Sommaire 
 Ø     Introduction.

Ø     Contexte de l’expérience d’auto-évaluation du comportement

Ø     Caractéristique de l’expérience : Auto-évaluation des comportements en stage “ hors établissement ” pris en situation classe.

Ø     Intérêts de l’expérience et questionnements.

Ø     La grille d’auto-évaluation : un outil perfectible.

Ø     Perspective.

 Introduction.

Les professeurs d’histoire–géographie, d’EPS proposent aux équipes interdisciplinaires volontaires du cycle central une expérience d’auto-évaluation du comportement de l’élève au collège.

 Ce projet à partir de l’élaboration d’une grille d’auto-évaluation s’appuie sur différentes expériences d’auto-évaluation au sein de l’établissement et vise à les fédérer.

 Contexte de l’expérience d’auto-évaluation du comportement :

1) Analyse de la situation :

Les élèves du collège, pour une grande partie d’entre eux, sont confrontés à une somme de difficultés externes (précarité sociale, repli des familles sur elles-mêmes).

Les situations d’échec persistent et la fermeture de perspectives d’avenir les amènent à une certaine dépréciation d’eux-mêmes et à des conduites de transgression (absentéisme, passivité, agressivité).

  2) Place de l’innovation :

 Fort de cette réflexion le projet d’auto-évaluation des comportements a pour fil directeur la volonté d’impliquer, de responsabiliser l’élève dans son comportement citoyen au collège et dans son apprentissage, et ainsi d’engager une réflexion sur le lien effort/estime de soi.

 ·    Les objectifs essentiels sont donc :

- d’amener les élèves à intégrer des règles de conduite en adéquation avec celles qui régissent la vie en établissement.

 - et d’impliquer et responsabiliser les élèves sur leur attitude générale et leur comportement au collège.

·    Ceci répond aux hypothèses posées :

- un nouveau rapport aux règles peut changer le rapport de l’élève aux règles de comportement et aux règles d’apprentissages.

- l’auto-évaluation doit permettre de comprendre “ ce que l’on fait à l’école ”, de donner du sens à l’école et donc “ de mobiliser l’élève sur l’école ”.

  Caractéristique de l’expérience : Auto-évaluation des comportements en stage “ hors établissement ” pris en situation classe.

1)    Situation initiale :

Une expérience d’auto-évaluation a été mise en place dans l’établissement ponctuellement en 1999 dans le cadre Vie scolaire. Il s’agit d’amener les élèves à évoluer en vue des conseils de classe.

Ainsi chaque trimestre, une heure de “ Vie de classe ” est consacrée, dans cette perspective, à la préparation du conseil de classe.

 Une autre expérience est menée depuis plusieurs années dans ces mêmes perspectives par l’équipe d’EPS dans le cadre de stages “ hors de l’établissement ”.

 Les enseignants investis dans cette expérience notent une réduction de la distance entre les jugements des professeurs et les représentations que les élèves ont de leur propre comportement au cours du séjour.

 En outre, selon l’équipe enseignante, le comportement des élèves tend à se conformer au fil des jours aux attentes des professeurs. Néanmoins, il est difficile de mesurer les effets des stages lors de réintégration des classes.

       2) Elaboration de l’outils : Une grille d’auto-évaluation des comportements :

 - Une grille d’auto-évaluation du comportement par l’élève est élaborée par une équipe enseignante volontaire à partir des deux grilles déjà existantes (Annexe 1).

 - Cette grille est proposée pendant le stage en plein Air APPN aux élèves de 5ème

(au 1er trimestre) et reprise deux fois au second trimestre en cours d’histoire-géographie et EPS (annexe 2).

3) Déroulement de l’action :

- Lors des deux stages APPN à Casteljau, (60 élèves et enseignants d’EPS et d’histoire-géographie), l’auto-évaluation du comportement est organisée chaque soir.

 - Répartis en groupes de 15 élèves environ, chacun se reconnaît un niveau (de 4 à 1) dans les quatre propositions thématiques d’évaluation :

o       comportement dans le groupe,

o       implication dans les tâches,

o       relations avec les adultes,

o       respect des règles de vie.

- Une phase de co-évaluation s’engage ensuite. La mise en commun dans le groupe de l’évaluation individuelle permet un accord ou une réévaluation des niveaux choisis.

 - L’équipe adulte est confrontée à la gestion du temps et à la difficulté d’impliquer tous les élèves.

 Lors du second stage les groupes d’échanges pour la co-évaluation sont réduits aux 8 élèves partageant un même hébergement en bungalow. En effet un grand groupe limite le temps de parole. On s’attarde sur les premiers quand viennent les derniers, les élèves fatigués valident systématiquement l’auto-évaluation.

 Souvent les événements de la journées sont oubliés. Des activités “ mémoire ” (bilan en fin d’activité, tableau à double entrée : ce qui a marché / ce qui n’a pas marché) vivifient les souvenirs.

 Cependant ces traces écrites témoignent rarement du rôle moteur de chacun dans la réussite de l’activité et le plaisir obtenu. Dans l’échec, un événement extérieur cristallise “ le ressenti négatif ” (pluie, punition, bruit des autres, remarques).

 - La nouveauté de l’expérience surprend. Une évaluation “ sans notation ” de l’adulte interroge. Rarement les termes et la graduation de l’évaluation sont remis en cause . L’évaluation est forcément négative pour eux et des attitudes tacites sont adoptées.

 - Le niveau 4 est rarement atteint et surtout pas par les élèves “ sans histoires ”. Ceux-ci préfèrent une position de retrait (peut-être pour être tranquilles). Ceux qui atteignent le niveau 4 sont souvent des élèves quelque peu agitateurs : ils connaissent tout le monde et mènent le groupe. Ils sont capables d’agiter les autres et de les ramener à la raison.

 - La qualité de l’animation adulte dans l’évaluation est alors déterminante. L’équilibre doit être trouvé entre l’intervention active vécue comme “ règlements de compte ” (rappel des événements de la journée) et le constat de l’évolution des niveaux..

 En effet le rôle de l’adulte pour l’élève semble figé. Il est là pour gérer un groupe, voire sanctionner. Il est rarement perçu comme “ un adulte ressource ” pouvant donner des informations et permettant un progrès.

 Fort de ces constats, pour impliquer les élèves et structurer la prise de parole lors de la phase de co-évaluation, limitée à l’heure de cours, chacun rédige une réponse écrite à la question :

“  je justifie par une phrase mon niveau ”.

 Intérêts de l’expérience et questionnements :

Un prétexte à une prise de parole élève :

- L’auto-évaluation en stage hors établissement reprise en Histoire-Géographie et en EPS en cours d'année a servi de support à une prise de parole élève plus structurée et plus riche sur un problème précis : le comportement de l’élève.

 - La co-évaluation au collège a permis des échanges sur les conflits à l’intérieur de la classe parfois insoupçonnés par l’équipe adulte.

 - Les modalités du stage hors établissement rendent certainement lisible une évolution du comportement sur trois journées consécutives. On note une réduction de la distance entre les jugements des adultes et les représentations que les élèves ont de leur propre comportement au cours du séjour. Cependant le comportement de l’élève tend à se conformer au fil des jours aux attentes des professeurs.

 - L’expérience menée en classe (circonscrite à deux disciplines et à deux séances) n’inscrit pas les élèves dans une progression.

 Cependant la trace écrite, fil directeur de l’intervention orale, interpelle l’élève et rend pertinente sa participation.

 La co-évaluation permet effectivement de responsabiliser les élèves quant à leur attitude et leur comportement au collège.

 La grille d’auto-évaluation : un outil perfectible 

 - L’élaboration de la grille a provoqué pour les deux équipes disciplinaires (histoire-géographie et EPS) des échanges nouveaux et fructueux pour élaborer des objectifs et des règles.

 A cause de la grille d’évaluation à remplir, les élèves ont eu un comportement faussé avec les adultes (cf. rubrique “ mes relations avec les adultes ”). Le problème posé est que les adultes sont à la fois, “ juge et partie ”.

 - Certaines résistances des élèves à l’expérience semblent alors claires. L’élève résiste à l’école (et le fait savoir “ par des conduites de transgression), donc il ne peut que résister aux objectifs des enseignants.

 La formulation trop souvent négative de la grille peut renvoyer l’élève à une image dépréciative de lui-même.

 - Alors, que retenir plus particulièrement dans la grille ? Quel but poursuivre avec les élèves ?

 Imposer une grille, certes structurante, pour amener les élèves à intégrer des règles de conduite en adéquation avec celles qui régissent la vie en établissement devient une aberration. Alors que chercher des indicateurs avec les élèves leur permet de découvrir par eux-mêmes, le comportement le plus adapté à une situation donnée.

 Perspective

 Il serait souhaitable d’élaborer une grille avec les délégués de classe et d’adopter la démarche d’auto-évaluation comme outil en vie de classe.

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