Sensibilisation d'une cohorte d'élèves du CM2 au lycée aux différentes facettes de la violence - CLG Mermoz et Grignard - 69 Lyon

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Programme National d'Innovation 1998-2000(PNI 3)

Contrats d’Innovation sur les Pratiques Pédagogiques Différenciées dans le cadre de la prévention de la violence

 Monographie produite en juin 2000 :

 Collège Jean Mermoz  /   Collège Victor Grignard

SENSIBILISATION D’UNE COHORTE D’ELEVES  DU CM2 AU LYCEE AUX DIFFERENTES FACETTES DE LA VIOLENCE

R.E.P.  MERMOZ  LYON 8ème

 

ACADEMIE DE LYON

Collège Jean Mermoz        /      Collège Victor Grignard

192, Bd Pinel                        177, Av Paul Santy

69008 LYON                        69008 LYON

Tél : 04.7.874.65.52             Tél : 04.78.74.30.45

Fax : 04.78.76.65.01             Fax : 04.78.76.65.31

E-mail : Col-Mermoz-Lyon@ac-lyon.fr    E-mail : 0691669T@ac-lyon.fr

Aller vers l'en-tête de ce fichierSommaire :

I.  OBJECTIF  GENERAL

II.   PRESENTATION DU   R.E.P.

III.   CONTEXTE DU PROJET

IV.  LE DEROULEMENT DES ACTIONS

V - ANNEE SCOLAIRE 1998-1999

VI - ANNEE  SCOLAIRE  1999-2000

VII - ANNEE  SCOLAIRE  2000-2001

VIII - REGARDS SUR L’ACTION

IX - LES ELEVES RACONTENT…

 

ZOOM

I – Originalité du projet / Aspect innovant

II - Intérêt du projet et limites

III - Perspectives

 

 

Aller vers l'en-tête de ce fichierI.  OBJECTIF  GENERAL

        Au niveau des élèves, l’objectif général au départ est de leur offrir un cadre favorisant l’apprentissage de la citoyenneté. 

       Cette action a comme ambition de permettre aux élèves  :

 -  d’être capables d’écouter les autres pour favoriser la communication du groupe classe et du groupe en général

 - d’être capables de négocier des conflits entre pairs pour éviter l’émergence de situations agressives.

 - d’êtres capables de réaliser une production finale écrite et interprétée sous forme ludique afin de donner une image revalorisante à l’équipe éducative et aux autres élèves.

 - d’être capables de repérer les conditions génératrices de violence ou d'incivilité.

 - de se construire non pas uniquement en fonction de leur réussite scolaire mais aussi en fonction de leur personnalité et de leurs atouts personnels.

  

Aller vers l'en-tête de ce fichierII.   PRESENTATION DU   R.E.P.

 

       La Zone d’Education Prioritaire Mermoz Lyon 8ème, première Z.E.P. de LYON créée en 1982, devenue Réseau d’Education Prioritaire (R.E.P)  en 1999 compte environ 1500 élèves dans le périmètre du Développement Social Urbain du quartier Mermoz.

        Ce quartier, coupé en deux par l’avenue Jean Mermoz et le pont autoroutier de l’A 43, est essentiellement composé de grands ensembles d’habitat social (975 logements sur Mermoz Sud, 500 logements sur Mermoz Nord).

        Les 7 écoles (4 maternelles, 3 élémentaires) et les deux collèges des deux secteurs Mermoz Nord et Mermoz Sud accueillent un nombre important d’enfants issus de l’immigration (environ 70 % selon les écoles) et de cultures différentes (en moyenne huit) dont les familles connaissent de multiples difficultés :

 - familiales (nombre élevé et en augmentation de familles monoparentales : 18 %, cohabitation difficile entre parents et enfants d’âge adulte n’ayant pas les moyens de quitter le foyer)

- culturelles : (cohabitation parfois difficile de cultures différentes).

 Ces difficultés ont eu pour conséquence une augmentation de la vacance des appartements dans le quartier, d’où un assouplissement des critères de recrutement de l’Office Public d'Aménagement  

et de Construction (OPAC)  et un plus grand nombre de demandes de familles à la fois étrangère et en situation très précaire.  Cette notion de précarité explique le classement dans le "plan violence" des deux collèges, Grignard et Mermoz et le renforcement des équipes médico-sociales dans les deux établissements.

 

Aller vers l'en-tête de ce fichierIII.   CONTEXTE DU PROJET

        C’est dans ce double contexte (situation  du quartier et augmentation du personnel médico- social) qu’a été mise en place une démarche d’éducation à la santé et à l’apprentissage de la vie citoyenne dans le cadre du projet de zone 1994-1998. Cette démarche qui se poursuit dans le nouveau projet du R.E.P. 1999-2002 implique l’ensemble des personnels des établissements et les partenaires locaux dans de nombreuses actions d’information et de prévention.

        Dans la Z.E.P. depuis 1994 un accent particulier a été mis sur la prévention des conduites à risques et de dépendance dans les écoles primaires du R.E.P. avec un travail assuré par la Division Prévention Santé Enfant (DPSE) de la ville de Lyon, aboutissant à la remise du « guide du futur collégien » à chaque élève en fin de CM2. Dans ce livret, dix thèmes sont abordés : les amis, le tabac, le sommeil, l’alimentation, l’hygiène, la vaccination, la violence, le racket, les sports et les loisirs, la sexualité, la drogue.

        A partir de la rentrée 1997,  les deux collèges du R.E.P. ont décidé d’assurer un suivi de ce guide pour les élèves entrant en 6ème pour que le travail de réflexion commencé dans les écoles élémentaires puisse se poursuivre et s’enraciner dans le temps du collège.

        Les deux équipes médico-sociales et la coordinatrice R.E.P. se sont alors fortement  impliquées dans cette action. Cette dernière s’inscrivait d’une part dans la liaison C.M.2-6ème, d’autre part elle permettait aussi aux personnels de la D.P.S.E., eux-mêmes intéressés par le projet de mesurer l’impact du « guide du futur collégien » sur la cohorte d’élèves entrant en 6ème.

       L’originalité de ce projet repose donc au départ sur un travail de continuité entre les écoles primaires et les collèges par le suivi d’une même cohorte d’élèves.

Il s'est en fait poursuivi pendant toutes les années collège pour cette cohorte jusqu'à l'entrée en

2nde des élèves.

Aller vers l'en-tête de ce fichierIV.  LE DEROULEMENT DES ACTIONS

       ANNEE SCOLAIRE 1997-1998

        L'action est faire en direction des élèves de 6ème des deux collèges. Le démarrage de l’action repose sur un questionnaire « santé bien être » élaboré par les deux équipes. Celui-ci a permis d’évaluer l’impact du travail mené pendant l’année de CM2 et l’impact du guide. (voir document annexe 1). Le dépouillement de ce questionnaire a mis en évidence une demande majoritaire des élèves à aborder le thème de la violence (voir document annexe 2). L'équipe a alors construit une proposition de travail sur le thème du racket et des incivilités pour l’année suivante avec la même cohorte d’élèves entrant en 5ème.

        Des rencontres régulières des deux équipes médico-sociales des collèges et de la coordonnatrice du REP (groupe de pilotage) durant cette année ont permis d’assurer ’une cohésion dans la réflexion et l’action.

        Le projet pour l’année 1998-1999 sur le thème « Violence Incivilités » rédigé fin juin 98 est inclus dans les deux projets d’établissements. Il est présenté à l’ensemble des personnels enseignants et éducatifs des deux collèges à la rentrée 1998 pour permettre à davantage de personnes de s’investir dans cette action.

 Aller vers l'en-tête de ce fichierV - ANNEE SCOLAIRE 1998-1999

       L’action est faite en direction des élèves de 5ème des deux collèges.

Le projet vise une participation plus grande de l’ensemble de la communauté éducative :

       - élèves de 5ème

       - parents d’élèves de 5ème

       - professeurs principaux et professeurs intéressés

       - équipe de direction des deux collèges.

        Un échéancier de rencontres est établi en début d’année scolaire 1998-1999 par le groupe

de pilotage. Cet échéancier prévoit des bilans intermédiaires au niveau du groupe  de pilotage (voir échéancier de référence annexe 3).

 *   Aller vers l'en-tête de ce fichierActions avec les élèves

       Un brainstorming conduit par deux adultes du groupe de pilotage est proposé aux élèves afin de permettre l’émergence de leurs représentations sur le thème violence. Le brainstorming permet aussi une resensibilisation et une redynamisation des élèves pour l’action qui sera menée avec eux tout au long de cette année.

      La concrétisation de l’action se fait sur la Sagrada Familia, groupe de théâtre qui intervient auprès des groupes classes sur le thème « Racket Violence ». Ce théâtre inter-actif est vécu par les élèves comme un temps fort. Les acteurs commencent un sketch et les élèves doivent ensuite le reprendre et lui trouver une fin. Différentes situations sont mises en scène, les élèves jouent l’agresseur, l’agressé, le témoin, le complice, l’adulte... Toutes les scènes sont filmées par un aide éducateur spécialisé en vidéo qui fera un montage de quelques sketches. Cette cassette a comme objectif de faire un lien entre la création des sketchs et la reprise du thème "Violence" dans un deuxième temps,  avec un psychologue ou un sociologue du  Centre National de Documentation des Toxicomanies  (C.N.D.T.). Avec l’appui du montage vidéo, les intervenants reprennent ce qui s'est dit. Ces séances d’une heure trente  se déroulent toujours dans le cadre d’un groupe classe ; elles  sont le lieu d’échanges, de compréhension des phénomènes de violence, d’éclairage par les adultes..

        Ces deux interventions  permettent  aux élèves d’élargir leur questionnement et leurs palettes de réponses.

       Au cours des interventions, un adulte du groupe de pilotage est présent ainsi qu’un professeur de la classe.

 *   Aller vers l'en-tête de ce fichierInterventions auprès des parents

       Une première réunion d’information au cours du premier trimestre a comme objectif de présenter le projet, de faire émerger aussi chez les parents  leurs représentations de la violence, de prendre en compte leurs questionnements et leurs propositions. L’objectif secondaire est de faciliter les échanges entre les parents et les enfants sur ce thème. Des invitations se font par courrier adressé à chaque famille d’élèves de 5ème (nombre de participants : 25 sur 180 invitations).

        La deuxième réunion  a pour objectif de proposer des pistes concrètes.

Un parent d’élèves propose alors l’intervention du "Bus Info Santé" *. L’idée est retenue pour l’originalité de cette structure. Le bus est stationné devant les établissements scolaires et les familles sont reçues par petits groupes de dix personnes.  Le personnel du bus info santé accueille les familles dans ce bus en mai 1999. Un intervenant du CNDT est contacté pour son expérience et son travail autour des conduites à risques, et  dirige le débat dans le bus en qualité de psychologue.

        Le  Bus Info Santé est un outil d'animation et un support d'information et prévention

sur tous les thèmes de la santé concernant toutes les tranches d'âge de la population.    

Il existe depuis 1993 grâce à un partenariat du Conseil Général du Rhône, du Ministère du Travail et des affaires sociales, de la Ville de Lyon.

Sa Mission est de se déplacer vers toutes les populations, notamment les plus défavorisées

pour leur donner accès à toute l'information disponible sur différents thèmes de santé,

dans un espace original et convivial.

Deux animatrices permanentes et une secrétaire sont à disposition des Institutions, associations, entreprises ou écoles qui sollicitent le "Bus" et des intervenants plus spécialisés peuvent être demandés.

 Bus Info Santé

149 rue Pierre Corneille

69483 LYON CEDEX 03

Tél. : 04.72.61.43.27

 

 Aller vers l'en-tête de ce fichierVI - ANNEE  SCOLAIRE  1999-2000

       Ce sont les élèves de 4ème qui sont concernés. L’idée est de suivre toujours la même cohorte et de poursuivre cette action avec les mêmes élèves. L’aspect violence est alors  abordé en référence avec "la  Justice, la loi".

Le projet est intégré par  l’équipe enseignante, notamment en Education Civique, car il correspond au programme de cette matière.

Il est proposé aux élèves de 4ème une journée forum avec l’intervention dans les deux collèges d’un procureur, d’un juriste, d’un avocat pour enfants, d’une assistante sociale de la Maison de la Justice, de la Police et des bénévoles de l’association Amnesty International.

Toutes ces interventions sur le terrain ont été réexploitées en cours d’Education Civique et ont donné lieu à un travail de réflexion et d’évaluation des connaissances

Dans un second temps, les élèves participent à une audience assistée auprès du tribunal de Grande Instance de LYON (Chambre correctionnelle).

Cela a permis aux élèves de prendre conscience que pour des faits qui ne leur apparaissent pas toujours comme des délits, on peut être convoqué au tribunal et parfois condamné à des sanctions ou des amendes lourdes. Pour clôturer l’année sur ce thème, une visite du siège de l’O.N.U. à Genève est organisée avec la participation de la mairie du 8ème à l’occasion du 10ème anniversaire des droits de l’enfant…

 En complément, au niveau des professeurs et des équipes éducatives des deux collèges une  formation  sur le thème « Eduquer et Sanctionner » est faite par le centre Michel Delay (IUFM de Lyon) pour qu’il puisse y avoir un lien entre les règles dans une société et les règles à l'interne d'un établissement scolaire dans une société et des règles à l’interne dans le collège. Cela permet aussi de travailler avec les  personnels adultes des 2 établissements sur  la différence entre ce qui relève du pénal et du civil dans les sanctions.

 

Aller vers l'en-tête de ce fichierVII - ANNEE  SCOLAIRE  2000-2001

        Ce sont les élèves de 3ème qui sont concernés.

L’équipe souhaite élaborer, avec la participation des élèves et éventuellement l’appui « d’un  humoriste » un guide du futur lycéen, dans le même esprit que le guide du collégien reçu à l’issue du CM2.

Aller vers l'en-tête de ce fichierVIII - REGARDS SUR L’ACTION

         Nous avons repris ici quelques points qui méritaient d'être soulignés, soit en positif, soit en négatif.

 

Aller vers l'en-tête de ce fichierLa Sagrada Familia

 

       L’intervention d’une compagnie théâtrale s’est avérée être un choix judicieux comme support facilitant l’expression du ressenti et des émotions des élèves sur des thèmes tels que la violence et le racket.

        Le jeu des acteurs consistait à mettre en scène le début d’une histoire inspirée de la vie quotidienne d’un élève au collège, dans la rue..., ce début de scénario étant complété par l’improvisation et le jeu créatif de l’élève.

        L’accompagnement technique des comédiens a créé une dynamique stimulante, suscitant la curiosité et la motivation des élèves par l’utilisation d’un outil d’expression et de communication original.

        Par ailleurs, la présence bienveillante des comédiens a permis de mettre en place un cadre garantissant une mise à distance indispensable et une certaine sécurité affective. Ce cadre a autorisé alors les élèves à traduire par l’expression corporelle et verbale leurs émotions, leurs angoisses, leurs à-priori sur les questions de violence et racket.

        Lors des séances de travail, nous avons constaté une large participation des élèves,  comme acteurs ou spectateurs.

        Les élèves ont ainsi démontré qu’ils étaient capables de s’écouter, se respecter, d'être solidaires en se soutenant et en s’encourageant dans leurs faiblesses ou leur timidité.

A aucun moment au cours de ces séances d’ une heure et demi, un élève ne s’est senti rejeté, exclu, insulté ou humilié.

Cette prise de conscience de qualité qui aideront l’élève à être un futur citoyen, s’est faite dans des circonstances exceptionnelles. Cependant, il nous semble qu’elle restera présente et vécue comme possible dans l’esprit des élèves qui l’ont expérimenté et apprécié les bénéfices qu’ils pouvaient en tirer.

        Ce regard sur l’action souligne les aspects positifs de l’action, il est aussi une occasion de mettre en lumière un certain nombre de dysfonctionnements qui ont freiné la gestion du projet.

        Avec le recul et la distance, il a manqué un temps de concertation et d’échange plus approfondi avec les responsables de la compagnie théâtrale et des acteurs au moment de l’élaboration du projet. Le manque de clarté a porté en particulier sur :

       -  les attentes de l’équipe organisatrice

       -  le coût financier du projet et l’évaluation des moyens dont l'équipe disposait

       -  la mauvaise appréciation de la durée nécessaire à la réalisation complète du projet.

 

Aller vers l'en-tête de ce fichierConséquences

 Il y a eu un décalage entre la première rédaction d’un texte dans laquelle nous souhaitions un travail plus transversal faisant intervenir notamment les disciplines suivantes :

       - le français avec la rédaction du scénario

       - la musique avec la création d’un accompagnement sonore

       - le dessin avec la réalisation du décor.

 

       La compagnie théâtrale devait assurer le soutien technique et artistique en complément de l’accompagnement pédagogique des enseignants.

L’objectif final était matérialisé par un spectacle qui aurait été joué devant les parents des deux collèges.

Ce projet trop ambitieux par rapport aux moyens financiers et par rapport au temps nécessaire à sa réalisation a dû être revu à la baisse et il n’y a pas eu de production finale.

        Ce nouveau projet, bien que revu et corrigé, a eu les effets positifs développés plus haut mais a laissé l’équipe organisatrice sur une certaine insatisfaction sur le choix de la compagnie de théâtre.

Celle-ci étant connue des partenaires du quartier, notamment de la MJC, l'équipe avait  estimé que ce lien pourrait représenter un intérêt dans les relations  du collège  avec son environnement social.

L'équipe a constaté que cette compagnie relevait plus du champ de l’animation que d'une réelle expertise théâtrale ; or nous souhaitions une approche théâtrale et faisant référence à des concepts précis.

        Leur intervention s'est limitée essentiellement à une expression théâtrale. La synthèse et le débat ont été assurés en différé  par d’autres intervenants (psychologue, sociologue). Les élèves ont eu quelquefois du mal à faire le lien entre les sketches et ce temps de débat.

       L'utilisation de l'outil vidéo a été quelquefois ressenti comme plaquée, les flashes auraient dû être plus courts et plus signifiants.

 Aller vers l'en-tête de ce fichierLes parents

        La participation des parents a semblé primordiale et complémentaire du travail des enseignants dans la formation de l’élève à la citoyenneté. Leur place dans ce projet était tout naturellement indiquée.

        Une proposition de rencontre a été faite aux parents pour leur présenter le projet et les inviter à s’y associer.

La première réunion a réuni une quinzaine de parents sur 125 environ pour le collège GRIGNARD et une dizaine sur 60 pour le collège MERMOZ, ce qui a semblé peu à l'équipe.

        Cette occasion de parole au départ conçue comme les associant au projet,   a été le moyen pour eux de faire part individuellement de leur angoisse et de leur anxiété sur ce thème de  la violence.

        Certains parents sont restés dans un discours négatif, quelqu'uns ont  profité de l’occasion pour régler des comptes avec le collège.

        Les parents ont eu du mal à engager une démarche collective sur ce thème sensible.

        Après réflexion, nous en avons déduit que cette phase de ressenti des familles non prévue par nous, était probablement due à l’absence de lieux de parole réservés aux parents. Espaces autres que le conseil de classe ou la relation inter-personnelle avec l’enseignant où ne sont débattue et échangée avant tout l'évaluation scolaire ou comportementale.

Ce constat a révélé un besoin qui mériterait une réflexion plus approfondie et des actions en direction des parents, surtout pour des établissements classés en ZEP.

Peut-être aurions nous pu aussi davantage associer de représentants des parents au moment de l'élaboration du projet. Les centres sociaux et les Maisons du Département du Rhône (MDR) auraient pu être aussi des relais pour mobiliser davantage de parents.

L’intervention du BUS INFO SANTE a semblé originale et intéressante.

 

Aller vers l'en-tête de ce fichierLes enseignants

        L’intérêt d’un travail pédagogique abordant les savoirs et surtout des savoir-être sur un mode opératoire différent, permettant l’observation et la connaissance de l’élève à partir d’activités non « traditionnelles » nous semblait être une expérience enrichissante à travers ce projet de travail collectif.

        Cependant, dès la première réunion d’information avec les professeurs principaux, les enseignants ont montré beaucoup de réticence quant à leur implication dans ce projet. Ils ont avancé.

Le manque de temps, la crainte d’une surcharge de travail, leur intervention hors du cadre de leur programme.

        Ce constat concerne avant tout l’année scolaire 98-99. Pour l’année 99-2000, les thèmes abordés : « justice, loi » qui correspondent plus directement avec les programmes des classes des 4ème et 5ème, ont davantage impliqué les enseignants dans une participation plus active tout au long des différentes phases du projet.

 

Aller vers l'en-tête de ce fichierL’équipe organisatrice

        La présence d’un enseignant, coordinatrice ZEP, dans l’équipe organisatrice comme au collège MERMOZ, a été une condition facilitante, voire indispensable pour son action de relais auprès des autres enseignants et des partenaires extérieurs : Mairie, établissement de quartier...

Ceci est d’autant plus révélateur à travers la comparaison faite avec le collège GRIGNARD où l’assistante sociale s’est trouvée isolée et confrontée à la lourdeur de la réalisation du projet.

        La composition de l’équipe organisatrice regroupant des membres communs aux deux établissements, en particulier les équipes médico-sociales, a été un gage de soutien dans la motivation et la dynamisation pour chaque équipes dans un projet lourd regroupant une cohorte d’élèves sur 4 années.

        Rappelons que cette action a été bâtie au fil de chaque année. Il a manqué un fil conducteur dans notre action, guide qui aurait apporté plus de clarté

 En effet, nous avons eu des difficultés à faire, chaque année le retour de nos actions aux équipes enseignantes ainsi qu’aux élèves, ce qui a pu à un moment ou à un autre, générer une démobilisation auprès de ceux-ci par manque d'informations concernant les évaluations des actions menées et le projet de l'année suivante.

        Nous avons par ailleurs mal exploité les outils d’évaluation (cassettes vidéo, questionnaires...) et surtout nous avons mal apprécié le facteur temps.

Le travail de création finale des élèves et les représentations théâtrales MERMOZ-GRIGNARD n’ont pu se réaliser, ce qui a été certainement une déception pour les élèves.

 

Aller vers l'en-tête de ce fichierLes élèves

        Les élèves ont bien compris le sens de l’action et se sont facilement mobilisés dans la participation.

L’ambiance au cours de nos séances a été agréable. Les élèves se sont écoutés. Ils ont pris conscience, pour la plupart, des phénomènes de groupes et réalisé que réagir à la violence par la violence n'est pas une bonne solution. 

       Au cours des séances où la réflexion et l’échange étaient centrés sur les thèmes « violence-racket », les élèves ont pu repérer au sein de la communauté éducative, les adultes ressource en cas de difficulté.

        Nous n'avons pas pu réaliser d'évaluation des effets à long terme de cette action sur 3 ans et bientôt 4 ans, sur cette cohorte d'élèves.

        Cependant, à l'occasion d'une exposition photos après le voyage à l'O.N.U., les élèves se sont exprimés sur leur vécu de l'ensemble du projet.

  

Aller vers l'en-tête de ce fichierIX - LES ELEVES RACONTENT…

 CE QUE LEUR A APPORTE CE PROJET

 Aller vers l'en-tête de ce fichierEn 6ème

 

"D'après les résultats du questionnaire "Santé - Bien-être", le sujet qui nous préoccupait le plus

 c'était "La Violence", alors un projet a été préparé pour la 5ème sur le thème : "Incivilités/Violence / Racket".                                                                   Nissem.

  

Aller vers l'en-tête de ce fichierEn 5ème

 "Après les rencontres avec l'assistante sociale, l'infirmière, les psychologues et le travail avec la compagnie de théâtre (sketches filmés) on a appris à mieux nous contrôler et que répondre à la violence par encore plus de violence n'arrange souvent rien".                           Julien

  

Aller vers l'en-tête de ce fichierEn 4ème

 "La journée forum nous a permis de rencontrer des gens de la Justice, de la Police, d'Associations humanitaires.

Par leurs explications, leurs vidéos on comprend mieux leur métier, comment la Justice et la Police fonctionnent, l'aide possible des associations humanitaires".                     Priscillia.

 "En ayant assisté à des procès au Tribunal, on sait mieux comment s'exerce la Justice et à quoi quelqu'un peut-être condamné s'il a commis des délits".

Exemples : - travaux d'intérêt public + forte amende pour vol de boites "nourriture pour chats" dans la cave d'un voisin

            - 7 ans de réclusion pour plusieurs vols avec violence et séquestration de personne.

                                                                                                           Ruddy.

  

"Le voyage à Genève nous a fait découvrir :

-         le Parlement des jeunes à la Mairie et les réalisations de ce Parlement

-         l'O.N.U. et son fonctionnement

-         les missions de l'Ambassadeur de France à l'O.N.U.

Après la conférence sur les droits de l'homme à New York, M. l'ambassadeur nous a rappelé le travail important de l'O.N.U. pour amener encore beaucoup de pays dans le monde à mieux respecter les droits de chaque être humain".                                              Carla.

   

Aller vers l'en-tête de ce fichierZOOM

 

 Aller vers l'en-tête de ce fichierI – Originalité du projet / Aspect innovant

  

  1. Aller vers l'en-tête de ce fichierDans le contenu : des actions adaptées à chaque niveau d'enseignement

Ce projet s'est inscrit dans une logique de suivi d'une même cohorte d'élèves de la fin d'école primaire à la fin des années collèges. Il a été élaboré des perspectives différentes pour chaque niveau de classe, prenant en compte l'âge des élèves, l'évolution de leur maturité, de leurs préoccupations majeures et de leurs programmes scolaires :

* livret du futur collégien en CM2

* santé / bien-être en 6ème

* réflexions et productions sur les thèmes incivilités, violence, racket en 5ème

* travail sur la loi, la justice, les droits de l'homme en 4ème

* livret du futur lycéen en 3ème.

 

La dynamique du projet a surtout été générée par la diversité des actions ou interventions aux différents niveaux :

 - en CM2 : travaux de groupe-classe ou en petits groupes avec les infirmières de la Division Prévention Santé Enfant et médecin scolaire

 - en 6ème : questionnaire Santé / bien-être commun à tous les élèves des 2 collèges du

       Réseau d'Education Prioritaire.

       Synthèse de ce questionnaire et mise en place du projet de suivi de cette cohorte d'élèves

       à l'issue du stage ZEP.

       (voir questionnaire et synthèse en documents annexes).

 - en 5ème : · Brainstorming / travail sur les représentations des élèves concernant les mots

"incivilités / violence /racket"

      · Montage de sketches, petites scènes de théâtre pour illustrer des situations de violence

  · Rencontres, débat autour des films de ces sketches avec psychologue

            sociologue…

  · Rencontres conviviales des familles de ces élèves dans le BUS INFO SANTE

            sur le thème de la violence, animées par des psychologues

 - en 4ème : · Travail en amont sur les thèmes "justice / loi / droits de l'homme" avec le

professeur d'éducation civique

              · Journées "forum" au collège sur ces mêmes thèmes :

5 conférences-débat d'1 h 30 chacune avec :

      - un juge pour enfant

      - un procureur de la République     

      - un avocat

      - un policier

      - des représentants d'Amnesty International

                              · Audiences assistées au Tribunal de Grande Instance de LYON (1 après-midi pour chaque classe)

                     · Voyage à Genève en Mai 2000 : visite de l'ONU et rencontre de personnalités et associations en lien avec les droits de l'homme.

 - en 3ème : · Elaboration du livret du futur lycéen avec l'aide d'un humoriste.

 

 Aller vers l'en-tête de ce fichier2.   Dans la diversité des intervenants

 La diversité des actions menées a nécessité une grande diversité d'intervenants :

- personnels médico-sociaux (infirmières, médecins, assistantes sociales…)

- personnels enseignants ou non-enseignants des écoles et des collèges

- compagnie de théâtre

- aide-éducateur spécialisé "vidéo"

- psychologues

- sociologues

- professionnels du monde de la justice, de la police, d'associations humanitaires liées aux droits de l'homme et de l'enfant

- humoriste pour la rédaction du livret du futur lycéen (en projet).

 

Aller vers l'en-tête de ce fichier3.     Dans la démarche

 - Aspect fédérateur de ce projet commun aux deux collèges du Réseau d'Education Prioritaire en lien avec un vécu dans les écoles élémentaires du REP

 - Mobilisation d'enseignants ou d'autres personnels de collège sur des thématiques qui ne sont pas leurs préoccupations premières

 - Mise en situation des élèves dans les actions menées et travail inter-actif

       - Partenariat enseignants / équipes médico-sociales et autres intervenants qui a permis

       d'enrichir les cours, de les compléter et de mieux connaître tous les adultes des établissements et leurs fonctions spécifiques.

 

Aller vers l'en-tête de ce fichierII - Intérêt du projet et limites

 

  1. Aller vers l'en-tête de ce fichierAu  niveau des élèves :

 Intérêt : - une meilleures connaissance de soi :  . en tant qu'individu

                                                                            . en tant que membre d'un groupe : pouvoir parler de soi, se situer par rapport aux autres avec pour effet une plus grande cohésion de groupe, une meilleure solidarité

 

- occasions  de s'exprimer sur des "ressentis", de verbaliser des émotions, des

sentiments (théâtres,…) d'être pris en compte, chacun dans sa globalité de jeune,  de futur citoyen et pas seulement dans sa fonction d'élève

 

- représentations différentes :
· des autres élèves
· des adultes (en particulier enseignants) dans un contexte
différent de celui de la classe
- appropriations de connaissances sur le plan juridique, régulation ou changement des représentions des jeunes sur le fonctionnement de la police, de la justice et les personnels de ces institutions
- meilleur repérage des fonctions de chaque adulte dans les 2 collèges : les élèves savent mieux à qui s'adresser pour être renseignés et régler des problèmes précis.
- appropriation des lieux et temps d'écoute au collège pour les élèves, individuellement ou en groupe classe, préconisés par "le collège des années 2000".

 Limites : - les élèves n'ont pas été assez investis dans la construction des actions, ont été trop "consommateurs du projet".

Il faudrait, à partir de leurs attentes, davantage élaborer et développer le projet avec eux pour les rendre plus acteurs que consommateurs.

Il serait aussi souhaitable de reprendre davantage les acquis, les appropriations par les élèves des actions menées par une évaluation de ce qu'ils ont retenu et une consolidation possible de ces acquis par l'utilisation du logiciel "SAIS-JE" (Santé Adolescent Informations Social Justice Education).

 

 

  1. Aller vers l'en-tête de ce fichierAu niveau des adultes

 

* enseignants

 

- meilleure perception de l'élève comme enfant qui grandit son corps et dans sa tête, meilleure compréhension des difficultés du passage de la pré-adolescence et de l'importance des années collèges en terme d'éducation

 - passage d'une logique d'enseignement de savoirs et savoirs-faire à une logique de projet

 - travail en transversalité

 - lien entre statut scolaire des jeunes et insertion sociale

 - ouverture sur l'extérieur de la classe, de l'établissement.

  

Limites :

 - difficultés parfois de maintenir l'action collective au plus près des préoccupations des enseignants, de leur souci de mener à bien leur "programme classe"
- considérer le jeune dans sa globalité et non pas comme uniquement un élève
- difficulté de créer une réelle rencontre entre jeunes et membres de l'institution scolaire, dans la mesure où les attentes des jeunes sont en général très décalées avec les réponses stéréotypées apportées par l'Education Nationale.

 

* Equipe organisatrice et adultes impliqués dans le projet

  

Intérêt :

 - mobilisation autour d'un projet, renfort de la cohésion entre adultes dans chaque établissement et plus largement dans le Réseau d'Education Prioritaire (REP)

 - amorce d'un travail d'équipe des équipes médico-sociales du REP et d'un partenariat plus affirmé personnels médico-sociaux / équipes enseignantes et éducatives des 2 collèges

 - reconnaissance de la position de facilitateurs, de médiateurs des personnels médico-sociaux des collèges avec des partenaires extérieurs (psychologues, sociologues, personnels "police-justice")

 - ouverture sur l'extérieur et rendu de ces actions aux partenaires locaux (assistantes sociales de secteur, Maison du département, centres sociaux, MJC, agence locale de développement social urbain,…) pour un meilleur travail en complémentarité, en réseau ; ceci afin de faciliter l'anticipation de l'évolution de la population d'un quartier et de la jeunesse en général.

 Aller vers l'en-tête de ce fichierIII - Perspectives : année 2000-2001 (classes de 3ème des deux collèges).

                

 

Objectif : "anticiper sa vie lycéenne"

 

Chronologie :

 

Aller vers l'en-tête de ce fichier1er trimestre : correspondance collège-lycée

 

  1. Collecte par les professeurs principaux des classes de 3ème de toutes les questions que les

élèves se posent sur le lycée, et qui ne concernent pas strictement le travail scolaire

       Les thèmes suivants pourraient être abordés :

- C.D.I.

- orientation lycée,

- objectifs professionnels

- vie lycéenne (relations avec les professeurs, les autres élèves – règlement intérieur adapté à une nouvelle tranche d'âge),

- santé,

- citoyenneté,

- organisation d'une journée au lycée.

 

  1. Envoi des questions des élèves 3ème aux élèves de 2nde des lycées de secteur (Colbert,     

Lumière, L.P. J. Lurçat, L.P. 1er film,) via la messagerie électronique.

 

  1. Réponses individualisées des élèves de 2nde aux 3ème, chaque élève de 3ème ayant un correspondant de 2nde.

 

 

Aller vers l'en-tête de ce fichier2ème trimestre (mars / avril) :

  Rencontre des élèves de 3ème avec leurs correspondants de 2nde durant une journée de cours et visite du Lycée ou L.P.

 

Aller vers l'en-tête de ce fichierDe septembre à juin :

Le livret du futur lycéen sera le résultat du travail de l'ensemble de l'année scolaire. Ce livret qui pourra être personnalisé (textes / dessins) avec un convenu commun sera présenté et illustré si possible de façon humoristique.

 Un travail d'élaboration interne en transversalité semble intéressant pour impliquer les élèves et y associer différents membres de la communauté éducative de chaque collège. (J. Mermoz et V. Grignard)

  

Aller vers l'en-tête de ce fichierMoyens envisagés :

- humains : professeur principal – professeur de Français – professeur d'Arts plastiques – Equipe de Démarche Educative en Orientation – Conseiller Principal d'Education – Conseiller d'Orientation Psychologue – Equipe médico-sociale – Documentaliste

 - techniques : soutien spécifique du L.P. 1er film (section BEP Communication en Arts Graphiques)

 - financiers :  matériel (papier, couverture cartonnée, encres couleur)

   

(BI = bilan intermédiaire produit en juin 1999)

Aller vers l'en-tête de ce fichier

 

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