. Les valeurs, la
responsabilité personnelle, le “sens moral”, apparaissent peu. Les problématiques
soulevées : • Quelle est la valeur de la transgression ? ( constuction de
la personnalité, expression de difficultés personnelles). Comment
pouvons-nous réagir en face ? • Comment faire pour que la règle n’apparaisse pas comme
restrictive de libertés, brimade personnelle ? • Comment faire pour que les valeurs qui sous-tendent les
règles soient identifiées comme des constantes dans tous les lieux
fréquentés par les enfants et distinguées des règles de
fonctionnement propres à chaque lieu ? • Comment prendre en compte le décalage entre les valeurs de
l’école et celle de l’extérieur ( familles, quartier,
télé, jeux vidéos) entre les valeurs de la démocratie et la
réalité ( guerre, corruption, faits divers, dopage...) ? • Place et rôle de l’adulte - place et rôle des enfants. Qui décide de quoi ?
Déterminer clairement les champs d’intervention de chacun. Les pistes de travail, à
mettre en oeuvre individuellement ou collectivement : • Travailler la notion de responsabilité : conséquences de
ses actes - assumer ses actes - réparer. Faire s’interroger les
enfants lors de chaque transgression. • Ecrire les règles ensemble, mais d’abord partir des
besoins (nécessité ressentie de réglementer) , de l’identification
des valeurs qu’elles doivent garantir, afin de leur donner du
sens. • Dans la formulation des règles (écrites, orales),
toujours préciser le pourquoi et le champ d’application. • Travailler avec les enfants sur différents règlements
(école, piscine, maison de l’enfance...). Identifier les points
communs et les différences. • Faire prendre conscience que nous sommes tous régis par
des règles : faire référence au monde des adultes et au
fonctionnement de nos institutions. b) Les dynamiques enclenchées dans les différentes stuctures
: --> Dans les groupes scolaires : A la suite des projections-débat, 3
écoles sur 4 décident d’actions
qu’elles intègrent à leur projet d’école 2000 / 01. @
Ecole G.Péri : • Révision du règlement intérieur par l’équipe
éducative . • Formation de l’équipe avec un psychologue de l’Ecole
des parents en juin 2000. • Etablissement d’un règlement des enfants par les enfants
et les adultes de l’école avant Toussaint 2000. Demande d’intervention
d’un formateur du 1°
degré au Centre M. Delay. • Réalisation d’un
film de fiction avec M. Dubois, dans la classe de CM2 : ” Et si la loi
n’existait pas...” @
Maternelle L.Lagrange : • Réflexion à partir du film avec les ATSEM. Auparavant un
questionnaire retravaillé par les enseignantes leur sera distribué. • Ecriture d’une charte de vie. Pour cela, formation
demandée dès septembre 2000. • La présentation (signature ?) de cette charte sera
largement médiatisée et solennisée : film, journée portes ouvertes,
théâtre, jeux à règles. • Elaboration et mise en cohérence de “codes de vie”
dans les classes. Un cahier de “code de vie” personnel pour chaque
enfant est envisagé. • Après la réhabilitation de la cour de récréation des
“règles d’utilisation” seront élaborées avec les enfants. @ Ecole L.Pergaud : • Essai de mise en place d’un conseil d’enfants au
cycle III. • Charte “cadre de conduite” élaborée par tous
les membres de la communauté éducative et les enfants. • Prise de conscience, comparaison, analyse des
différents “règlements” qui nous régissent ( école, piscine, lois,
code de la route...). • Meilleure connaissance des institutions (Travail
avec les structures municipales. Parlement des enfants reconduit ?) et des
services publics. Pour
mettre en place ces actions, des formations sont demandées : stage de zone, animations
pédagogiques, interventions de maîtres formateurs auprès des
équipes, soirées à thèmes avec des intervenants qualifiés.
Certaines seront prises en charge par le Centre M.Delay , d’autres par le REP, ou par les écoles
elles- mêmes. --> Au Centre de
ressources documentaires de la circonscription: • Sa responsable propose à la rentrée une bibliographie
pour les équipes engagées dans une démarche et une réflexion autour
de la loi et des pratiques démocratiques. • Une mallette d’ouvrages, de classeurs, de fichiers est
déjà constituée. Elle est prioritairement réservée aux membres du
REP Eluard engagés dans notre projet. • Des ateliers à thème seront proposés entre midi et deux
pour permettre des échanges de pratiques entre les partenaires
engagés. --> Au centre social E.Cotton : • Les questionnaires distribués ont été analysés sur les
temps de régulation d’équipes. • Les animateurs ont regretté un manque de temps consacré
à cette réflexion qui devient nécessaire, car les groupes d’enfants
sont de plus en plus difficile à gérer. Ils ont souhaité mettre en place plus de cohérence. • La projection du film permettra d’aller plus loin et de
se donner des pistes de travail. • Le travail doit être renouvelé chaque année car les
personnels changent : le questionnaire sera remanié pour plus coller à
ce que vivent les
animateurs. A la rentrée, chacun
retournera dans sa
structure pour y faire vivre les actions programmées. Mais nous
continuerons à nous rencontrer régulièrement
pour échanger et
approfondir. Nous avons notamment demandé pour le prochain stage REP, une formation à la
pédagogie institutionnelle. Nous espérons bien pérenniser ce groupe car... la route est
encore longue ! L’idée d’une charte commune est toujours présente.
Pour qu’elle ne soit pas un texte creux, il faut : -- que chaque école, chaque centre
social élabore, avec tous ses membres, sa propre charte. -- que celles - ci soient
confrontées. -- qu’on en extraie la
quintessence, les valeurs partagées. Il
s’agira ensuite de concrétiser, de médiatiser cette charte en
utilisant différents supports : expositions, vidéos théâtre, de
solenniser sa signature... ... le plus dur étant ensuite de la faire vivre au
jour le jour . Le
groupe “Pratiques professionnelles et citoyenneté ” a
encore du pain sur la planche !
Nous
savons bien qu’aucune expérience
ne peut être appliquée comme une recette. Devant les mêmes
problématiques et le même contexte, deux équipes pédagogiques auront des
réponses différentes. Chacune élaborera sa propre action à partir de
ses perceptions, de sa personnalité et de sa capacité à s’engager.
Par contre, de même qu’une démarche pédagogique peut être reconnue
plus efficace qu’une autre, un fonctionnement efficace peut être analysé et reproduit. Pour
avoir participé à d’autres groupes de recherche-action, certains d’entre
nous ont toujours constaté la difficulté à partager la réflexion
avec leurs collègues, pour plusieurs raisons : -- Les membres du groupe sont engagés dans une dynamique, pas
les autres. -- Un décalage, une distance se crée entre le “ chercheur
” et ses collègues : il faut pouvoir continuer à échanger avec les autres, sans vouloir
apporter la bonne parole et en admettant qu’ils aient, eux aussi, un
chemin à parcourir. -- Lors de la retransmission, il s’agit la plupart du temps
d’un savoir offert alors que les membres du groupe ont construit leur savoir.
Le travail mené dans notre groupe
a permis, outre notre “ transformation personnelle ”
de déclencher ou d’amplifier
des dynamiques dans nos écoles. Ce sont les raisons de ce succès que
nous aimerions analyser dans ce zoom. 1)
le choix d’un thème fédérateur : La
gestion des règles est un
thème fédérateur, incontournable pour tout adulte éducateur,
qu’il soit débutant ou expérimenté. Le sujet est particulièrement “ brûlant ”
aujourd’hui. Unanimement, les adultes - enseignants, animateurs,
personnel d’encadrement - se plaignent d’avoir des groupes de plus
en plus difficiles à gérer et constatent la montée des transgressions et de la violence. Les parents
eux-même n’échappent pas
à cette difficulté, ainsi que le souligne l’actuelle réflexion
ministérielle sur la parentalité. 2) Les objectifs du groupe : Une
réflexion collective sur la mise en place des règles et les valeurs
qui les sous-tendent nous paraissait fondamentale. D’autant plus qu’en 98/99, nous avons vu arriver sur
notre ZEP une cohorte de professeurs des écoles débutants,
particulièrement démunis. Ce que nous avions mis en place à notre
niveau ne pouvait réussir que si toute la communauté éducative
prenait en charge le problème et visait à construire une cohérence. Il nous fallait donc trouver les
moyens de faire “ boule de neige ”.
Les
membres du groupe se sont donnés comme objectifs : d’interpeller les autres
adultes, de leur faire prendre conscience de certaines réalités, de
les mettre en questionnement, de susciter des actions tout en proposant aux équipes les aides
nécessaires à leur conception et
à leur réalisation.( bibliographie, sélection de documents de
travail, intervenants formateurs ). Nous
avons essayé de trouver les ingrédients nécessaires à une réelle
transformation des acteurs. Pour cela, nous avons avons
décidé de construire des outils :
les questionnaires, le film -débat, pour qu’ils soient des éléments
déclencheurs, des points de départ. 3) les personnes et lieux
ressources : --
Le centre Michel Delay : Le groupe a fonctionné en autonomie mais
avec le soutien, quand il le fallait, d’une formatrice du centre
Michel Delay qui nous a
apporté une aide théorique, méthodologique et nous a ouvert bien des portes . C’est elle
qui nous a incité à faire part de notre
expérience en
intégrant le PNI. --
Professionnels associés : •
Nous avons eu la chance de pouvoir travailler avec un réalisateur
professionnel : Marc Dubois. Il travaille avec les écoles de
Vénissieux dans le cadre de l’association AGORA. Il a participé à toutes nos réunions et était très
engagé dans la dynamique du projet. Ses compétences techniques, la
façon dont il a compris nos attentes et a réalisé exactement le film
que nous avions conçu ont
été irremplaçables. •
L’Ecole Des Parents Et des Educateurs du Rhône : Nous avons fait
appel à leurs psychologues pour animer des soirées à thème. -- Le centre de ressources documentaires de la circonscription
: Sa responsable a participé à notre groupe. L’année
prochaine, elle mettra en place des dispositifs d’aide aux équipes
pédagogiques engagées sur
le sujet : valise d’ouvrages et de documents, rencontres à thèmes sur le temps du
repas. La
reconnaissance institutionnelle : Le
temps accordé sur notre temps de travail a été la reconnaissance
institutionnelle de l’importance de la réflexion que nous menions. On
ne s’intéressait pas à la citoyenneté parce que c’était dans l’air
du temps, mais bien parce que cela constitue la base fondatrice sur laquelle construire les
apprentissages. Le fonctionnement : • La représentativité : Parmi nous, il y avait des représentants de tous les groupes scolaires du
REP., et des centres sociaux - Les profs de collège présents au
départ ont été mutés et n’ont pas été remplacés-. Dans chacun
de ces établissements, des actions sur la mise en place des règles
avaient déjà été menées. Les membres du groupe étaient donc en
cohérence avec leur
structure, ce qui favorisait les retours sur notre travail dans le
groupe scolaire. • La co-animation du groupe : Une personne était plus impliquée dans
le travail de préparation des réunions : ordres du jour, animation,
synthèse, diffusion des comptes-rendus. Ce gain de temps nous a permis
d’en prendre plus pour échanger lors de débats improvisés,
pas toujours structurés, mais nécessaires à un appropriation des concepts. • Un travail de longue haleine : Nous avons démarré notre projet en
1998. Après deux ans de travail à l’intérieur du groupe, chacun des
participants retourne dans sa structure pour y impulser de nouvelles
actions. Mais nous continuerons à nous rencontrer régulièrement pour échanger, nous former. • Du temps qui a permis la transformation des acteurs
: Cinq jours pleins - qui ont été des
temps forts - et 12 H. de réunions
disséminées dans l’année nous ont permis d’ alterner l’action,
la construction d’outils avec des phases de clarification, de prise de
distance. Les coupures nous permettait
d’assimiler, de faire des liens avec notre pratique, de percevoir d’autres éléments et de les rapporter
au groupe.
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