Pôle 4 A
"Maîtrise des langages
et enseignement des
disciplines"
Eléments quantitatifs :
Les 9 équipes engagées sur cet
axe regroupent environ 50 enseignants et se caractérisent ainsi :
q
5
équipes sont pluridisciplinaires,
q
3
sont disciplinaires (2 en histoire-géographie, 1 en physique-chimie),
q
1
regroupe des enseignants polyvalents de SEGPA.
Ø
6
sont constituées au sein d'un établissement (6 collèges),
Ø
2
sont des équipes académiques (groupes de réflexion et d'élaboration en
histoire-géographie et en physique-chimie) regroupant des enseignants de
plusieurs collèges de l'académie de Lyon,
Ø
1
est une équipe départementale regroupant des enseignants de plusieurs SEGPA
du Rhône.
Ces trois dernières équipes
ont pour objectif d'élaborer, d'expérimenter, puis de formaliser des
séquences de classe.
Caractéristiques des actions
:
Il s'agit de prendre en compte
la dimension langagière dans les apprentissages disciplinaires, les activités
langagières (en particulier l'écriture) étant considérées comme un moyen
d'apprendre.
Les enseignants (de plusieurs
disciplines ou d'une même discipline ou polyvalents) élaborent, seuls ou en
équipe, des séquences visant les apprentissages disciplinaires à travers des
activités langagières. Ils les mettent en œuvre en classe, puis en font un
compte rendu à l'équipe d'enseignants. Ces témoignages sont l'occasion :
q
Pour
les équipes pluridisciplinaires :
Ø
De
s'informer mutuellement des usages langagiers propres à chaque discipline et
des types d'activités langagières proposées aux élèves,
Ø
De
construire la cohérence (réflexion commune sur les comportements des
élèves, devant l'écrit en particulier, et sur les démarches mises en œuvre)et
la complémentarité (prise de conscience des spécificités de chacune
des disciplines représentées),
q
Pour
les équipes disciplinaires :
Ø
D'approfondir
les rapports entre langages et construction des savoirs dans la discipline
considérée, et de rechercher collectivement des réponses aux problèmes
spécifiques de la discipline,
Ø
D'harmoniser
les pratiques dans un même champ disciplinaire.
Premiers effets observés :
Sur les élèves :
Développement de la pratique
d'écriture, plus grande familiarité avec l'écrit .
Ces différentes expériences
langagières, menées dans plusieurs disciplines, permettent aux élèves
d'élargir leurs représentations en matière d'activités langagières : la
référence à la rédaction, exercice traditionnel du cours de français, n'est
plus la seule ; on peut écrire aussi quand on a besoin de penser, chercher,
garder une trace, communiquer, etc., et ce dans toutes les disciplines. Le
langage est envisagé progressivement comme moyen d'apprentissage, pas
seulement comme objet d'apprentissage.
Les enseignants constatent que
ces situations de travail, où la parole de l'élève (souvent écrite) est
sollicitée et fait l'objet d'une attention et d'une réflexion collective, où
les écrits deviennent le support même de nouvelles activités, entraînent chez
les élèves une mobilisation accrue. Certains élèves disent "qu'on
s'intéresse à eux".
Sur les enseignants :
Ils signalent une attention
nouvelle aux productions des élèves : les écrits ne sont pas lus
exclusivement dans la perspective de les noter et de les annoter, ils font
l'objet d'un diagnostic permettant de repérer les obstacles dominants et
d'envisager l'aménagement du dispositif d'apprentissage.
Etablir un tel diagnostic est
d'ailleurs difficile : l'apprentissage est souvent lent, mais cette évolution
des pratiques semble déterminante.
De la même manière, ils
commencent à accepter l'idée qu'il est nécessaire de sérier les
problèmes et que, s'il est important de plonger l'élève dans une
tâche globale, il est vain de lui demander de résoudre en même temps
une grande quantité et une grande diversité de problèmes.
Certains enseignants signalent
qu'ils commencent à réajuster leurs attitudes en fonction des réactions et
des réponses des élèves.
Enfin, les professeurs qui
participent à une action pluridisciplinaire ont le sentiment que, dans ce type
d'action, l'élève est davantage perçu dans sa globalité. Un décloisonnement
réel est mis en œuvre.
Il faut signaler que 4 équipes
pluridisciplinaires se sont constituées autour d'enseignants qui, dans le 2ème
PNI (1997-98 et 1998-99) avaient participé à un travail d'écriture (groupes
académiques de réflexion et d'élaboration en mathématiques, en sciences ou en
histoire-géographie) visant les mêmes objectifs que ceux de cette année
et de ce pôle (construire les savoirs disciplinaires à travers des activités
langagières). On peut parler ici d'une forme de transfert de
l'innovation, puisque 4 enseignants, riches d'une expérience
innovante, ont su chacun mobiliser une équipe dans leur établissement
respectif (ce qui représente 27 professeurs nouvellement engagés et 8
disciplines différentes).
Pour la plupart des autres
équipes, une partie avait bénéficié, antérieurement, de formations sur les
questions langagières.
Ce lien entre formation,
élaboration et innovation nous semble particulièrement illustré dans ce pôle.
Les principales difficultés signalées
:
C'est d'abord le manque de
temps qui est pointé par les enseignants, en particulier par ceux dont
les contenus de programme sont lourds (histoire-géographie surtout). Il
semble parfois difficile de concilier les indications horaires données par les
programmes et les modalités de mise en œuvre des démarches proposées (en
particulier lorsqu'il s'agit de faire travailler les élèves sur une sélection
des écrits produits dans la classe).
De la même façon, l'organisation
de l'espace (les salles) et du temps (découpage en
heures de cours) semble mal adaptée aux situations de travail mises en œuvre
ici.
L'appropriation de la démarche elle-même pose parfois
problème à certains enseignants qui l'ont découverte cette année et qui ont
mis du temps à l'assimiler, ce qui est fait aujourd'hui pour la plupart
d'entre eux.
Un aspect spécifique de cette
démarche suppose une pratique suffisamment longue : c'est l'analyse des
productions des élèves, non pas à des fins de notation et d'annotation,
mais pour établir un diagnostic.

Pôle 4 B
« Maîtrise
des langages
et
apprentissages culturels »
Partenariat lecture publique,
lecture scolaire en milieu rural et péri-urbain.
Deux équipes parmi les dix
équipes fonctionnant dans le département du Rhône sont accompagnées dans le
cadre du Programme National d’Innovation. Leur action concerne environ 150
élèves.
Ces équipes territoriales sont
constituées, à l’échelle d’une commune (ou de communes avoisinantes),
d’enseignants de collège, d’enseignants des écoles de rattachement et des
bibliothécaires (B.M.). Elles élaborent et mettent en eouvre des projets
permettant à leurs publics de développer des compétences culturelles de
lecture et d’écriture.
L’idée forte est que ces
apprentissages se développent dans la durée par la cohérence et la diversité
des actions proposées. Les projets mettent en lien les établissements
scolaires et les lieux de lecture publique, voire d’autres établissements
culturels. D’une part, ils assurent la continuité des parcours
d’apprentissage dans les différentes étapes de la scolarité, d’autre part ils
permettent de mobliliser au mieux les compétences de tous les acteurs.
Chaque équipe s’est dotée d’un
groupe de pilotage qui travaille en lien étroit avec les institutions
concernées : DRAC, Bibliothèque Départementale de Prêt, Rectorat et
Inspection Académique du Rhône. Les rencontres régulières entre les
différents partenaires ont déjà permis une re-connaissance des différentes
missions, une programmation d’actions concertées et une clarification des
objectifs poursuivis en commun.
L’expérience des années
antérieures et l’accompagnement devrait permettre de définir plus précisément
les besoins réels des publics concernés (enfants, adolescents et familles) et
les modalités d’évaluation de ce travail, de recentrer les actions sur des
objectifs plus précis.
Bilans
rédigés par Laurent Colon, Gérard Diet et Jacqueline Luthereau.
06/2000

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