Le constat est
régulièrement établi d’une inégale maîtrise, par les élèves du collège, des
apprentissages fondamentaux dont, au premier chef, ceux se rapportant à la
langue française. La circulaire de rentrée 1999 (BO N0 28 du
15juillet1999) précise d’ailleurs qu’ “une attention particulière doit être portée aux élèves qui arrivent
au collège sans maîtriser les bases nécessaires en lecture, écriture,
expression orale et en mathématiques.”
En réponse à ce constat,
différents dispositifs ont été mis en place : programme d’aide et de progrès
pour la maîtrise des langages (BO N0 44 du 26 novembre 1998),
heures de remise à niveau, aide individualisée, ateliers de lecture ... , qui tous se donnent pour
ambition de favoriser la réussite des élèves en améliorant leur maniement de
la langue française, à l’oral comme à l’écrit.
Or cette réussite, outre
les travaux propres à l’enseignement du français, doit nécessairement
s’exprimer dans les apprentissages et exercices relevant des différentes
disciplines d’enseignement, et dans lesquelles la langue française est à la
fois instrument de la construction du savoir et outil de communication. Les
progrès des élèves dans la maîtrise de la langue, et leurs progrès dans les
différents domaines structurés en disciplines d’enseignement, sont intimement
liés et se nourrissent réciproquement. Le langage est la condition même de
la maîtrise et de l’enrichissement des notions et concepts, de la capacité à
développer des raisonnements logiques, de la possibilité de démontrer ou
d’argumenter, c’est à dire de communiquer. La pensée ne peut se structurer
sans langage, et le développement de la pensée nourrit la maîtrise de la
langue.
Les professeurs des différentes
disciplines sont ainsi invités à prendre leur part dans cette entreprise. La
dimension “maîtrise de la langue” est désormais déclinée dans les programmes
et dans les textes d’accompagnement, elle est aussi prise en compte de
manière spécifique dans l’évaluation de certaines disciplines. Une première
approche pourrait faire craindre aux professeurs, sous cet aspect, un
alourdissement des contenus de programmes et donc de leur tâche: or cette
préoccupation relative à la “maîtrise des langages” ne s’ajoute pas aux
apprentissages disciplinaires, elle n’est qu’une dimension, certes
essentielle et nécessaire, de l’élaboration du savoir dans les disciplines.
Porter son attention sur cette dimension n’est donc pas “perdre du temps” ou
“travailler pour le professeur de français”, c’est assurer les conditions
mêmes de la progression des élèves vers les objectifs visés, et donc bien
“avancer dans le programme”.
Les spécificités propres à
chaque discipline invitent à préférer à l’expression “maîtrise de la langue”
celle, plus englobante, de “maîtrise des langages”, qui rend davantage compte
des différentes formes d’expression graphique (courbes, diagrammes, schémas,
croquis, etc.) utilisés dans telle ou telle discipline, et pour lesquelles les
exercices de transcription - de
la forme graphique à la forme verbalisée - sont particulièrement formateurs. Par ailleurs, la maîtrise de la
langue ne doit pas être perçue dans sa seule dimension écrite, mais intégrer
aussi les pratiques - encore
insuffisamment développées - de l’oral.
Les pages qui suivent
rendent compte de travaux conduits sur le thème de la maîtrise des langages
(mise en oeuvre de séquences d’enseignement ou de recherches action), par des
Professeurs de collège de l’Académie de Lyon, dans quatre disciplines :
Histoire-Géographie, Mathématiques, Physique-Chimie, Sciences de la Vie et de
la Terre. Ces différentes contributions ont un double objectif :
- répondre aux questions que se posent légitimement
les professeurs autour de cette préoccupation (comment faire ?),
- inciter un plus grand nombre de professeurs à
s’engager activement dans le prise en compte de cette dimension essentielle
de leur enseignement.
La qualité de la réflexion
des différentes équipes ayant participé à cette production, exposée et
développée au travers de différentes situatons d’enseignement, fait de cette
production un outil fort utile au service des enseignants désireux
d’approfondir leur propre approche de la maîtrise des langages.
- Louis
ADALID, IA-IPR de Sciences Physiques
- Jean-Louis
CARNAT, IA-IPR d’Histoire et Géographie
-
Annie MAMECIER, IA-IPR de Sciences de la Vie et de la Terre
-
Georges
REVILLON, IA-IPR de Mathématiques
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